Bilan 2021

2021 a été une année chargée et cruciale, notamment sur le plan professionnel. Je suis retournée en Haute-Savoie, où j’ai pu accomplir d’autres missions. J’ai passé le concours de catégorie B dans la culture. Je ne l’ai pas eu d’un point, mais j’y suis allée sans réviser, donc je suis plutôt contente. D’autres projets n’ont pas abouti, comme mon entreprise, mais ce n’est que partie remise.

En cliquant sur [lien], vous avez accès à l’article correspondant.

Moins de confinements (non que je m’en plains) et un peu plus de responsabilité au travail… J’ai beaucoup moins lu que l’année précédente [Bilan 2020]. J’ai lu 185 livres pour un total d’environ 60.000 pages. Sur Goodreads, je m’étais fixée un objectif d’une centaine de livres lus… Largement dépassé ! Comme l’année, j’étais curieuse de connaître quel était le genre littéraire le plus lu, ou la thématique la plus représentée dans mes lectures…


Encore une fois, les essais représentent le plus gros de mes lectures, puisque j’en ai lu 43, soit environ 24% des livres lus cette année. Les thématiques varient très peu, en revanche : beaucoup d’histoire (Moyen-Âge et Renaissance, surtout pour le travail et Seconde Guerre mondiale, la période historique qui me fascine le plus), et d’art (je prépare le concours de conservateur du patrimoine) et un peu d’essais politiques ou de philosophie. Même si c’est le genre le plus lu, c’est clairement celui qui est le moins représenté sur le blog.

Mes trois essais préférés de 2021 : Eichmann à Jérusalem d’Hannah Arendt ; Le marché de l’art sous l’Occupation d’Emmanuelle Pollack ; Charlotte Salomon. Vie ? ou théâtre ?

En 2020, le deuxième genre littéraire le plus lu a été les classiques. J’en ai un peu moins lu cette année, seulement une vingtaine au compteur. J’ai continué ma découverte des Rougon-Macquart. J’avais pour objectif de terminer la série en 2021, mais cela n’a pas été le cas. J’ai bien avancé, il m’en reste une dizaine à lire. J’ai également relu un certain nombre de mes pièces de Shakespeare préférées, m’inspirant un objectif pour 2022.

Mes trois classiques de 2021 : Guerre & Paix de Léon Tolstoï [lien] ; Faust de Johann von Goethe ; L’Assomoir d’Emile Zola


Au niveau des thématiques, la Seconde Guerre mondiale reste en tête des thématiques, tous genres confondus. J’ai lu 43 ouvrages dans ce domaine. Je pensais, en revanche, avoir lu beaucoup plus de livres autour des réécritures mythologiques ou de contes, mais elles représentent en définitif même pas une dizaine de livres… J’ai eu quelques livres sur ce sujet à Noël et j’ai une idée de série d’articles dans ce domaine, donc sûrement plus de lectures à venir. En revanche, j’ai lu énormément autour d’un sujet bien spécifique : des thrillers psychologiques prenant place dans des lycées, mais surtout des universités… J’ai eu de nombreux coups de coeur dans le domaine !

Trois ouvrages coups de coeur autour de la Seconde Guerre mondiale : The Berlin Girl de Mandy Robotham [lien] ; Par amour de Valérie Tuong Cong ; Le fauteuil de l’officier SS de Daniel Lee

Trois ouvrages coups de coeur autour des réécritures : Lore d’Alexandra Bracken [lien] ; Near the bone de Christina Henry [lien] ; L’Odyssée de Pénélope de Margaret Atwood


Mes trois meilleures lectures de 2021

Il n’est malheureusement pas chroniqué sur le blog, mais ce petit ovni littéraire a su me passionner d’un bout à l’autre. Il retourne quelque peu le cerveau et il faut se laisser porter, accepter qu’il ne faut pas toujours tout vouloir comprendre pour apprécier ce roman. Cependant, l’univers est absolument incroyable et je lirai très prochainement le deuxième tome, Numérique.

Ce classique de la littérature américaine m’a terrorisé pendant des années, et j’ai enfin sauté le pas. Je m’en veux presque d’avoir attendu aussi longtemps avant de le découvrir. Il m’a tenu en haleine et j’ai adoré le personnage de Scout. Elle est d’une intelligence vive et elle est très attachante. Le fait que le procès ne prenne pas autant de place que ce à quoi je m’attendais ne m’a pas dérangé.

Le roman s’inspire d’une histoire vraie et n’est pas sans rappeler La vague de Todd Strasser que j’avais lu quand j’étais adolescente et qui m’avait profondément marqué. C’est également le cas pour celui-ci. Il permet au lecteur de se poser des questions, de s’intéresser à ce qu’il aurait fait à la place des différents personnages… Des mois après, il me trotte encore dans la tête.

