Bilan 2021

2021 a été une année chargée et cruciale, notamment sur le plan professionnel. Je suis retournée en Haute-Savoie, où j’ai pu accomplir d’autres missions. J’ai passé le concours de catégorie B dans la culture. Je ne l’ai pas eu d’un point, mais j’y suis allée sans réviser, donc je suis plutôt contente. D’autres projets n’ont pas abouti, comme mon entreprise, mais ce n’est que partie remise.

En cliquant sur [lien], vous avez accès à l’article correspondant.

Moins de confinements (non que je m’en plains) et un peu plus de responsabilité au travail… J’ai beaucoup moins lu que l’année précédente [Bilan 2020]. J’ai lu 185 livres pour un total d’environ 60.000 pages. Sur Goodreads, je m’étais fixée un objectif d’une centaine de livres lus… Largement dépassé ! Comme l’année, j’étais curieuse de connaître quel était le genre littéraire le plus lu, ou la thématique la plus représentée dans mes lectures…


Encore une fois, les essais représentent le plus gros de mes lectures, puisque j’en ai lu 43, soit environ 24% des livres lus cette année. Les thématiques varient très peu, en revanche : beaucoup d’histoire (Moyen-Âge et Renaissance, surtout pour le travail et Seconde Guerre mondiale, la période historique qui me fascine le plus), et d’art (je prépare le concours de conservateur du patrimoine) et un peu d’essais politiques ou de philosophie. Même si c’est le genre le plus lu, c’est clairement celui qui est le moins représenté sur le blog.

Mes trois essais préférés de 2021 : Eichmann à Jérusalem d’Hannah Arendt ; Le marché de l’art sous l’Occupation d’Emmanuelle Pollack ; Charlotte Salomon. Vie ? ou théâtre ?

En 2020, le deuxième genre littéraire le plus lu a été les classiques. J’en ai un peu moins lu cette année, seulement une vingtaine au compteur. J’ai continué ma découverte des Rougon-Macquart. J’avais pour objectif de terminer la série en 2021, mais cela n’a pas été le cas. J’ai bien avancé, il m’en reste une dizaine à lire. J’ai également relu un certain nombre de mes pièces de Shakespeare préférées, m’inspirant un objectif pour 2022.

Mes trois classiques de 2021 : Guerre & Paix de Léon Tolstoï [lien] ; Faust de Johann von Goethe ; L’Assomoir d’Emile Zola


Au niveau des thématiques, la Seconde Guerre mondiale reste en tête des thématiques, tous genres confondus. J’ai lu 43 ouvrages dans ce domaine. Je pensais, en revanche, avoir lu beaucoup plus de livres autour des réécritures mythologiques ou de contes, mais elles représentent en définitif même pas une dizaine de livres… J’ai eu quelques livres sur ce sujet à Noël et j’ai une idée de série d’articles dans ce domaine, donc sûrement plus de lectures à venir. En revanche, j’ai lu énormément autour d’un sujet bien spécifique : des thrillers psychologiques prenant place dans des lycées, mais surtout des universités… J’ai eu de nombreux coups de coeur dans le domaine !

Trois ouvrages coups de coeur autour de la Seconde Guerre mondiale : The Berlin Girl de Mandy Robotham [lien] ; Par amour de Valérie Tuong Cong ; Le fauteuil de l’officier SS de Daniel Lee

Trois ouvrages coups de coeur autour des réécritures : Lore d’Alexandra Bracken [lien] ; Near the bone de Christina Henry [lien] ; L’Odyssée de Pénélope de Margaret Atwood


Mes trois meilleures lectures de 2021

Il n’est malheureusement pas chroniqué sur le blog, mais ce petit ovni littéraire a su me passionner d’un bout à l’autre. Il retourne quelque peu le cerveau et il faut se laisser porter, accepter qu’il ne faut pas toujours tout vouloir comprendre pour apprécier ce roman. Cependant, l’univers est absolument incroyable et je lirai très prochainement le deuxième tome, Numérique.

Ce classique de la littérature américaine m’a terrorisé pendant des années, et j’ai enfin sauté le pas. Je m’en veux presque d’avoir attendu aussi longtemps avant de le découvrir. Il m’a tenu en haleine et j’ai adoré le personnage de Scout. Elle est d’une intelligence vive et elle est très attachante. Le fait que le procès ne prenne pas autant de place que ce à quoi je m’attendais ne m’a pas dérangé.

Le roman s’inspire d’une histoire vraie et n’est pas sans rappeler La vague de Todd Strasser que j’avais lu quand j’étais adolescente et qui m’avait profondément marqué. C’est également le cas pour celui-ci. Il permet au lecteur de se poser des questions, de s’intéresser à ce qu’il aurait fait à la place des différents personnages… Des mois après, il me trotte encore dans la tête.

Top 5 Wednesday • Exceeded your expectations

Le thème de la semaine m’a bien inspiré, car il permet aussi de commencer à réaliser un bilan de l’année écoulée, en parlant des romans qui ont dépassé mes attentes. Et vous, quels sont les cinq livres qui ont été beaucoup mieux que ce que vous pensiez au début ?

Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre lorsque j’ai commencé ce roman. Le résumé était tout de même mystérieux. Il sortait aussi de ce que j’avais l’habitude de lire de la part des auteurs des pays de l’Est, restant dans les classiques russes. Ce roman est un petit ovni littéraire qui m’a happé dès les premières pages et qui a su me tenir en haleine jusqu’à la fin. L’univers mis en place est extrêmement dense et fouillé. Il y a aussi un côté où le lecteur doit se laisser porter et ne pas vouloir tout comprendre. C’était la surprise que je n’attendais pas, et un coup de coeur énorme. J’ai réservé le deuxième tome à la médiathèque et il me tarde de le lire.


J’ai déjà publié il y a quelques semaines un article sur le fait que je lisais et relisais les Rougon-Macquart. Je disais également que sur les dix premiers que j’ai lu, j’avais tendance à préférer ceux qui se déroulaient dans les hautes-sphères du Second Empire et non pas chez les petites gens. À l’exception de celui-ci qui m’a bouleversé. Gervaise est un personnage que j’ai adoré suivre dans son ascension, puis déchéance et qui m’a vraiment brisé le coeur. Je ne m’attendais pas à l’apprécier autant et qu’il soit un coup de coeur.


J’ai acheté ce roman plus par hasard et je n’avais pas d’attente particulière le concernant. Il est vrai qu’en tant qu’historienne de l’art, l’âge d’or hollandais fait partie de mes périodes artistiques préférées. Pourtant, j’ai été happée dans les premières pages, à découvrir le destin de cette femme courageuse, prête à tout pour prendre son destin en main. Le livre se révèle prenant, la plume enchanteresse. J’avais vraiment l’impression de voir la ville de Delft prendre vie sous mes yeux, d’en sentir les odeurs. Le bleu de Delft est réputé, tout comme sa faïence. J’ai rajouté les deux autres romans de l’auteur dans ma liste d’envie et j’ai hâte de pouvoir me les procurer pour les découvrir.


Une de mes résolutions littéraires pour 2021 était de découvrir la littérature israélienne que je ne connaissais absolument pas. Ce roman a été le premier que j’ai lu. Mon choix s’est porté sur ce dernier, car je suis une grande amatrice de sagas familiales. Celui-ci semblait parfait et il l’était. L’auteur nous faisait suivre trois générations de Karnovski dans un Berlin qui voit d’énormes bouleversements. Ils arrivent au début du siècle et l’histoire se termine au début de la Seconde Guerre mondiale. Les personnages sont très attachants et j’ai réellement pris à coeur leur destin. J’ai lu un autre de l’auteur, Les frères Ashkenazi, que j’ai beaucoup aimé, mais qui ne m’a pas autant touché que celui-ci.


Je ne sais pas pourquoi, mais pendant des années, j’étais terrorisée de m’attaquer à ce classique de la littérature américaine. Pourtant, les avis concernant ce roman sont globalement positifs… J’ai mis du temps avant de me lancer et je ne regrette pas d’avoir sauté le pas. Harper Lee raconte ici une histoire merveilleuse sur la société du sud des États-Unis, sur l’enfance. C’est à la fois féroce et tendre, plein d’humour. Scout est définitivement une narratrice que j’ai adoré suivre et connaître. Ce livre a été un énorme coup de coeur et il continue de hanter mes pensées.

Pourquoi lire et relire Zola ? Partie 1

Depuis l’année dernière, je me suis fixée comme objectif de lire et relire pour certains les Rougon-Macquart d’Émile Zola. Ce n’est pas la première fois que je me pose de tels défis. Il y a deux ans, j’ai redécouvert l’entièreté du canon holmésien. Certains avaient déjà été lus, voire relus, mais il m’en manquait quelques-uns. C’est dans cette optique que j’ai commencé les Rougon-Macquart.

Pourquoi les lire tous ?

Comme bien des lycées en France, Émile Zola a été ma bête noire. J’en avais étudié certains, essayer d’en lire d’autres par moi-même, mais sans grand succès. Le seul et unique que j’avais aimé était Au Bonheur des Dames. La Curée m’avait laissé un sentiment plus que mitigé… Bref, ce n’était pas vraiment mon auteur préféré. Et pourtant, il y a un an, je me suis relancée dans cette série dans l’objectif de la lire dans l’ordre. À l’heure actuelle, j’ai lu les neuf premiers tomes, à savoir jusqu’à Nana.

