Elizabeth Acevedo • Clap when you land (2020)

Clap when you land • Elizabeth Acevedo • Hot Key Books • Mai 2020 • 432 pages

Camino Rios lives for the summers when her father visits her in the Dominican Republic. But this time, on the day when his plane is supposed to land, Camino arrives at the airport to see crowds of crying people…

In New York City, Yahaira Rios is called to the principal’s office, where her mother is waiting to tell her that her father, her hero, has died in a plane crash.

Separated by distance – and Papi’s secrets – the two girls are forced to face a new reality in which their father is dead and their lives are forever altered. And then, when it seems like they’ve lost everything of their father, they learn of each other. Papi’s death uncovers all the painful truths he kept hidden, and the love he divided across an ocean. And now, Camino and Yahaira are both left to grapple with what this new sister means to them, and what it will now take to keep their dreams alive.

In a dual narrative novel in verse that brims with both grief and love, award-winning and bestselling author Elizabeth Acevedo writes about the devastation of loss, the difficulty of forgiveness, and the bittersweet bonds that shape our lives.

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J’ai découvert Elizabeth Acevedo il y a deux ans avec son premier roman, The Poet X. Il avait été une belle découverte entre des thèmes d’actualité et la forme, puisqu’il est rédigé sous forme de slam. L’année dernière, l’auteur a publié un deuxième roman, plus classique dans son écriture et abordant le thème de la grossesse chez les adolescentes, la volonté de s’en sortir de la part du personnage principal, de sa force et de son courage. Il m’avait peut-être moins convaincu que son premier livre, mais il restait agréable à lire. Elizabeth Acevedo vient de publier son troisième roman avec Clap when you land.

Ce nouveau roman n’est pas tout à fait le coup de coeur que j’espérai. Mon premier reproche est que l’intrigue a été sans surprise. C’est le troisième que le lis d’elle et je commence à comprendre la manière dont elle fonctionne, où elle veut amener son lecteur. Les grandes séquences se devinent rapidement. L’histoire m’a tout de même plu et j’attendais avec impatience que les deux soeurs puissent enfin se rencontrer. Il y a juste des moments, des passages d’intérêts inégaux. Le premier tiers m’a beaucoup plu, car il permet d’apprendre à connaître les deux personnages principaux, Camino et Yahaira, leurs caractères et leurs différents combats au quotidien. Cela s’est un peu plus corsé par la suite.

J’ai pu retrouver dans Clap when you land de très nombreux thèmes qui tiennent énormément à coeur à Elizabeth Acevedo. Ils sont également abordés dans The Poet X ou With the fire on high. Avec ce roman, j’ai souvent eu des impressions de déjà-vu, renforcées, dans mon cas, par le fait que je les lis dès leurs sorties et que l’auteur en publie un par an. Mes souvenirs sont encore frais, d’autant plus que The Poet X a été un énorme coup de coeur. Parmi les thèmes récurrents qui sont traités dans la bibliographie de l’auteur, il y a l’homosexualité chez les adolescents et la difficulté de vivre son orientation sexuelle, même à l’heure actuelle, l’absence d’une figure paternelle, parfois maternelle, la place des croyances, de la foi au quotidien, le poids des origines et de la culture, notamment celle de la République dominicaine. Souvent, les personnages viennent de ce pays, tout comme les parents de l’auteur. C’est un aspect du livre que j’ai particulièrement apprécié, car cette fois-ci, l’auteur propose une partie du livre qui se déroule en République dominicaine, grâce au point de vue de Camino. J’ai découvert ce pays et les difficultés qu’il rencontre, notamment avec une économie tournée exclusivement vers le tourisme, sans en redistribuer les bénéfices.

La condition des femmes est largement évoquée et j’ai trouvé cette partie très intéressante. Camino parle de ses rêves : celui de devenir obstétricienne dans un pays où les filles tombent enceinte très jeune ou sont prises dans les filets de la prostitution, de partir étudier à l’étranger… Des deux soeurs, Camino est celle que j’ai préférée, même si un monde nous sépare. Ma vie se rapproche plus de celle de Yahaira et, pourtant, sa soeur m’a bien plus touché dans les difficultés qu’elle rencontre, sa volonté de s’en sortir, malgré l’absence de la protection de son père.

Avec With the fire on high, Elizabeth Acevedo avait délaissé la forme poétique, qui était un aspect que j’avais adoré dans The Poet X. Elle y revient avec Clap when you land. Le point positif est que le lecteur a un accès direct aux sentiments des deux personnages. Il y a un côté très honnête, vrai dans ce style d’écriture. La poésie, qu’elle soit classique ou contemporaine, est un genre littéraire que j’affectionne tout particulièrement et dans lequel j’aime me plonger. Cependant, un aspect du style de l’auteur m’a un peu déçu. Le roman alterne deux points de vue. Or, à la lecture, je n’ai pas trouvé que les poèmes montraient leurs caractères, reflétaient qui elles étaient réellement. Il n’y a pas de réelles différences entre Camino et Yahaira et j’ai vraiment trouvé ça dommage. Parfois, si j’arrêtais ma lecture à un poème et non à un chapitre, il m’arrivait de ne plus savoir quelle soeur avait la parole.

Clap when you land n’est pas un coup de coeur. Il y a beaucoup d’aspects du roman qui m’ont laissé un sentiment mitigé. Cependant, cela reste dans la veine de ce que l’auteur sait faire et l’ensemble reste agréable à lire, avec des thèmes forts et bien traités.

Pour aller plus loin…

  • Ma chronique du premier roman d’Elizabeth Acevedo est disponible sur le blog. [Lien]

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