Sorties VO • Décembre 2021

Vivian Maier Developed: The Untold Story of the Photographer Nanny • Ann Marks • Atria Books • 7 décembre • 368 pages

Vivian Maier, the photographer nanny whose work was famously discovered in a Chicago storage locker, captured the imagination of the world with her masterful images and mysterious life. Before posthumously skyrocketing to global fame, she had so deeply buried her past that even the families she lived with knew little about her. No one could relay where she was born or raised, if she had parents or siblings, if she enjoyed personal relationships, why she took photographs and why she didn’t share them with others. Now, the full story of her extraordinary life is explored by the only person who has been given access to her personal records and archive of 140,000 photographs.

Based on meticulous investigative research, Vivian Maier Developed reveals the story of a woman who fled from a family with a hidden history of illegitimacy, bigamy, parental rejection, substance abuse, violence, and mental illness to live life on her own terms. Left with a limited ability to disclose feelings and form relationships, she expressed herself through photography, creating a secret portfolio of pictures teeming with emotion, authenticity, and humanity. With limitless resilience she knocked down every obstacle in her way, determined to improve her lot in life and that of others by tirelessly advocating for the rights of workers, women, African Americans, and Native Americans. No one knew that behind the detached veneer was a profoundly intelligent, empathetic, and inspired woman—a woman so creatively gifted that her body of work would become one of the greatest photographic discoveries of the century.

The Women of Pearl Island • Polly Crosby • Park Row • 7 décembre • 352 pages

When Tartelin answers an ad for a personal assistant, she doesn’t know what to expect from her new employer, Marianne, an eccentric elderly woman. Marianne lives on a remote island that her family has owned for generations, and for decades her only companions have been butterflies and tightly held memories of her family.

But there are some memories Marianne would rather forget, such as when the island was commandeered by the British government during WWII. Now, if Marianne can trust Tartelin with her family’s story, she might finally be able to face the long-buried secrets of her past that have kept her isolated for far too long. 

Smile and Look Pretty • Amanda Pellegrino • Park Row • 28 décembre • 368 pages

Online they’re the Aggressive One, the Bossy One, the Bitchy One and the Emotional One. In real life, best friends Cate, Lauren, Olivia and Max all have one thing in common–they’re overworked, overtired and underpaid assistants to some of the most powerful men in the entertainment industries. When they secretly start an anonymous blog detailing their experiences, their posts go viral and hundreds of other women come forward with stories of their own. Confronted with the risks of newfound fame and the possibility of their identities being revealed, they have to contend with what happens when you try to change the world.

Inheritance of Secrets • Sonya Bates • Harper Collins • 14 décembre • 432 pages

No matter how far you run, the past will always find you.

Juliet’s elderly grandparents are killed in their Adelaide home. Who would commit such a heinous crime – and why? The only clue is her grandfather Karl’s missing signet ring.

When Juliet’s estranged sister, Lily, returns in fear for her life, Juliet suspects something far more sinister than a simple break-in gone wrong. Before Juliet can get any answers, Lily vanishes once more.

Juliet only knew Karl Weiss as a loving grandfather, a German soldier who emigrated to Australia to build a new life. What was he hiding that could have led to his murder? While attempting to find out, Juliet uncovers some disturbing secrets from WWII that will put both her and her sister’s lives in danger…

The Sorority Murder • Allison Brennan • Mira Books • 28 décembre • 448 pages

Lucas Vega is obsessed with the death of Candace Swain, who left a sorority party one night and never came back. Her body was found after two weeks, but the case has grown cold. Three years later while interning at the medical examiner’s, Lucas discovers new information, but the police are not interested.

Lucas knows he has several credible pieces of the puzzle. He just isn’t sure how they fit together. So he creates a podcast to revisit Candace’s last hours. Then he encourages listeners to crowdsource what they remember and invites guest lecturer Regan Merritt, a former US marshal, to come on and share her expertise.

New tips come in that convince Lucas and Regan they are onto something. Then shockingly one of the podcast callers turns up dead. Another hints at Candace’s secret life, a much darker picture than Lucas imagined–and one that implicates other sorority sisters. Regan uses her own resources to bolster their theory and learns that Lucas is hiding his own secret. The pressure is on to solve the murder, but first Lucas must come clean about his real motives in pursuing this podcast–before the killer silences him forever.

Hidden Treasures • Michelle Adams • William Morrow • 7 décembre • 384 pages

Then…

Once upon a time, in a small village in southern France, a pretty, willful English girl is falling in love.  Francis Langley has fallen under Benoit’s romantic spell, so sure is she that he is everything she’s ever wanted—a self-assured, sexy man, experienced and just a little bit mysterious. But Francis is hiding a secret—one that would surely separate them if he ever knew the truth. And to hold on to his love, she is willing to do anything for him, even put herself at risk by hiding a precious object, stolen by the Nazis decades before.

Now…

Years later, Francis’s son, Harry, opens the door of his late mother’s home, never expecting to see Tabitha—the lost love of his life—on the other side. Their angry parting had broken his heart, but  now she holds a letter, sent by his mother just before her death, begging the pair to search—together—for a priceless jewelry box, hidden somewhere in her little Cotswold cottage.