Il y a deux raisons qui m’ont poussé à tenter cette aventure.

  • La première a été mon envie de relire La Curée. Tout simplement, depuis le lycée, de l’eau a coulé sous les ponts et les grands travaux d’urbanisme du XIX siècle en Europe n’est plus un sujet obscur pour moi, dans la mesure où j’ai écrit un mémoire sur un tel sujet, mais du côté allemand.
  • La deuxième est que je me sentais plus à même d’appréhender la société du Second Empire après une licence en histoire de l’art, un mémoire, et les révisions pour le concours de conservateur du patrimoine. J’ai un meilleur bagage pour appréhender et apprécier pleinement cette série.

Où en suis-je ?

Je viens de terminer le neuvième tome, Nana. J’en suis donc presque à la moitié. Il n’y en a que trois que je n’ai réellement pas apprécié et abandonné. Il y a eu Le Ventre de Paris dont les descriptions notamment des viandes et charcuteries m’ont quelque peu laissée nauséeuse. J’ai trouvé La faute de l’abbé Mouret extrêmement long et je n’ai pas été charmée par cette réécriture de la Genèse. Enfin, je m’attendais à beaucoup plus apprécié Nana. Le monde des théâtres et des demi-mondaines m’intéressait tout particulièrement, mais le fait de comparer la vie de Nana et celle de la comtesse amène quelques redondances et des longueurs qui ont eu raison de moi.

Globalement, j’ai souvent préféré les romans qui se déroulaient dans la bourgeoisie : La Fortune des Rougon, La Curée ou Son Excellence Eugène Rougon comptent parmi mes préférés. Il y a une exception avec L’Assomoir. Le destin de Gervaise m’a totalement bouleversé et c’est un deux ceux qui m’a le plus marqué.

Et la suite ?

Dans les prochains qui m’attendent, il y a notamment Au Bonheur des Dames. Je l’ai déjà lu et beaucoup aimé. Il me tarde de le relire avec un tout autre regard. Il y en a aussi qui me font très peur comme Germinal que j’avais tenté sans succès il y a quelques années, La Bête humaine ou Pot Bouille qui est le prochain sur la liste.

Top 5 Wednesday • Underrated authors

Le thème de cette semaine met en avant les auteurs que l’on pense « sous-côté » ou qui méritent plus d’attention. Pour créer ce top 5, qui ne comprend en réalité que quatre auteurs, je me base surtout sur les blogs que j’ai l’habitude de lire.

Christina Henry

Elle revient systématiquement sur mon blog, car je lis toujours ses nouvelles publications dès leurs sorties. Ce sont souvent des réécritures de contes ou autour d’un mythe comme Alice au Pays des Merveilles, le Yéti ou Peter Pan. Ses univers sont malsains, sombres et torturés. Ils peuvent mettre mal à l’aise, mais j’adore ça. Je n’ai pour l’instant jamais été déçue par ses romans et je les recommande chaudement. J’avais d’ailleurs écrit un article à son sujet. [lien]

Philip Kerr

Il est peut-être un peu plus connu que Christina Henry. C’est aussi un des auteurs les plus représentés dans mes bibliothèques. Sa série Bernie Gunther m’a tenu en haleine pendant de longues années. Je me suis énormément attachée à ce personnage et son humour noir, cynique. Le contexte historique est parfaitement documenté. J’en avais aussi parlé sur le blog il y a quelques années. [lien]

Émile Zola

Je redécouvre cet auteur depuis quelques mois. Alors qu’il était ma bête noire de mes années lycée, je l’apprécie de plus en plus. J’avance doucement mais sûrement dans les Rougon-Macquart, mais, pour le moment, rares sont les tomes que je n’ai pas apprécié.

Ben Aaronovitch

Il signe aussi une des séries que j’adore, les Peter Grant. Elle mêle magie, humour anglais et références à la pop culture britannique à coup de Sherlock Holmes, Doctor Who ou Harry Potter. Je me régale à chaque tome, et il m’en reste que quelques uns avant de l’avoir définitivement terminée… Pour mon plus grand regret, car c’est le type de livres que j’adore lire un cas de coup de mou.

Top 5 Wednesday • Long series

Le thème du jour propose de parler de nos séries littéraires préférées. Elles doivent contenir plus de trois tomes, pour être considérée comme une série longue.

Peter Grant – Ben Aaronovitch

Probationary Constable Peter Grant dreams of being a detective in London’s Metropolitan Police. Too bad his superior plans to assign him to the Case Progression Unit, where the biggest threat he’ll face is a paper cut. But Peter’s prospects change in the aftermath of a puzzling murder, when he gains exclusive information from an eyewitness who happens to be a ghost. Peter’s ability to speak with the lingering dead brings him to the attention of Detective Chief Inspector Thomas Nightingale, who investigates crimes involving magic and other manifestations of the uncanny. Now, as a wave of brutal and bizarre murders engulfs the city, Peter is plunged into a world where gods and goddesses mingle with mortals and a long-dead evil is making a comeback on a rising tide of magic.

C’est une série que j’aime énormément et qui comprend une dizaine de tomes. J’en ai déjà lu six et je suis en train de la terminer, doucement mais sûrement. J’adore cette histoire qui devient de plus en plus sombre au fur et à mesure et qui contient de nombreuses références à la pop culture anglaise et des touches d’humour anglais divines.

Les Rougon-Macquart – Émile Zola

Dans la petite ville provençale de Plassans, au lendemain du coup d’État d’où va naître le Second Empire, deux adolescents, Miette et Silvère, se mêlent aux insurgés. Leur histoire d’amour comme le soulèvement des républicains traversent le roman, mais au-delà d’eux, c’est aussi la naissance d’une famille qui se trouve évoquée : les Rougon en même temps que les Macquart dont la double lignée, légitime et bâtarde, descend de la grand-mère de Silvère, Tante Dide. Et entre Pierre Rougon et son demi-frère Antoine Macquart, la lutte rapidement va s’ouvrir. Premier roman de la longue série des Rougon-Macquart, La Fortune des Rougon que Zola fait paraître en 1871 est bien le roman des origines. Au moment où s’installe le régime impérial que l’écrivain pourfend, c’est ici que commence la patiente conquête du pouvoir et de l’argent, une lente ascension familiale qui doit faire oublier les commencements sordides, dans la misère et dans le crime.

En une vingtaine de tomes, Émile Zola évoque une famille et ses descendants dans la France du Second Empire. J’en suis quasiment à la moitié et, de manière générale, j’ai aimé chacun des tomes pour des raisons différentes.

Soleil Noir – Éric Giacometti et Jacques Ravenne

Dans une Europe au bord de l’abîme, une organisation nazie, l’Ahnenerbe, pille des lieux sacrés à travers le monde. Ils cherchent à amasser des trésors aux pouvoirs obscurs destinés à établir le règne millénaire du Troisième Reich. Son maître, Himmler, envoie des SS fouiller un sanctuaire tibétain dans une vallée oubliée de l’Himalaya. Il se rend lui-même en Espagne, dans un monastère, pour chercher un tableau énigmatique. De quelle puissance ancienne les nazis croient-ils détenir la clé ? À Londres, Churchill découvre que la guerre contre l’Allemagne sera aussi la guerre spirituelle de la lumière contre l’occulte. Ce livre est le premier tome d’une saga où l’histoire occulte fait se rencontrer les acteurs majeurs de la Seconde Guerre mondiale et des personnages aux destins d’exception : Tristan, le trafiquant d’art au passé trouble, Erika, une archéologue allemande, Laure, l’héritière des Cathares…

Le quatrième tome vient de sortir et j’ai déjà lu les trois premiers. C’est une série prenante autour de reliques, d’archéologie, d’aventures…

Erica Falck – Camilla Läckberg

Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d’une amie d’enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d’eau gelée. Impliquée malgré elle dans l’enquête (à moins qu’une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l’œuvre), Erica se convainc très vite qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Sur ce point – et sur beaucoup d’autres -, l’inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint.

À la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge clans les strates d’une petite société provinciale qu’elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d’autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d’un peintre clochard – autre mise en scène de suicide.

J’ai le troisième et quatrième tomes dans ma pile à lire et il m’en reste encore une dizaine avant de terminer la série. J’ai beaucoup aimé les deux premiers et j’ai véritablement envie de la continuer.