Harry quickly dismisses the search, but as an art historian, Tabitha cannot risk the chance to recover something so valuable that was long thought to be lost. And so they embark on a journey of discovery, but soon find themselves searching for much more than a missing piece of art. Together they learn that the true riches are not those buried in the clutter of Francis’s cottage, but are instead the treasures they each hold, buried deep inside their hearts.  

A History of Wild Places • Shea Ernshaw • Atria Books • 7 décembre • 368 pages

Travis Wren has an unusual talent for locating missing people. Hired by families as a last resort, he requires only a single object to find the person who has vanished. When he takes on the case of Maggie St. James—a well-known author of dark, macabre children’s books—he’s led to a place many believed to be only a legend.

Called Pastoral, this reclusive community was founded in the 1970s by like-minded people searching for a simpler way of life. By all accounts, the commune shouldn’t exist anymore and soon after Travis stumbles upon it… he disappears. Just like Maggie St. James.

Years later, Theo, a lifelong member of Pastoral, discovers Travis’s abandoned truck beyond the border of the community. No one is allowed in or out, not when there’s a risk of bringing a disease—rot—into Pastoral. Unraveling the mystery of what happened reveals secrets that Theo, his wife, Calla, and her sister, Bee, keep from one another. Secrets that prove their perfect, isolated world isn’t as safe as they believed—and that darkness takes many forms.

The Ballerinas • Rachel Kapelke-Dale • St Martin’s Press • 7 décembre • 304 pages

Fourteen years ago, Delphine abandoned her prestigious soloist spot at the Paris Opera Ballet for a new life in St. Petersburg––taking with her a secret that could upend the lives of her best friends, fellow dancers Lindsay and Margaux. Now 36 years old, Delphine has returned to her former home and to the legendary Palais Garnier Opera House, to choreograph the ballet that will kickstart the next phase of her career––and, she hopes, finally make things right with her former friends. But Delphine quickly discovers that things have changed while she’s been away…and some secrets can’t stay buried forever.

Moving between the trio’s adolescent years and the present day, The Ballerinas explores the complexities of female friendship, the dark drive towards physical perfection in the name of artistic expression, the double-edged sword of ambition and passion, and the sublimated rage that so many women hold inside––all culminating in a twist you won’t see coming, with magnetic characters you won’t soon forget.

The Bright Ages: A New History of Medieval Europe • Matthew Gabriele • Harper • 7 décembre • 320 pages

The word “medieval” conjures images of the “Dark Ages”—centuries of ignorance, superstition, stasis, savagery, and poor hygiene. But the myth of darkness obscures the truth; this was a remarkable period in human history. The Bright Ages recasts the European Middle Ages for what it was, capturing this 1,000-year era in all its complexity and fundamental humanity, bringing to light both its beauty and its horrors. 

The Bright Ages takes us through ten centuries and crisscrosses Europe and the Mediterranean, Asia and Africa, revisiting familiar people and events with new light cast upon them. We look with fresh eyes on the Fall of Rome, Charlemagne, the Vikings, the Crusades, and the Black Death, but also to the multi-religious experience of Iberia, the rise of Byzantium, and the genius of Hildegard and the power of queens. We begin under a blanket of golden stars constructed by an empress with Germanic, Roman, Spanish, Byzantine, and Christian bloodlines and end nearly 1,000 years later with the poet Dante—inspired by that same twinkling celestial canopy—writing an epic saga of heaven and hell that endures as a masterpiece of literature today.  

The Bright Ages reminds us just how permeable our manmade borders have always been and of what possible worlds the past has always made available to us. The Middle Ages may have been a world “lit only by fire” but it was one whose torches illuminated the magnificent rose windows of cathedrals, even as they stoked the pyres of accused heretics.  

Blood at the Root • Ciahnan Darrell • Atmosphere Press • 10 décembre • 258 pages

College student Christopher Fairchild, the son of a white billionaire, disappears, and is next seen being savagely tortured in a video that surfaces online. When it comes to light that he planned the incident as a sacrifice of atonement for America’s racial sins, the news detonates a bomb that rips through a country already rife with demonstrations and social unrest.

Blood at the Root tracks the fallout from Fairchild’s video through a lush universe populated by drug dealers, priests, police officers, civilians, and a talking pretzel bag. With the city on the precipice of chaos, the lives and livelihoods of individuals come under threat, forcing them to go to extremes in the name of self-preservation. The novel explores the human capacity for endurance in a society haunted by the ghosts of George Floyd, Andrew Goodman, Clementa Pickney, Erik Salgado, Breonna Taylor, Daunte Wright, and so many others.