Bernie Gunther – Philip Kerr

Publiés pour la première fois dans les années 1989-1991, L’été de cristal, La pâle figure et Un requiem allemand évoquent l’ambiance du Ille Reich en 1936 et 1938, et ses décombres en 1947 Ils ont pour héros Bernie Gunther, ex-commissaire de la police berlinoise devenu détective privé. Désabusé et courageux, perspicace et insolent, Bernie est à l’Allemagne nazie ce que Phil Marlowe était à la Californie de la fin des années 30 : un homme solitaire témoin de la cupidité et de la cruauté humaines, qui nous tend le miroir d’un lieu et d’une époque. Des rues de Berlin  » nettoyées  » pour offrir une image idyllique aux visiteurs des Jeux olympiques, à celles de Vienne la corrompue, théâtre après la guerre d’un ballet de tractations pour le moins démoralisant, Bernie va enquêter au milieu d’actrices et de prostituées, de psychiatres et de banquiers, de producteurs de cinéma et de publicitaires. Mais là où la Trilogie se démarque d’un film noir hollywoodien, c’est que les rôles principaux y sont tenus par des vedettes en chair et en os : Heydrich, Himmler et Goering…

Une de mes séries préférées. Plus d’une dizaine de tomes, un personnage attachant et une série allant des années 20 jusqu’aux années 60. Chaque livre est très largement documenté. Il me manque le dernier tome à découvrir.

Top 5 Wednesday #2 • Family Dynamics

Le thème de cette semaine m’inspire énormément. Le 15 mai a eu lieu la journée mondiale de la famille, d’où ce sujet pour ce mercredi. Il est pris dans un sens très large, car il est autant question des liens du sang que de la famille que l’on se crée. J’ai essayé, dans la mesure du possible, de piocher dans mes récentes lectures. La semaine dernière, sur le thème des « lieux communs », j’écrivais que j’aimais beaucoup les sagas familiales… Cet article est un peu la continuité de ce dernier.

Thème : Family dynamics

Among the leaving and the dead d’Inara Verzemnieks

Inara Verzemnieks was raised by her Latvian grandparents in Washington State, among expatriates who scattered smuggled Latvian sand over coffins, the children singing folk songs about a land none of them had visited. Her grandmother Livija’s stories vividly recreated the home she fled during the Second World War, when she was separated from her sister, Ausma, whom she wouldn’t see again for more than fifty years.

Journeying back to their remote village, Inara comes to know Ausma and her trauma as an exile to Siberia under Stalin, while reconstructing Livija’s survival through her years as a refugee. In uniting their stories, Inara honors both sisters in a haunting and luminous account of loss, survival, resilience, and love.

Cet ouvrage est un plus un essai autour de la famille, l’importance de cette dernière dans la construction d’un individu et de son histoire. L’auteur écrit à propos de sa grand-mère et de la soeur de cette dernière, de sa volonté de comprendre ses racines, leurs histoires. Il est dommage que parfois l’écriture poétique et lyrique de l’auteur prend trop le pas sur le sujet abordé, apportant des longueurs.

L’Assommoir d’Émile Zola

Qu’est-ce qui nous fascine dans la vie « simple et tranquille » de Gervaise Macquart ? Pourquoi le destin de cette petite blanchisseuse montée de Provence à Paris nous touche-t-il tant aujourd’hui encore? Que nous disent les exclus du quartier de la Goutte-d’Or version Second Empire? L’existence douloureuse de Gervaise est avant tout une passion où s’expriment une intense volonté de vivre, une générosité sans faille, un sens aigu de l’intimité comme de la fête. Et tant pis si, la fatalité aidant, divers « assommoirs » – un accident de travail, l’alcool, les « autres », la faim – ont finalement raison d’elle et des siens. Gervaise aura parcouru une glorieuse trajectoire dans sa déchéance même. Relisons L’Assommoir, cette « passion de Gervaise », cet étonnant chef-d’oeuvre, avec des yeux neufs.

Comment ne pas parler de dynamiques familiales sans évoquer Zola ? Sa série Les Rougon-Macquart rentre pleinement dans cette catégorique. Elle est en l’exemple même, car Zola étudie à travers une famille les prédispositions à l’alcoolisme, par exemple, ou à la folie… J’en suis au septième tome, L’Assommoir et jusqu’à présent, rares sont les tomes qui m’ont déçue.

After Alice fell de Kim Taylor Blackemore

New Hampshire, 1865. Marion Abbott is summoned to Brawders House asylum to collect the body of her sister, Alice. She’d been found dead after falling four stories from a steep-pitched roof. Officially: an accident. Confidentially: suicide. But Marion believes a third option: murder.

Returning to her family home to stay with her brother and his second wife, the recently widowed Marion is expected to quiet her feelings of guilt and grief—to let go of the dead and embrace the living. But that’s not easy in this house full of haunting memories.

Just when the search for the truth seems hopeless, a stranger approaches Marion with chilling words: I saw her fall.

Now Marion is more determined than ever to find out what happened that night at Brawders, and why. With no one she can trust, Marion may risk her own life to uncover the secrets buried with Alice in the family plot.

Sorti cette année, ce roman serait presque un huis clos au sein d’une famille. En effet, la mort de la plus jeune soeur, Alice, rend les relations tendues entre Marion et son frère et sa belle-soeur. Il n’y a pas que la mort de la plus jeune des soeurs qui empoisonne l’atmosphère, mais bien d’autres sombres secrets. C’est un roman que j’ai beaucoup aimé.

Quand Hitler s’empara du lapin rose de Judith Kerr

Imaginez que le climat se détériore dans votre pays, au point que certains citoyens soient menacés dans leur existence. Imaginez surtout que votre père se trouve être l’un de ces citoyens et qu’il soit obligé d’abandonner tout et de partir sur-le-champ, pour éviter la prison et même la mort. C’est l’histoire d’Anna dans l’Allemagne nazie d’Adolf Hitler. Elle a neuf ans et ne s’occupe guère que de crayons de couleur, de visites au zoo avec son « oncle » Julius et de glissades dans la neige. Brutalement les choses changent. Son père disparaît sans prévenir. Puis, elle-même et le reste de sa famille s’expatrient pour le rejoindre à l’étranger. Départ de Berlin qui ressemble à une fuite. Alors commence la vie dure – mais non sans surprises – de réfugiés. D’abord la Suisse, près de Zurich. Puis Paris. Enfin Londres. Odyssée pleine de fatigues et d’angoisses mais aussi de pittoresque et d’imprévu – et toujours drôles – d’Anna et de son frère Max affrontant l’inconnu et contraints de vaincre toutes sortes de difficultés – dont la première et non la moindre: celle des langues étrangères! Ce récit autobiographique de Judith Kerr nous enchante par l’humour qui s’en dégage, et nous touche par cette particulière vibration de ton propre aux souvenirs de famille, quand il apparaît que la famille fut une de celles où l’on s’aime…

J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer ce roman et son adaptation cinématographique sur le blog. [lien] C’est une très belle histoire d’une famille qui reste unie malgré les épreuves et qui fait preuve d’une grande résilience. Il y a un beau message dans ce roman, où la famille, le fait de rester ensemble malgré les difficultés sont les choses les plus importantes.

Guerre & Paix de Léon Tolstoï

1805 à Moscou, en ces temps de paix fragile, les Bolkonsky, les Rostov et les Bézoukhov constituent les personnages principaux d’une chronique familiale. Une fresque sociale où l’aristocratie, de Moscou à Saint-Pétersbourg, entre grandeur et misérabilisme, se prend au jeu de l’ambition sociale, des mesquineries, des premiers émois.

1812, la guerre éclate et peu à peu les personnages imaginaires évoluent au sein même des événements historiques. Le conte social, dépassant les ressorts de l’intrigue psychologique, prend une dimension d’épopée historique et se change en récit d’une époque. La “Guerre” selon Tolstoï, c’est celle menée contre Napoléon par l’armée d’Alexandre, c’est la bataille d’Austerlitz, l’invasion de la Russie, l’incendie de Moscou, puis la retraite des armées napoléoniennes.

Entre les deux romans de sa fresque, le portrait d’une classe sociale et le récit historique, Tolstoï tend une passerelle, livrant une réflexion philosophique sur le décalage de la volonté humaine aliénée à l’inéluctable marche de l’Histoire ou lorsque le destin façonne les hommes malgré eux.

Un autre auteur spécialisé dans les chroniques familiales, Léon Tolstoï. Dans ce récit, il s’intéresse à plusieurs familles de l’aristocratie russe. Il montre les relations au sein d’une même famille et celles qu’elles entretiennent entre elles. C’est une très bonne lecture que je recommande. Mon avis est disponible sur le blog. [lien]

Top 5 Wednesday #1 • Favorite Tropes

J’inaugure un nouveau rendez-vous sur le blog avec le Top 5 Wednesday. Je ne pense pas forcément participer toutes les semaines, mais si le thème me plait et me parle, c’est avec plaisir que j’y réagirai. Les sujets sont annoncés chaque mois sur le groupe Goodreads.

Thème : Favorite Tropes

Avant de me lancer dans cet article, j’ai fait quelques recherches sur ce terme de tropes et sur ce qu’il pouvait signifiait en français. Le meilleur terme que j’ai trouvé est celui de lieux communs. À titre d’exemples, dans les romances, ce seraient les fausses relations amoureuses ou tout ce qui touche à la royauté, les mariages de convenance… Pour le fantastique, ce sont les thématiques d’un•e Élu•e, sauver le monde… Pour mes cinq « lieux communs » préférés, j’ai essayé de tirer un exemple parmi mes plus récentes lectures, ou, du moins, depuis le début d’année.