Accidental Gods: On Men Unwittingly Turned Divine • Anna Della Subin • Metropolitan Books • 7 décembre • 480 pages

Ever since 1492, when Christopher Columbus made landfall in the New World and was hailed as a heavenly being, the accidental god has haunted the modern age. From Haile Selassie, acclaimed as the Living God in Jamaica, to Britain’s Prince Philip, who became the unlikely center of a new religion on a South Pacific island, men made divine—always men—have appeared on every continent. And because these deifications always emerge at moments of turbulence—civil wars, imperial conquest, revolutions—they have much to teach us.

In a revelatory history spanning five centuries, a cast of surprising deities helps to shed light on the thorny questions of how our modern concept of “religion” was invented; why religion and politics are perpetually entangled in our supposedly secular age; and how the power to call someone divine has been used and abused by both oppressors and the oppressed. From nationalist uprisings in India to Nigerien spirit possession cults, Anna Della Subin explores how deification has been a means of defiance for colonized peoples. Conversely, we see how Columbus, Cortés, and other white explorers amplified stories of their godhood to justify their dominion over native peoples, setting into motion the currents of racism and exclusion that have plagued the New World ever since they touched its shores.

Learwife • J.R. Thorpe • Pegasus Books • 7 décembre • 304 pages

Word has come. Care-bent King Lear is dead, driven mad and betrayed. His three daughters too, broken in battle. But someone has survived: Lear’s queen. Exiled to a nunnery years ago, written out of history, her name forgotten. Now she can tell her story.

Though her grief and rage may threaten to crack the earth open, she knows she must seek answers. Why was she sent away in shame and disgrace? What has happened to Kent, her oldest friend and ally? And what will become of her now, in this place of women? To find peace she must reckon with her past and make a terrible choice – one upon which her destiny, and that of the entire abbey, rests.

Emily Gray Tredrowe • The talented Miss Farwell (2020)

The talented Miss Farwell • Emily Gray Tedrowe • Custom House • Septembre 2020 • 352 pages

At the end of the 1990s, with the art market finally recovered from its disastrous collapse, Miss Rebecca Farwell has made a killing at Christie’s in New York City, selling a portion of her extraordinary art collection for a rumored 900 percent profit. Dressed in couture YSL, drinking the finest champagne at trendy Balthazar, Reba, as she’s known, is the picture of a wealthy art collector. To some, the elusive Miss Farwell is a shark with outstanding business acumen. To others, she’s a heartless capitalist whose only interest in art is how much she can make.

But a thousand miles from the Big Apple, in the small town of Pierson, Illinois, Miss Farwell is someone else entirely—a quiet single woman known as Becky who still lives in her family’s farmhouse, wears sensible shoes, and works tirelessly as the town’s treasurer and controller. 

No one understands the ins and outs of Pierson’s accounts better than Becky; she’s the last one in the office every night, crunching the numbers. Somehow, her neighbors marvel, she always finds a way to get the struggling town just a little more money. What Pierson doesn’t see—and can never discover—is that much of that money is shifted into a separate account that she controls, “borrowed” funds used to finance her art habit. Though she quietly repays Pierson when she can, the business of art is cutthroat and unpredictable. 

But as Reba Farwell’s deals get bigger and bigger, Becky Farwell’s debt to Pierson spirals out of control. How long can the talented Miss Farwell continue to pull off her double life? 


J’apprécie énormément quand un ouvrage évoque l’histoire ou le marché de l’art. Je suis plutôt demandeuse de ce type d’histoire, regardant avec attention les nouvelles parutions. The talented Miss Farwell avait retenu toute ma curiosité : une collectionneuse, une arnaque… Ça avait de quoi me plaire. Malheureusement, cela n’a pas été le cas.

Le roman commençait bien. Emily Gray Tedrowe nous présente Becca, une jeune fille intelligente qui aurait pu faire de grandes études si elle n’avait pas dû s’occuper de son père malade. Sa vie aurait pu être monotone, mais son chemin a croisé celui d’un tableau. Elle s’est mise en tête qu’elle avait un besoin viscéral de la posséder. J’aurais aimé que ce point soit développé, car cela aurait pu être intéressant, notamment pour moi, historienne de l’art, que de le retrouver dans un roman. Cependant, l’auteur botte bien souvent en touche, donnant aussi au personnage principal un manque de profondeur. Elle est timide et effacée, sauf quand elle se rend dans des galeries ou des foires d’art contemporain. C’est donc un aspect essentiel de sa personnalité, mais c’est trop superficiel pour moi.

Je m’attendais à plus d’actions, mais surtout à plus de suspens en commençant ce livre. Malheureusement, ils ne sont pas au rendez-vous. Que les premières pages peuvent paraître un peu lentes, je veux bien le pardonner. Il faut toujours un peu de temps pour mettre en place les principaux éléments de l’intrigue, présenter la double vie de Becca. Puis l’intrigue démarre réellement. J’ai abandonné ce livre alors que je n’étais pas si loin de la fin. Tout simplement, l’histoire ne semblait pas prendre une direction claire. Sans suspens ou élément de surprise qui viennent donner une impulsion à l’intrigue, un rythme qui s’accélère, The talented Miss Farwell en devient très ennuyeux.