1. La quête

L’exemple le plus parlant est sans conteste la quête du Graal. Je pense aussi au Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien. C’est un lieu commun que j’apprécie beaucoup. Dans mon esprit, il y a toujours le côté partir à l’aventure, aller vers l’inconnu, sortir de sa zone de confort… Le personnage principal va tirer des connaissances, des expériences de son voyage.

Un des derniers livres que j’ai pu lire et qui représente parfaitement cette idée de quête est le troisième tome de la série La Passe-Miroir, La mémoire de Babel. De manière général, la série raconte la quête d’Ophélie et Thorn pour découvrir l’identité de Dieu et l’arrêter.

Thorn a disparu depuis deux ans et demi et Ophélie désespère. Les indices trouvés dans le livre de Farouk et les informations livrées par Dieu mènent toutes à l’arche de Babel, dépositaire des archives mémorielles du monde. Ophélie décide de s’y rendre sous une fausse identité.

2. Une relique ou un artefact puissant•e

S’il est doublé d’une quête, c’est encore mieux ! Je pense que mon amour pour ce genre de lieux communs vient d’Indiana Jones, qui est présenté comme un chasseur de reliques et de trésor (même si, en réalité, il est plus un pilleur de tombes). Certaines d’entre elles ont des propriétés magiques. En littérature, il y a, à nouveau, la quête du Graal, ou les thrillers ésotériques, genres dont je raffole.

Et c’est justement un thriller ésotérique que je vais prendre en exemple avec une des mes toutes dernières lectures. Elle date du début du mois. Il s’agit du troisième tome de la dernière série d’Éric Giacometti et Jacques Ravenne, Soleil noir, La relique du chaos. Les reliques (très particulières pour le coup) ont un caractère mystique et magique.

Juillet 1942. Jamais l’issue du conflit n’a semblé aussi incertaine. Si l’Angleterre a écarté tout risque d’invasion, la Russie de Staline plie sous les coups de boutoir des armées d’Hitler. L’Europe est sur le point de basculer. À travers la quête des Swastikas, la guerre occulte se déchaîne pour tenter de faire pencher la balance. Celui qui s’emparera de l’objet sacré remportera la victoire. Tristan Marcas, agent double au passé obscur, part à la recherche du trésor des Romanov, qui cache, selon le dernier des tsars, l’ultime relique. À Berlin, Moscou et Londres, la course contre la montre est lancée, entraînant dans une spirale vertigineuse Erika, l’archéologue allemande et Laure, la jeune résistante française…

3. Un amour impossible

La faute à Roméo et Juliette de Shakespeare, qui est une de mes pièces préférées au monde. Je prend ce thème ou lieux commun dans un sens très large, car des raisons pour lesquelles un amour peut être impossible sont variées.

Un des derniers livres que j’ai lu et qui peut illustrer ce sujet est Follow me to ground de Sue Rainsford. Il s’agit d’une histoire d’amour entre une sorcière et un mortel qui est vu d’un mauvais oeil par les familles des deux protagonistes.

LIEN VERS L’ARTICLE

Ada and her father, touched by the power to heal illness, live on the edge of a village where they help sick locals—or “Cures”—by cracking open their damaged bodies or temporarily burying them in the reviving, dangerous Ground nearby. Ada, a being both more and less than human, is mostly uninterested in the Cures, until she meets a man named Samson. When they strike up an affair, to the displeasure of her father and Samson’s widowed, pregnant sister, Ada is torn between her old way of life and new possibilities with her lover—and eventually comes to a decision that will forever change Samson, the town, and the Ground itself.

4. Un conflit avec un dieu

C’est un lieu commun qui, pour le coup, brasse très large. Il me rappelle à la fois les récits bibliques, la mythologie grecque… Je pense aussi à des livres fantastiques ou de science-fiction, les réécritures autour des mythes et légendes.

Un livre que j’ai très récemment lu (et apprécié) et dans lequel l’intrigue a pour origine un conflit avec un dieu est Lore d’Alexandra Bracken. Le conflit est entre Zeus et les dieux, les anciens et les nouveaux dieux, les dieux avec les chasseurs… L’auteur s’inspire de la mythologie grecque.

Every seven years, the Agon begins. As punishment for a past rebellion, nine Greek gods are forced to walk the earth as mortals, hunted by the descendants of ancient bloodlines, all eager to kill a god and seize their divine power and immortality. Long ago, Lore Perseous fled that brutal world in the wake of her family’s sadistic murder by a rival line, turning her back on the hunt’s promises of eternal glory. For years she’s pushed away any thought of revenge against the man–now a god–responsible for their deaths.

Yet as the next hunt dawns over New York City, two participants seek out her help: Castor, a childhood friend of Lore believed long dead, and a gravely wounded Athena, among the last of the original gods.

The goddess offers an alliance against their mutual enemy and, at last, a way for Lore to leave the Agon behind forever. But Lore’s decision to bind her fate to Athena’s and rejoin the hunt will come at a deadly cost–and still may not be enough to stop the rise of a new god with the power to bring humanity to its knees.

5. Les sagas familiales

Je lis pas mal de sagas familiales, surtout par des auteurs russes. J’aime suivre le destin d’une famille sur une ou plusieurs générations. J’ai tellement d’exemples qui me viennent à l’esprit comme La saga moscovite de Vassily Axionov, Guerre & Paix de Léon Tolstoï (terminé en début d’année).

Cependant, si je dois prendre un exemple dans mes lectures très récentes, ce sont les Rougon-Macquart de Zola qui arrivent en premier. C’est aussi un des grands exemples de sagas familiales et celle-ci compte près de vingt tomes. Au début du mois, j’ai terminé le septième tome, L’Assommoir qui est un coup de coeur.

Qu’est-ce qui nous fascine dans la vie « simple et tranquille » de Gervaise Macquart ? Pourquoi le destin de cette petite blanchisseuse montée de Provence à Paris nous touche-t-il tant aujourd’hui encore ? Que nous disent les exclus du quartier de la Goutte-d’Or version Second Empire ? L’existence douloureuse de Gervaise est avant tout une passion où s’expriment une intense volonté de vivre, une générosité sans faille, un sens aigu de l’intimité comme de la fête. Et tant pis si, la fatalité aidant, divers «assommoirs» – un accident de travail, l’alcool, les «autres», la faim – ont finalement raison d’elle et des siens. Gervaise aura parcouru une glorieuse trajectoire dans sa déchéance même. Relisons L’Assommoir, cette «passion de Gervaise», cet étonnant chef-d’oeuvre, avec des yeux neufs.

Quels sont vos « lieux communs » préférés en littérature ? Quels en sont les meilleurs exemples ?

Bilan 2020

C’est avec aucun regret que je laisse 2020 se terminer. Comme pour beaucoup, cette année a été éprouvante à tout point de vue avec son lot de mauvaises nouvelles et de coups durs professionnels (je travaille dans la culture). Durant cette année, je me suis énormément réfugiée dans la lecture, à la fois pour faire passer le temps et supporter ces confinements qui m’ont pesé, je l’avoue. J’ai aussi repris en main de blog, abandonné pendant une bonne partie de 2019.

En janvier 2020, j’avais émis le souhait totalement fou et irréaliste de lire au moins 200 livres, soit le double de ce que je lis habituellement. Le pari n’a pas été si fou puisque j’ai lu très exactement 223 livres durant l’année, soit 72.205 pages. Merci les confinements !

2020 a été une année placée sous le signe des essais en histoire et en histoire de l’art. Ils représentent 28% de mes lectures. J’ai aussi redécouvert les classiques de la littérature française des XVIIIe et XIXe siècles avec Émile Zola, Voltaire et Rousseau et tête. Les classiques représentent 13,6% de ce que j’ai lu, soit 34 livres, dont une dizaine de classiques russes, allemands (dont le premier tome Guerre & Paix). Découverte de la littérature classique allemande avec un coup de coeur pour Les souffrances du jeune Werther.

Mon trois meilleures lectures de 2020

The Hollow Places de T. Kingfisher est un des meilleurs romans d’horreur que j’ai pu lire depuis bien longtemps. Je suis un petit en retard dans la publication de mes avis littéraires et celui-ci devrait arriver très prochainement. Je n’en dis donc pas plus. Mais c’est un de mes gros coups de coeur de l’année.