Un autre point sur lequel j’ai envie de réagir est la description du monde de l’art. Le roman met l’accent sur le côté glamour et spectaculaire du marché de l’art avec des sommes folles dépensées dans des oeuvres, des fêtes où le champagne coule à flot, la présence du luxe… Cet aspect amène un fort contraste avec la vie de Becca dans sa petite ville et son double, Rebba, collectionneuse qui se crée progressivement une réputation. Je n’ai pas trop cherché à savoir si c’était réaliste ou non, tout simplement, cela amenait un peu de changement dans l’ennui absolu que sont la vie de Becca et les passages qui lui sont consacrés.

Ennui renforcé par le fait que l’auteur m’a totalement perdu dans ses explications sur la manière dont Becca trouvait l’argent, comment elle en remboursait une partie… Elle va très loin dans ce domaine et avec les petites bases en comptabilité que j’ai, ce n’était pas suffisant pour pouvoir suivre tous les mouvements. Si ce n’était qu’un passage où elle expose toutes les ficelles de la combine une bonne fois pour toutes, ça aurait pu passer. Cependant, ce sont des paragraphes assez récurrents. Cet aspect du roman participe à sa lourdeur et à son côté assommant.

The talented Miss Farwell est un roman qui semblait prometteur aux premiers abords, avec un thème central qui me passionne depuis des années. Malheureusement, j’ai vraiment été déçue, et je m’attendais à une histoire plus rythmée et pleine de suspens et rebondissements. Aucun des personnages ne m’a réellement marqué, durant et après ma lecture. Becca est à l’image du livre, plate et inintéressante. J’ai quelque peu le sentiment d’avoir perdu mon temps avec ce livre.

Bilan 2020

C’est avec aucun regret que je laisse 2020 se terminer. Comme pour beaucoup, cette année a été éprouvante à tout point de vue avec son lot de mauvaises nouvelles et de coups durs professionnels (je travaille dans la culture). Durant cette année, je me suis énormément réfugiée dans la lecture, à la fois pour faire passer le temps et supporter ces confinements qui m’ont pesé, je l’avoue. J’ai aussi repris en main de blog, abandonné pendant une bonne partie de 2019.

En janvier 2020, j’avais émis le souhait totalement fou et irréaliste de lire au moins 200 livres, soit le double de ce que je lis habituellement. Le pari n’a pas été si fou puisque j’ai lu très exactement 223 livres durant l’année, soit 72.205 pages. Merci les confinements !

2020 a été une année placée sous le signe des essais en histoire et en histoire de l’art. Ils représentent 28% de mes lectures. J’ai aussi redécouvert les classiques de la littérature française des XVIIIe et XIXe siècles avec Émile Zola, Voltaire et Rousseau et tête. Les classiques représentent 13,6% de ce que j’ai lu, soit 34 livres, dont une dizaine de classiques russes, allemands (dont le premier tome Guerre & Paix). Découverte de la littérature classique allemande avec un coup de coeur pour Les souffrances du jeune Werther.

Mon trois meilleures lectures de 2020

The Hollow Places de T. Kingfisher est un des meilleurs romans d’horreur que j’ai pu lire depuis bien longtemps. Je suis un petit en retard dans la publication de mes avis littéraires et celui-ci devrait arriver très prochainement. Je n’en dis donc pas plus. Mais c’est un de mes gros coups de coeur de l’année.

All the bad apples de Moïra Rowley-Doyle est un des livres qui m’a le plus marqué cette année : l’Irlande, la place de la femme, le réalisme magique qui se dégage de ce roman, une histoire de famille… J’ai adoré et je le relirai avec plaisir. Pour lire mon avis sur ce dernier, c’est par ici. [lien]

Enfin, The Year of the Witching d’Alexis Henderson… Un autre livre d’horreur, mais totalement différent du Kingfisher avec une société puritaine, des sorcières, des bains de sang… Gros coup de coeur pour ce premier roman d’horreur par une auteur à suivre. J’avais publié une chronique. [lien]

Mes trois plus grosses déceptions de 2020

Eoin Colfer signait son grand retour avec un roman pour les jeunes adultes, Highfire. J’ai adoré plus jeune les Artemis Fowl qui est une série avec laquelle j’ai grandi. Je n’ai pas du tout aimé ce nouveau livre. Pour savoir pourquoi je n’ai pas aimé cet ouvrage, voici mon billet. [lien]

Alors que je préparais cet article, je savais que Three Hours in Paris de Cara Black finirait dans mes déceptions de l’année. Je l’avais pourtant mis dans les sorties VO qui me tentaient, mais encore aujourd’hui, je ne sais pas si je dois rire ou pleurer devant ce livre… En tout cas, j’y ai lu la phrase la plus improbable de l’année. Ma chronique est à lire sur le blog. [lien]

Dernier livre dans mes déceptions, Cursed de Frank Miller et Thomas Wheeler. La série m’avait quelque peu laissé sur ma faim. J’avais envie d’avoir plus de développements et je me suis tournée vers le livre qui reste fidèle à la série… Et je n’y ai donc pas trouvé ce que j’espérais. J’avais publié un article sur le sujet. [lien]

J’en ai fini de mes coups de coeur et déceptions de l’année et j’avais envie de faire un tour d’horizons de mes résolutions prises début 2020 et si elles ont été tenues.