All the bad apples de Moïra Rowley-Doyle est un des livres qui m’a le plus marqué cette année : l’Irlande, la place de la femme, le réalisme magique qui se dégage de ce roman, une histoire de famille… J’ai adoré et je le relirai avec plaisir. Pour lire mon avis sur ce dernier, c’est par ici. [lien]

Enfin, The Year of the Witching d’Alexis Henderson… Un autre livre d’horreur, mais totalement différent du Kingfisher avec une société puritaine, des sorcières, des bains de sang… Gros coup de coeur pour ce premier roman d’horreur par une auteur à suivre. J’avais publié une chronique. [lien]

Mes trois plus grosses déceptions de 2020

Eoin Colfer signait son grand retour avec un roman pour les jeunes adultes, Highfire. J’ai adoré plus jeune les Artemis Fowl qui est une série avec laquelle j’ai grandi. Je n’ai pas du tout aimé ce nouveau livre. Pour savoir pourquoi je n’ai pas aimé cet ouvrage, voici mon billet. [lien]

Alors que je préparais cet article, je savais que Three Hours in Paris de Cara Black finirait dans mes déceptions de l’année. Je l’avais pourtant mis dans les sorties VO qui me tentaient, mais encore aujourd’hui, je ne sais pas si je dois rire ou pleurer devant ce livre… En tout cas, j’y ai lu la phrase la plus improbable de l’année. Ma chronique est à lire sur le blog. [lien]

Dernier livre dans mes déceptions, Cursed de Frank Miller et Thomas Wheeler. La série m’avait quelque peu laissé sur ma faim. J’avais envie d’avoir plus de développements et je me suis tournée vers le livre qui reste fidèle à la série… Et je n’y ai donc pas trouvé ce que j’espérais. J’avais publié un article sur le sujet. [lien]

J’en ai fini de mes coups de coeur et déceptions de l’année et j’avais envie de faire un tour d’horizons de mes résolutions prises début 2020 et si elles ont été tenues.

En premier lieu, je souhaitais lire une dizaine de pièces de théâtre. Même si j’en ai lu quelques unes, elles se comptent sur les doigts d’une seule main… Et encore. J’ai redécouvert quelques classiques comme Le mariage de Figaro de Beaumarchais ou Cyrano de Bergerac d’Edmond de Rostand. En revanche, j’ai réussi à lire les dix recueils de poésie avec autant des classiques que de la poésie contemporaines. J’ai relu Les Contemplations de Victor Hugo, Les fleurs du mal de Charles Baudelaire. J’ai dévoré le dernier recueil de Rupi Kaur, Home Body.

Je voulais également terminer quatre séries en cours. J’en ai fini trois, donc je suis plutôt contente.

J’espérai avoir une pile à lire à zéro à la fin du mois de décembre. Je termine l’année avec 21 livres qui attendent d’être lus. J’ai pas mal craqué la dernière semaine et j’ai fait quelques achats.

Le plus gros objectif de lecture que je m’étais fixée pour 2020 était de commencer et finir les Rougon-Macquart d’Émile Zola. J’en ai lu que cinq cette année, de La fortune des Rougon à La faute de l’abbé Mouret. La suite sera pour 2021, ayant déjà commandé le prochain, Son Excellence Eugène Rougon.

Une autre résolution, la dernière, était de lire une cinquantaine de romans ou essais en anglais. Record battu ! J’ai lu 86 romans en anglais. Je ne suis pas encore à 50/50, mais c’est tout de même un beau score. Je ne m’y attendais pas.

2020 n’a pas été une année aussi riche culturellement que je l’espérais, mais j’ai pu commencer l’année en allant aux ballets russes voir Casse-Noisette, qui est un de mes préférés (je vénère Tchaikovsky). Un merveilleux moment partagé avec l’une de mes petites soeurs. J’ai aussi visité quelques coins de la France que je ne connaissais pas, et notamment la Haute-Savoie. J’ai pu visiter le château de Montrottier, les Jardins Secrets de Vaulx, un endroit totalement hors du temps, le musée de la Résistance haut-savoyarde à Morette ainsi que la ville d’Annecy. En août, j’ai pris la direction d’Albi pour découvrir cette magnifique cité médiéval ainsi que les petites villes d’Ambialet et de Cordes-sur-Ciel. [article sur ces quelques jours dans le Tarn]

J’ai pu visiter le musée Toulouse-Lautrec ainsi que la rétrospective Christo et Jeanne-Claude au musée Würth d’Erstein. [compte-rendu de l’exposition]

Bilan • Janvier à juin 2020

Le temps file à une allure folle et la moitié de l’année vient déjà de passer. L’occasion est parfaite pour faire un bilan à mi-parcours en présentant quelques-uns de mes coups de coeur depuis janvier et que je n’ai pas présenté sur le blog, l’ayant repris en main seulement en avril.

La Curée • Emile Zola

La France de Napoléon III vue par Zola : « À cette heure, Paris offrait, pour un homme comme Aristide Saccard, le plus intéressant des spectacles. L’Empire venait d’être proclamé… Le silence s’était fait à la tribune et dans les journaux. La société, sauvée encore une fois, se félicitait, se reposait, faisait la grasse matinée, maintenant qu’un gouvernement fort la protégeait et lui ôtait jusqu’au souci de penser et de régler ses affaires. La grande préoccupation de la société était de savoir à quels amusements elle allait tuer le temps. Selon l’heureuse expression d’Eugène Rougon, Paris se mettait à table et rêvait gaudriole au dessert… L’Empire allait faire de Paris le mauvais lieu de l’Europe. »

Je ne garde pas forcément un bon souvenir de cet auteur français que j’ai lu durant mes années lycée. Cependant, depuis quelques mois, j’ai vraiment envie de le redécouvrir et de lire la série des Rougon-Macquart… Et dans l’ordre. Je pense prochainement attaquer La Conquête de Plassans. Je redécouvre cet auteur et j’adore ses romans, alors même que le pari n’était pas gagné. J’avais encore quelques préjugés tenaces, surtout avec La Curée que j’ai étudié et détesté.

Pourtant, j’ai adoré cette lecture. J’admets que j’ai un peu plus de bagages, à la fois en art et en histoire, mais également en littérature, pour apprécier pleinement cette oeuvre. Je relève plus facilement les références à Phèdre, les descriptions qui s’inspirent des peintres impressionnistes avec l’importance de la lumière, les grands travaux haussmanniens et le développement de l’urbanisme. Il y a aussi tout le côté « satire sociale » que j’ai trouvé passionnant. Zola ne pose pas un regard tendre sur cette société du Second Empire, débauchée et prête à tout pour s’enrichir. Pour l’instant, La Curée est le meilleur que j’ai pu lire.

When we were vikings • Andrew David McDonald

Sometimes life isn’t as simple as heroes and villains. For Zelda, a twenty-one-year-old Viking enthusiast who lives with her older brother, Gert, life is best lived with some basic rules:

1. A smile means “thank you for doing something small that I liked.”

2. Fist bumps and dabs = respect.

3. Strange people are not appreciated in her home.

4. Tomatoes must go in the middle of the sandwich and not get the bread wet.

5. Sometimes the most important things don’t fit on lists.

But when Zelda finds out that Gert has resorted to some questionable—and dangerous—methods to make enough money to keep them afloat, Zelda decides to launch her own quest. Her mission: to be legendary. It isn’t long before Zelda finds herself in a battle that tests the reach of her heroism, her love for her brother, and the depth of her Viking strength.

When We Were Vikings is an uplifting debut about an unlikely heroine whose journey will leave you wanting to embark on a quest of your own, because after all… We are all legends of our own making.

Publié en début d’année, il a été rapidement traduit en français, puisqu’il est sorti en mars sous le titre Je suis une viking. Il a été une de mes premières surprises de l’année. L’histoire est celle de Zelda, une jeune femme de vingt-et-un ans, atteinte du syndrome d’alcoolisme foetal et une viking, et son frère, Gert, qui s’occupe d’elle.

Le livre m’a énormément touchée et bouleversée, par sa justesse et sa sincérité. Zelda rêve de faire de sa vie une légende, malgré les difficultés qu’elle peut avoir. C’est un des personnages les plus attachants que j’ai pu croiser cette année. Elle est inspirante, courageuse. Elle prend sa vie en main et démontre qu’avec de la force et de l’opiniâtreté, on y arrive. J’ai aimé ce renversement qui se fait progressivement entre le frère qui semble être « l’adulte », celui qui prend soin de sa soeur, et la fin où Zelda prend son indépendance. Entre les deux, je suis passée par toutes les émotions durant ma lecture. 

Hannah Vogel, A trace of smoke (1)The night of long knives • Rebecca Cantrell

Even though hardened crime reporter Hannah Vogel knows all too well how tough it is to survive in 1931 Berlin, she is devastated when she sees a photograph of her brother’s body posted in the Hall of the Unnamed Dead. Ernst, a cross-dressing lounge singer at a seedy nightclub, had many secrets, a never-ending list of lovers, and plenty of opportunities to get into trouble.

Hannah delves into the city’s dark underbelly to flush out his murderer, but the late night arrival of a five-year-old orphan on her doorstep complicates matters. The endearing Anton claims that Hannah is his mother. and that her dead brother Ernst is his father.

As her investigations into Ernst’s murder and Anton’s parentage uncover political intrigue and sex scandals in the top ranks of the rising Nazi party, Hannah fears not only for her own life, but for that of a small boy who has come to call her ‘mother.’

A trace of smoke est le premier tome d’une série policière et d’espionnage se déroulant dans les années 1930 en Allemagne. J’ai eu un peu de mal à trouver le premier tome, car il n’est plus édité. La suite se trouve plus facilement. De plus, elle n’a pas été traduite en français. Il y a quatre tomes et des nouvelles.

Les policiers historiques font partie des genres littéraires que j’adore et vers lesquels j’aime à me tourner, notamment quand ils se déroulent dans l’entre-deux-guerres. Je ne pouvais qu’apprécier cette série de Rebecca Cantrell et j’ai en effet dévoré les deux tomes. Le premier aborde le monde de la nuit dans le Berlin des années 1930 et l’homosexualité dans la société et le deuxième tome se situe après la Nuit des longs couteaux. D’un point de vue historique, c’était plutôt pas mal, même si ce n’est peut-être pas aussi fouillé qu’un Philip. Kerr. J’ai tout de même eu le sentiment d’évoluer auprès de l’héroïne. L’ambiance pesante de la société nazie est bien retranscrite.

Le deuxième aspect que j’apprécie est que le personnage principal est une femme. Des ouvrages que j’ai pu lire dans cette veine, ce sont souvent des hommes et d’anciens policiers (Philip Kerr, Luke McCallin ou Harald Gilbers, pour ne citer qu’eux). Hannah Vogel est une journaliste qui est dans le collimateur d’Ernst Rhöm, le chef des SA. Rebecca Cantrell sait construire une intrigue prenante. Une fois commencé, j’ai eu du mal à mettre ces deux tomes de côté. Les personnages sont toujours dans l’action.

Woven in the moonlight • Isabel Ibanez

Ximena is the decoy Condesa, a stand-in for the last remaining Illustrian royal. Her people lost everything when the usurper, Atoc, used an ancient relic to summon ghosts and drive the Illustrians from La Ciudad. Now Ximena’s motivated by her insatiable thirst for revenge, and her rare ability to spin thread from moonlight.

When Atoc demands the real Condesa’s hand in marriage, it’s Ximena’s duty to go in her stead. She relishes the chance, as Illustrian spies have reported that Atoc’s no longer carrying his deadly relic. If Ximena can find it, she can return the true aristócrata to their rightful place.

She hunts for the relic, using her weaving ability to hide messages in tapestries for the resistance. But when a masked vigilante, a warm-hearted princess, and a thoughtful healer challenge Ximena, her mission becomes more complicated. There could be a way to overthrow the usurper without starting another war, but only if Ximena turns her back on revenge—and her Condesa.

L’année dernière, j’ai commencé à découvrir des auteurs d’Amérique du Sud avec Gods of Jade and Shadow de Silvia Moreno-Garcia. Elle s’inspirait de la mythologie maya. Même si je n’avais pas spécialement accroché, j’avais envie de continuer à lire ces auteurs et autour de leur culture, folklore, mythologie… Mon choix s’est porté sur cette récente publication. Woven in the moonlight est le premier roman de l’auteur Isabel Ibanez, et elle s’inspire des histoires de Bolivie.

C’est une très bonne surprise, et j’ai adoré pouvoir découvrir cette histoire, cet univers fantastique. J’ai beaucoup aimé ce monde où les astres et la nature ont un rôle prépondérant, car ce sont d’eux que certains personnages tirent leurs pouvoirs. Cependant, ce que j’ai préféré, c’est l’utilisation des tapisseries et du pouvoir qu’elles contiennent. C’est un point intéressant, car j’ai trouvé l’histoire plutôt classique en soi. Il s’agit de renverser un tyran, tout en abordant la résistance. Ce sont les petits à côté qui ont fait de ce roman une super lecture. Outre les deux aspects que j’ai évoqués, j’ai apprécié le personnage principal, Ximena, et son pendant masculin. Ils forment un bon duo, avec une dynamique qui fait parfois avancer l’intrigue.

Isabel Ibanez a un style d’écriture très fluide et agréable à lire. J’ai eu l’impression de lire un conte et je n’ai eu aucune difficulté à me plonger dans l’histoire et dans cet univers. Un deuxième livre est prévu dans cette série et je suis curieuse de le découvrir… Il faudra attendre encore un peu.

Dieu, le temps, les hommes et les anges • Olga Tokarczuk

Antan a tout l’air de n’être qu’un paisible village polonais. L’existence y est ponctuée par le temps ; le temps d’aimer, de souffrir puis de mourir. Antan est situé au centre de l’univers – cœur du monde, cœur des hommes, cœur de l’Histoire. Mais qui préside à son destin ? Dieu, qui du haut des cieux lui envoie les maux et les bonheurs dévolus aux humains, ou le châtelain Popielski, envoûté par le Jeu du labyrinthe que lui a offert le rabbin qui, d’un coup de dés, renverse peut-être l’ordre des choses ? Un homme se transforme en bête, les âmes des morts errent sur le bourg jusqu’à se croire vivantes, des animaux parlent à une vieille folle, au cours ordinaire de la vie se substitue brutalement la guerre et son cortège d’événements diaboliques…

Je sors de ma zone de confort ou de ce que j’ai l’habitude de lire. En effet, je n’ai jamais lu de littérature polonaise et ma première expérience se fait par le dernier Prix Nobel de littérature. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en commençant ce roman. Dieu, le temps, les hommes et les anges mélange les genres. À la fois conte philosophique avec des touches de fantastique, roman initiatique et historique, le livre se situe à la croisée de plusieurs genres. Ce mélange m’a énormément plu, car j’ai trouvé qu’il donne beaucoup plus de force aux histoires des habitants d’Antan. Malgré la noirceur du récit, il y a un côté très poétique auquel j’ai été très sensible.

Olga Tokarczuk signe ici un ouvrage qui m’a happé dès les premières pages, sans pouvoir le lâcher par la suite. Je suis incapable de citer un point négatif le concernant. J’ai apprécié d’inclure l’histoire d’une famille sur plusieurs générations dans la grande Histoire. Ce roman a été un véritable coup de coeur qui m’a donné envie de découvrir à la fois d’autres romans de l’auteur et la littérature polonaise.

30 livres avant 30 ans

Dans deux ans, je fêterai mes trente ans. Autant dire que la prise de conscience m’a fait un choc. Mais cette prochaine étape m’a aussi inspiré ce petit défi personnel et cet article : 30 livres avant 30 ans. La liste est constituée de classiques que j’aimerai vraiment lire, mais également d’ouvrages que j’ai très souvent eu entre les mains, mais que j’ai reposé et ceux, depuis des années. Je pense fait un bilan tous les six mois de ma progression, des séries que j’aimerai enfin commencer (et terminer).

1. Les cinq personnes que j’ai rencontré là-haut de Mitch Albom

« Nous avons tous notre petite idée sur le Ciel. Cette histoire est racontée pour que les gens qui ont pu croire leur passage sur terre sans importance se rendent au contraire compte qu’ils en ont eu beaucoup, et aussi combien ils ont été aimés. »

Cinq personnes que vous avez croisées de votre vivant vous attendent là-haut. Leur sort est intimement lié au vôtre, et pourtant vous ne les connaissez pas forcément. Ces cinq rencontres, belles ou terribles, vous révèleront les fils invisibles qui nous relient tous les uns aux autres.

Ignorant tout cela, le vieil Eddie, chargé de l’entretien des manèges d’une fête foraine, fait ses premiers pas là-haut. Au fil des rencontres qui lui sont destinées, il découvrira les clefs de la vérité pour plonger enfin dans une bienfaisante éternité.

2. Le pouvoir de Naomi Alderman

Et si les femmes prenaient enfin le pouvoir dans le monde entier ?

Aux quatre coins du monde, les femmes découvrent qu’elles détiennent « le pouvoir ».

Du bout des doigts, elles peuvent soudain infliger une douleur fulgurante – et même la mort.

Soudain, les hommes comprennent qu’ils deviennent le « sexe faible ».

Mais jusqu’où iront les femmes pour imposer ce nouvel ordre ?

3. Le cycle de Fondation (série) d’Isaac Asimov

En ce début de trentième millénaire, l’Empire n’a jamais été aussi puissant, aussi étendu à travers toute la galaxie. C’est dans sa capitale, Trantor, que l’éminent savant Hari Seldon invente la psychohistoire, une science toute nouvelle, à base de psychologie et de mathématiques, qui lui permet de prédire l’avenir… C’est-à-dire l’effondrement de l’Empire d’ici cinq siècles et au-delà, trente mille années de chaos et de ténèbres. Pour empêcher cette catastrophe et sauver la civilisation, Seldon crée la Fondation.

4. Sherlock Holmes (série) d’Arthur Conan Doyle

Au n°3 de Lauriston Garden, près de Londres, dans une maison aide, un homme est trouvé mort. Assassiné ? Aucune blessure apparente ne permet de le dire, en dépit des taches de sang qui maculent la pièce alentour. Sur le mur, griffonnée à la hâte, une inscription : Rache ! Vengeance ! Vingt ans plus tôt, en 1860, dans les gorges de la Nevada, Jean Ferrier est exécuté par de sanguinaires Mormons chargés de faire respecter la loi du prophète. Sa fille, Lucie, est séquestrée dans le harem du fils de l’Ancien. Quel lien entre ces deux événements aussi insolites que dramatiques Un fil ténu, un fil rouge que seul Sherlock Holmes est capable de dévider. Une intrigue tout en subtilités où, pour la première fois, Watson découvre le maître…

5. La Passe-miroir (série) de Christelle Dabos

Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’Arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel.