En premier lieu, je souhaitais lire une dizaine de pièces de théâtre. Même si j’en ai lu quelques unes, elles se comptent sur les doigts d’une seule main… Et encore. J’ai redécouvert quelques classiques comme Le mariage de Figaro de Beaumarchais ou Cyrano de Bergerac d’Edmond de Rostand. En revanche, j’ai réussi à lire les dix recueils de poésie avec autant des classiques que de la poésie contemporaines. J’ai relu Les Contemplations de Victor Hugo, Les fleurs du mal de Charles Baudelaire. J’ai dévoré le dernier recueil de Rupi Kaur, Home Body.

Je voulais également terminer quatre séries en cours. J’en ai fini trois, donc je suis plutôt contente.

J’espérai avoir une pile à lire à zéro à la fin du mois de décembre. Je termine l’année avec 21 livres qui attendent d’être lus. J’ai pas mal craqué la dernière semaine et j’ai fait quelques achats.

Le plus gros objectif de lecture que je m’étais fixée pour 2020 était de commencer et finir les Rougon-Macquart d’Émile Zola. J’en ai lu que cinq cette année, de La fortune des Rougon à La faute de l’abbé Mouret. La suite sera pour 2021, ayant déjà commandé le prochain, Son Excellence Eugène Rougon.

Une autre résolution, la dernière, était de lire une cinquantaine de romans ou essais en anglais. Record battu ! J’ai lu 86 romans en anglais. Je ne suis pas encore à 50/50, mais c’est tout de même un beau score. Je ne m’y attendais pas.

2020 n’a pas été une année aussi riche culturellement que je l’espérais, mais j’ai pu commencer l’année en allant aux ballets russes voir Casse-Noisette, qui est un de mes préférés (je vénère Tchaikovsky). Un merveilleux moment partagé avec l’une de mes petites soeurs. J’ai aussi visité quelques coins de la France que je ne connaissais pas, et notamment la Haute-Savoie. J’ai pu visiter le château de Montrottier, les Jardins Secrets de Vaulx, un endroit totalement hors du temps, le musée de la Résistance haut-savoyarde à Morette ainsi que la ville d’Annecy. En août, j’ai pris la direction d’Albi pour découvrir cette magnifique cité médiéval ainsi que les petites villes d’Ambialet et de Cordes-sur-Ciel. [article sur ces quelques jours dans le Tarn]

J’ai pu visiter le musée Toulouse-Lautrec ainsi que la rétrospective Christo et Jeanne-Claude au musée Würth d’Erstein. [compte-rendu de l’exposition]

Anne de Rochas • La femme qui reste (2020)

La femme qui reste • Anne de Rochas • Août 2020 • Les Escales • 400 pages

« Que cherchez-vous, mademoiselle ? » À la question posée par Walter Gropius, Clara répond : « Une vie. »

Dans l’Allemagne exsangue et tumultueuse des années 1920, le Bauhaus est plus qu’une école d’art. C’est une promesse. Une communauté dont le but est de mettre en forme l’idée de l’Homme nouveau. En 1926, l’école s’installe à Dessau. Dans le grand bâtiment de verre et d’acier, Clara, Holger et Théo se rencontrent, créant une sorte de Jules et Jim. À Berlin, toute proche, le temps s’assombrit. Les convictions artistiques ou politiques ne sont pas les seuls facteurs qui décident du cours d’une vie. Ce sont aussi, entre rêves d’Amérique et désirs de Russie, d’autres raisons et déraisons. Lorsque l’école sera prise dans les vents contraires de l’Histoire, les étudiants feront leurs propres choix. À qui, à quoi rester fidèle, lorsqu’il faut continuer ?

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Il est rare que je m’intéresse outre mesure à la rentrée littéraire. Je dois noter un ou deux titres chaque année sur la pléthore de livres qui sort à ce moment-là. Cette année, j’en ai noté deux, des romans historiques : La race des orphelins d’Oscar Lalo, que je n’ai pas encore lu, et La femme qui reste d’Anne de Rochas qui retrace l’histoire du Bauhaus. Il ne m’en fallait pas plus, je l’avoue. Malheureusement, je suis passée totalement à côté de ce livre.

Depuis de très longues années, je me passionne pour la période de l’entre-deux-guerres en Allemagne et surtout à Berlin, à la fois d’un point de vue historique, sociétale et, bien entendu, artistique. Les années 20 et 30 sont celles d’Otto Dix, Félix Nussbaum, Georg Grosz, par exemple, mais également du Bauhaus. Ce n’est pas uniquement un courant architectural, car il y avait aussi de la création textile, du design, de la scénographie pour le théâtre… C’est un des points forts du titre, à mon avis, que de remettre le mouvement dans son contexte historique, de rappeler son histoire mouvementée. Quand le roman démarre, Walter Gropius n’est plus à Weimar, la ville ne voulant plus vraiment de son école. Il a fait un court arrêt à Halle, d’où l’héroïne est originaire, pour poursuivre finalement l’aventure à Dessau.

Par ailleurs, je trouve que la position de la société pour la création contemporaine est bien montrée : entre curiosité, approbation et rejet, rejet qui va se faire de plus en plus entendre au fur et à mesure des années, avant d’être considérée comme dégénérée. Le Bauhaus en fera les frais avec le nazisme, puisqu’un certain nombre d’artistes, architectes et autres du mouvement s’exileront à New York. Adorant le Bauhaus, je me suis régalée.

Encore plus quand La femme qui reste me permet de côtoyer des artistes et architectes qui comptent parmi mes préférés comme Wassily Kandinsky, par exemple, ou Walter Gropius. Anne de Rochas s’est parfaitement documentée pour son livre et l’historienne de l’art que je suis à adorer voir la pensée du Bauhaus, sa manière un peu particulière d’enseigner, reprendre vie. C’est vraiment intéressant et passionnant. Toutefois, j’ai trouvé que l’auteur en faisait parfois trop et que cela amenait énormément de longueurs, mais aussi de lourdeurs au roman, au détriment de l’action et de l’évolution des personnages. En effet, elle part dans des envolées lyriques autour du Bauhaus, du processus artistique qui trop souvent n’apportent strictement rien à l’intrigue, ou à la compréhension de ce mouvement. D’autant plus, qu’ils sont également extrêmement redondants.

Un autre point positif est la description de la société allemande de l’entre-deux-guerres. La pauvreté est évoquée, tout comme les conséquences de la crise financière, contrebalancées par les grandes fortunes, souvent mécènes de l’art contemporain. Progressivement, par petites touches, la montée du nazisme et le changement d’attitudes sur l’art prennent le pas sur les Années Folles et celles de gloire du Bauhaus en Allemagne. J’ai vraiment eu l’impression d’y être, de flâner dans les rues de Dessau avec Clara et ses amis, de partager leurs difficultés au quotidien. Cependant, un autre point vient obscurcir le tableau : la temporalité du roman. En effet, Anne de Rochas change parfois d’époque et avance dans le temps. C’est quelque chose avec lequel j’ai souvent du mal, car cela casse le rythme. C’est le cas ici. J’aurais préféré que l’intrigue soit chronologiquement linéaires, sans bonds dans le temps, pour plusieurs raisons.

Premièrement, certains « sauts » dans le temps apportent de la confusion. Deuxièmement, j’aimais beaucoup plus les parties de la jeunesse et formation de Clara et je me demandais quelle allait être son évolution. Or, ces bonds de quelques années après gâchent une bonne partie de l’intrigue, en anticipant trop sur certains points alors que cela aurait pu créer un peu de suspense et d’attente. Le trio de personnages m’a tout de suite plu et, en tant que lectrice, j’ai senti rapidement qu’un drame allait arriver, qu’une cassure allait se produire. C’était inévitable. Malheureusement, le changement de temporalité cassait un peu la construction progressive du drame. C’est vraiment un aspect que j’ai trouvé dommage.

Ce point et les trop nombreuses longueurs et lourdeurs ont eu raison de moi. Pourtant La femme qui reste aurait pu être un coup de coeur absolu, le roman que je n’attendais plus sur le Bauhaus. J’ai abandonné bien avant la fin. La lecture s’est révélée de plus en plus houleuse au fur et à mesure. Grosse déception pour ce roman sur lequel j’avais placé énormément d’espoir.

Exposition Christo et Jeanne-Claude au Musée Würth (Erstein)

Jusqu’au 20 octobre 2020, le Musée Würth, à Erstein, propose une rétrospective de la carrière de Christo et Jeanne-Claude.

« Christo et Jeanne-Claude sont les artistes qui, de façon inimitable, sont arrivés à associer dans leur art la puissance individuelle de création aux méthodes des sociétés industrielles et post-industrielles : capitalisme, démocratie, enquête, expérience, collaboration et coopération. » Marina Volizey, critique britannique

Le Land Art est un mouvement de la création contemporaine qui apparaît dans les années 1960, notamment aux États-Unis. La volonté principale des artistes est le rejet de la commercialisation de l’art et, dans une certaine mesure, de son institutionnalisation, de son exposition au sein des galeries et musées.