6. La Divine Comédie de Dante Alighieri

Peut-on encore aujourd’hui aimer Francesca, être troublé par Ugolino, trembler aux tourments des damnés de la Comédie ? L’Enfer de Dante, poétique et médiéval, n’a-t-il pas pâli irréparablement auprès des Enfers tout proches, et actifs, que notre époque n’a pas encore fini, semble-t-il, de susciter ? L’imagination créatrice de Dante est si puissante, et si précise, qu’elle semble décrire par avance, parfois, l’inimaginable horreur moderne.

Le gigantesque entonnoir de l’Enfer, qui se creuse jusqu’au centre de la terre, est dépeint comme le réceptacle de tout le mal de l’univers, comme une sorte de sac où viennent s’engouffrer tous les noyaux, tous les atomes de mal épars sur la planète. Mais nous lisons aussi autre chose dans L’Enfer plus que le catalogue effrayant des péchés et des châtiments possibles, il correspond pour nous au départ de l’exploration, à la première étape du grand roman initiatique d’une civilisation qui est la racine de la nôtre.

7. Les frères Karamazov de Fédor Dostoïevski

Il y a le père, Fiodor Pavlovich, riche, malhonnête et débauché, et ses trois fils légitimes : Mitia, impulsif, orgueilleux, sauvage ; Yvan, intellectuel, raffiné, intransigeant ; Aliocha, sincère, pieux, naïf. Et puis il y a le fils illégitime, Smerdiakov, libertin cynique, vivant en serviteur chez son père. L’un d’eux sera parricide.

8. Les monologues du vagin d’Eve Ensler

Depuis leur parution aux Etats-Unis en 1998, Les Monologues du vagin ont déclenché un véritable phénomène culturel : rarement pièce de théâtre aura été jouée tant de fois, en tant de lieux différents, devant des publics si différents… Mais que sont donc ces Monologues dans lesquels toutes les femmes se reconnaissent ? Il s’agit ni plus ni moins de la célébration touchante et drôle du dernier des tabous : celui de la sexualité féminine. Malicieux et impertinent, tendre et subtil, le chef-d’œuvre d’Eve Ensler donne la parole aux femmes, à leurs fantasmes et craintes les plus intimes. Qui lit ce texte ne regarde plus le corps d’une femme de la même manière.

9. Moi, ce que j’aime, c’est les monstres d’Emil Ferris

Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s’imagine même être un loup-garou: plus facile, ici, d’être un monstre que d’être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle dans le cœur. Mais Karen n’y croit pas et décide d’élucider ce mystère. Elle va vite découvrir qu’entre le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s’embraser et les secrets tapis dans l’ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants. Journal intime d’une artiste prodige, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est un kaléidoscope brillant d’énergie et d’émotions, l’histoire magnifiquement contée d’une fascinante enfant. Dans cette œuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionnisme féroce, les hachures d’un Crumb et l’univers de Maurice Sendak.

10. Hunger, Une histoire de mon corps de Roxane Gay

“I ate and ate and ate in the hopes that if I made myself big, my body would be safe. I buried the girl I was because she ran into all kinds of trouble. I tried to erase every memory of her, but she is still there, somewhere. . . . I was trapped in my body, one that I barely recognized or understood, but at least I was safe.”

In her phenomenally popular essays and long-running Tumblr blog, Roxane Gay has written with intimacy and sensitivity about food and body, using her own emotional and psychological struggles as a means of exploring our shared anxieties over pleasure, consumption, appearance, and health. As a woman who describes her own body as “wildly undisciplined,” Roxane understands the tension between desire and denial, between self-comfort and self-care. In Hunger, she explores her own past—including the devastating act of violence that acted as a turning point in her young life—and brings readers along on her journey to understand and ultimately save herself.

With the bracing candor, vulnerability, and power that have made her one of the most admired writers of her generation, Roxane explores what it means to learn to take care of yourself: how to feed your hungers for delicious and satisfying food, a smaller and safer body, and a body that can love and be loved—in a time when the bigger you are, the smaller your world becomes.

11. Tess d’Uberville de Thomas Hardy

Jeune paysanne innocente placée dans une famille, Tess est séduite puis abandonnée par Alec d’Urberville, un de ses jeunes maîtres. L’enfant qu’elle met au monde meurt en naissant.

Dans la puritaine société anglaise de la fin du XIXe siècle, c’est là une faute irrémissible, que la jeune fille aura le tort de ne pas vouloir dissimuler. Dès lors, son destin est une descente aux enfers de la honte et de la déchéance.

12. Une brève histoire du temps de Stephen Hawking

Voici le premier livre que Stephen Hawking ait écrit pour le grand public.

Il y expose, dans un langage accessible à tous, les plus récentes découvertes des astrophysiciens. Retraçant les grandes théories du cosmos depuis Galilée jusqu’à Einstein, racontant les ultimes découvertes en cosmologie, expliquant la nature des trous noirs, il propose ensuite de relever le plus grand défi de la science moderne : la recherche d’une théorie permettant de concilier la relativité générale et la mécanique quantique.

Stephen Hawking lutte depuis plus de vingt ans contre une maladie neurologique très grave. Malgré ce handicap, il a consacré sa vie à tenter de percer les secrets de l’univers et à nous faire partager ses découvertes. Un livre fascinant.

13. Salem de Stephen King

Comment une petite bourgade du Maine peut elle, du jour au lendemain, devenir une ville fantôme ? Jerusalem’s Lot – Salem – n’avait pourtant pas de caractéristiques particulières sinon, sur la colline, la présence de cette grande demeure – Marsten House – inhabitée depuis la mort tragique de ses propriétaires, vingts ans auparavant. Et lorsque Ben mears y revient, c’est seulement pour y retrouver ses souvenirs d’enfance. Mais très vite, il devrait se rendre à l’évidence : il se passe des choses très étrange à Salem. Un chien est immolé, un enfant disparaît et l’horreur s’infiltre, s’étend, se répand, aussi inéluctable que la nuit qui descend sur Salem…

14. Terremer (série) d’Ursula Le Guin

Ici il y a des dragons.

Et là où il y a des dragons, il y a des enchanteurs, une mer immense, et des îles.
Mais le monde de Terremer n’est pas un univers conventionnel de fantaisie. Il n’appartient ni à notre passé ni à notre avenir. Il est ailleurs. C’est un univers où la magie fonctionne et s’enseigne comme la science et la technologie dans le notre.

Terremer contient trois livres: Le sorcier de Terremer raconte l’initiation de Ged en l’île de Roke, comment il devient un sorcier convenable capable de commander les éléments et d’affronter les dragons, et aussi comment son audace faillit le perdre.

Les tombeaux d’Atuan évoquent a terrible histoire de la petite fille, Tenar, choisie pour devenir la Grande Prêtresse des Tombeaux, qui haïra Ged et finira par combattre avec lui l’emprise des Innommables.

Et enfin L’Ultime Rivage, où le pouvoir des sorciers sera soumis à celui du temps, le grand rongeur.

15. Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee

Dans une petite ville d’Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort.

16. Les cendres d’Angela de Frank McCourt

Franck Mc court est né à Brooklyn en pleine Dépression, de parents irlandais récemment immigrés : sa mère, Angela,vient du Sud, et son farouche patriote de père, Malachy, du Nord. Leur première rencontre, un « tremblé de genoux « , annonce une longue série de grossesses pour Angela. Mais il n’y a pas d’argent pour nourrir les enfants, et les rares fois où Malachy travaille, il boit son salaire aussitôt après.

Quand meurt la petite soeur de Franck, Angela et Malachy, accablés de chagrin, décident de retourner en Irlande. Mais les ruelles crasseuses et humides de Limerick font rétrospectivement paraître Brooklyn comme une sorte de paradis. avec des pièces de pneus de bicyclette clouées à ses chaussures en guise de semelles, une tête de cochon pour le repas de Noël et du charbon ramassé sur le bas-côté des routes pour allumer le feu du foyer, Franck supporte la plus misérable des enfances _ mais survit pour raconter son histoire avec exhubérance et, chose remarquable, sans la moindre rancune. Superbement écrit, Les Cendres d’Angela a été salué comme un véritable phénomène littéraire.

17. October de China Mieville

Award-winning writer China Mieville has long been inspired by the ideals of the Russian Revolution and here, on the centenary of the revolution, he provides his own distinctive take on its history. In February 1917, in the midst of bloody war, Russia was still an autocratic monarchy: nine months later, it became the first socialist state in world history. How did this unimaginable transformation take place? How was a ravaged and backward country, swept up in a desperately unpopular war, rocked by not one but two revolutions? This is the story of the extraordinary months between those upheavals, in February and October, of the forces and individuals who made 1917 so epochal a year, of their intrigues, negotiations, conflicts and catastrophes. From familiar names like Lenin and Trotsky to their opponents Kornilov and Kerensky; from the byzantine squabbles of urban activists to the remotest villages of a sprawling empire; from the revolutionary railroad Sublime to the ciphers and static of coup by telegram; from grand sweep to forgotten detail. Historians have debated the revolution for a hundred years, its portents and possibilities: the mass of literature can be daunting.But here is a book for those new to the events, told not only in their historical import but in all their passion and drama and strangeness.

18. Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell

Pendant la guerre de Sécession, alors que le Sud esclavagiste auquel ils appartiennent tous les deux est en train de perdre ses dernières batailles contre le Nord, Rhett Butler et Scarlett O’Hara s’aiment et se déchirent.

– Il doit y avoir de la place pour moi dans votre coeur. Cessez de vous tortiller comme un ver. Je vous fais une déclaration d’amour. Je vous ai désirée dès que je vous ai vue pour la première fois […] lorsque vous étiez en train d’ensorceler le pauvre Charlie Hamilton. Je vous désire plus que je n’ai jamais désiré une autre femme… et, pour vous, j’ai attendu plus longtemps que je n’ai jamais attendu pour une autre femme.

La surprise lui coupa le souffle. Malgré toutes ses injures, il l’aimait, mais il était si mauvaise tête qu’il ne voulait pas le reconnaître franchement et qu’il n’osait pas parler de peur qu’elle n’éclatât de rire. Eh bien ! elle allait lui montrer de quel bois elle se chauffait, et ça n’allait pas tarder.

19. Lolita de Vladimir Nabokov

Humbert Humbert est en prison pour meurtre. Il raconte tout ce qui l’a conduit jusqu’ici, de son enfance avec son premier amour à sa rencontre des dizaines d’années plus tard avec Dolorès Haze une « nymphette » de 12 ans. Humbert est subjugué par la jeune fille et accepte même d’épouser la mère de Dolorès pour rester près d’elle. Jusqu’au jour où la « Grosse Haze » comme la surnomme Humbert découvre la vérité et meurt accidentellement. Commence alors un long voyage en tête à tête entre Humbert et l’adolescence.

20. Becoming de Michelle Obama

In a life filled with meaning and accomplishment, Michelle Obama has emerged as one of the most iconic and compelling women of our era. As First Lady of the United States of America—the first African-American to serve in that role—she helped create the most welcoming and inclusive White House in history, while also establishing herself as a powerful advocate for women and girls in the U.S. and around the world, dramatically changing the ways that families pursue healthier and more active lives, and standing with her husband as he led America through some of its most harrowing moments. Along the way, she showed us a few dance moves, crushed Carpool Karaoke, and raised two down-to-earth daughters under an unforgiving media glare.

In her memoir, a work of deep reflection and mesmerizing storytelling, Michelle Obama invites readers into her world, chronicling the experiences that have shaped her—from her childhood on the South Side of Chicago to her years as an executive balancing the demands of motherhood and work, to her time spent at the world’s most famous address. With unerring honesty and lively wit, she describes her triumphs and her disappointments, both public and private, telling her full story as she has lived it—in her own words and on her own terms.

21. Les métamorphoses d’Ovide

A nouveau disponible dans son intégralité en français, l’un des textes fondateurs de la littérature universelle revisité ici par une traduction en vers libres qui en restitue toute l’âme et la fraîcheur poétique. L’ouvrage est enrichi d’une préface, de notes, d’un glossaire et d’un index.

22. Le treizième conte de Diane Setterfield

Vida Winter, auteur de best-sellers vivant à l’écart du monde, s’est inventé plusieurs vies à travers des histoires toutes plus étranges les unes que les autres et toutes sorties de son imagination. Aujourd’hui, âgée et malade, elle souhaite enfin lever le voile sur l’extraordinaire existence qui fut la sienne. Sa lettre à Margaret Lea est une injonction : elle l’invite à un voyage dans son passé, à la découverte de ses secrets. Margaret succombe à la séduction de Vida mais, en tant que biographe, elle doit traiter des faits, non de l’imaginaire. Et elle ne croit pas au récit de Vida. Dès lors, les deux femmes vont confronter les fantômes qui hantent leur histoire pour enfin cerner leur propre vérité…

23. Journal russe de John Steinbeck

Essai qui relate le voyage de Steinbeck en Union Soviétique, en compagnie du célèbre photographe Robert Capa.

24. Le Chardonneret de Donna Tartt

Theo Decker a treize ans. Il vit les derniers instants de sa vie d’enfant. Survivant miraculeux d’une explosion gigantesque en plein New York, il se retrouve seul dans la ville, orphelin, et se réfugie chez les parents d’un ami pour échapper aux services sociaux. Mais cette situation ne pourra être que temporaire. Désormais Theo va comprendre très jeune, qu’il ne peut compter que sur lui-même. Tout ce qui lui reste de cette journée où il a perdu sa mère, c’est un tableau, une toile de maître minuscule, envoûtante, infiniment précieuse et qu’il n’a pas le droit de posséder. Mais il ne peut plus s’en détacher. Et elle va l’entraîner dans les mondes souterrains et mystérieux de l’art.

25. Guerre & Paix de Léon Tolstoï

1805 à Moscou, en ces temps de paix fragile, les Bolkonsky, les Rostov et les Bézoukhov constituent les personnages principaux d’une chronique familiale. Une fresque sociale où l’aristocratie, de Moscou à Saint-Pétersbourg, entre grandeur et misérabilisme, se prend au jeu de l’ambition sociale, des mesquineries, des premiers émois.

1812, la guerre éclate et peu à peu les personnages imaginaires évoluent au sein même des événements historiques. Le conte social, dépassant les ressorts de l’intrigue psychologique, prend une dimension d’épopée historique et se change en récit d’une époque. La « Guerre » selon Tolstoï, c’est celle menée contre Napoléon par l’armée d’Alexandre, c’est la bataille d’Austerlitz, l’invasion de la Russie, l’incendie de Moscou, puis la retraite des armées napoléoniennes.

Entre les deux romans de sa fresque, le portrait d’une classe sociale et le récit historique, Tolstoï tend une passerelle, livrant une réflexion philosophique sur le décalage de la volonté humaine aliénée à l’inéluctable marche de l’Histoire ou lorsque le destin façonne les hommes malgré eux.

26. Une vie de Simone Veil

Simone Veil accepte de se raconter à la première personne. Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée en France et à l’étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps. Elle s’y montre telle qu’elle est : libre, véhémente, sereine.

27. Underground Railroad de Colson Whitehead

Cora, 16 ans, est une jeune esclave née sur une plantation de coton en Géorgie. Grâce à César, elle réussit à s’échapper. Leur première étape est la Caroline du Sud, dans une ville qui semble être le refuge idéal mais qui cache une terrible vérité. Il leur faut fuir à nouveau, d’autant plus que Ridgeway, le chasseur d’esclaves, est à leurs trousses.

28. La Nuit d’Elie Wiesel

La Nuit est un récit d’Elie Wiesel fondé sur son expérience lorsque, jeune juif orthodoxe, il fut déporté avec sa famille dans le camp d’extermination nazi d’Auschwitz, puis dans le camp de concentration de Buchenwald, dont il fut libéré le 11 avril 1945, à l’âge de 16 ans.

Issu d’un milieu fortement religieux, sa confiance en Dieu et en l’humanité fut fortement ébranlée par l’expérience concentrationnaire, qu’il décida de ne pas évoquer pendant dix ans. Il la transcrivit au terme de cette période sous forme d’un manuscrit en yiddish, qui fut publié en 1955 sous le titre d’…Un di Velt Hot Geshvign (…Et le monde se taisait), puis traduit (ou, selon certains, adapté pour un public plus large) en français. Cinquante ans plus tard, le volume de 178 pages, décrit comme « dévastateur dans sa simplicité », est considéré comme un pilier de la littérature de la Shoah, aux côtés de Si c’est un homme de Primo Levi et du Journal d’Anne Frank.

29. Les Rougon-Macquart (série) d’Emile Zola

Issus de la paysannerie enrichie, les Rougon portent en eux l’avidité du pouvoir et de l’argent. Une des branches de la famille, les Macquart, sera marquée par l’hérédité de l’alcoolisme, du vice et de la folie. Le coup d’Etat du 2 décembre 1851 entraîne les Rougon dans la conquête de Plassans, la capitale provençale du roman. La haine de l’empereur pousse Silvère, petit-fils de la matriarche, et Miette, sa femme, dans l’insurrection républicaine. De ces passions et de ces fureurs naîtront cent personnages, et celui, aux mille visages anonymes, de la foule et de la collectivité qui préfigure le XXe siècle.

30. Les heures rouges de Leni Zumas

États-Unis, demain. Avortement interdit, adoption et PMA pour les femmes seules sur le point de l’être aussi. Non loin de Salem, Oregon, dans un petit village de pêcheurs, cinq femmes voient leur destin se lier à l’aube de cette nouvelle ère. Ro, professeure célibataire de quarante-deux ans, tente de concevoir un enfant et d’écrire la biographie d’Eivor, exploratrice islandaise du XIXème. Des enfants, Susan en a, mais elle est lasse de sa vie de mère au foyer – de son renoncement à une carrière d’avocate, des jours qui passent et se ressemblent. Mattie, la meilleure élève de Ro, n’a pas peur de l’avenir : elle sera scientifique. Par curiosité, elle se laisse déshabiller à l’arrière d’une voiture… Et Gin. Gin la guérisseuse, Gin au passé meurtri, Gin la marginale à laquelle les hommes font un procès en sorcellerie parce qu’elle a voulu aider les femmes.