Christo (1935-2020) est né en Bulgarie où il a commencé à étudier à l’Académie des Beaux-arts de Sofia. L’enseignement est marqué par la doctrine officielle du réalisme socialiste. Il ira à Prague avant de s’enfuir à Vienne, puis Genève et, enfin, Paris, en 1958. Il y rencontre Jeanne-Claude (1935-2009). Leur première collaboration intervient rapidement, dès 1961. Ils sont connus pour leurs travaux autour de l’emballage d’objets, puis de monuments plus ou moins importants. Ils ne se limitent pas qu’à cela et l’exposition montre environ 80 de leurs oeuvres, issues de la collection de Reinhold Würth. Cette rétrospective s’inscrit dans une double actualité, à la fois le décès de Christo en début d’année, et le dernier projet du couple dont la réalisation a été reportée à 2021 : l’emballement de l’Arc de Triomphe à Paris.

Wolfgang Volz, Christo et Jeanne-Claude devant le Pont Neuf, 1985

Comment exposer des oeuvres de Land Art, qui sont, par définition, monumentales et/ou éphémères ? En présentant les travaux préparatoires et les photographies des projets. Au sein de cette exposition, le visiteur pourra trouver un grand nombre de dessins techniques, de photomontages, mais également des vidéos et des maquettes, comme celle réalisée pour le Reichstag ou la documenta de Cassel. Ces travaux jouent un rôle essentiel dans la carrière du couple. En effet, c’est en vendant ces derniers qu’ils ont pu financer certaines de leurs réalisations. L’exposition du Musée Würth permet de bien se rendre compte du processus créatif mis en place par le couple d’artiste. Ce processus peut prendre de longues années, sans que Christo et Jeanne-Claude ne soient sûrs que le projet verra le jour. Ils parlent plutôt de période « software« , qui correspond à une phase de préparation, de présentation du projet auprès des autorités publiques et des habitants, et de négociations. A contrario, la phase dite « hardware » se rapporte à la concrétisation du projet, à son aboutissement. Elle est montrée par le biais des photographies de Wolfgang Volts, qui a été le photographe attitré du couple.

L’exposition évoque la relation des artistes à la nature. Leurs projets ont un impact sur l’environnement, à la fois par le choix des matériaux, le nombre de visiteurs qui peuvent contribuer sur certains sites, à la destruction de la faune et de la flore. Ce point est rapidement abordé dans la visite, notamment par le biais des négociations menées avec les pouvoirs publics qui peuvent accepter ou refuser un projet. Le propos s’attache plus aux devenirs des matériaux utilisés, parfois en grande quantité.

Vue de la scénographie de l’exposition

Le Musée Würth propose une nouvelle exposition d’art contemporain de qualité. Elle montre un grand nombre des projets principaux des artistes. La scénographie regroupe chaque projet avec ses dessins préparatoires, photomontages et photographies de la réalisation, et parfois les maquettes. Le propos est clair. Cependant, il y a indubitablement une esthétique qui se dégage de l’accrochage. Visuellement, sur certaines sections, les couleurs se répondent, attirent le regard et le visiteur. C’est un aspect primordial du travail de Christo et Jeanne-Claude : le rose des Surrounded Islands, Biscayne Bay, Greater Miami, Florida, 1980-83 ou le jaune de The Floating Piers, Project for Lake Iseo, Italy, 2014-16L’exposition se termine par une courte présentation du dernier projet du couple, l’Arc de Triomphe à Paris.

La programmation culturelle annexe mérite de s’y attarder. Outre des ateliers pédagogiques pour les enfants autour des objets empaquetés, qui ont été le point de départ des réflexions de Christo et Jeanne-Claude, un cycle de conférence est également proposé. La prochaine se déroule le samedi 24 octobre et a pour sujet L’art éphémère monumental.

Informations

Exposition Christo et Jeanne-Claude, Musée Würth, Erstein, 12 juillet 2020 – 20 octobre 2020. Fermeture les lundis et possibilité de visites guidées en français les dimanches sur réservation.

Site internet du Musée Würth

Site officiel de Christo et Jeanne-Claude

Au Banc des Essais #3

Je reprends un type d’articles que j’ai délaissé depuis longtemps et dans lequel je présente différents essais que j’ai pu lire dernièrement. Pour le premier rendez-vous, j’ai mis en avant trois ouvrages féministes dont un classique. Le deuxième a été un peu plus fourre-tout avec deux essais de sociologie et un autre en histoire de l’art. C’est cette dernière thématique que j’ai décidé de mettre en avant.

Histoire de l’art • Ernst Hans Gombrich • Phaidon • 1950 • 688 pages

Écrit au début des années 1950, il reste un des classiques de la discipline. En tant qu’historienne de l’art, j’en ai lu et relu des passages. L’auteur brosse une histoire de l’art allant de la période antique jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. C’est une bonne introduction, écrite dans un style accessible et vivant. L’ouvrage permet de se familiariser avec les grands mouvements artistiques, les principales théories et les artistes…

Il présent aussi quelques biais. Gombrich ne s’intéresse qu’à l’art européen. Par exemple, l’art japonais n’est évoqué que dans sa partie qui a influencé les mouvements d’avant-garde de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. C’est également le cas pour l’art africain qui est aussi un art complexe et intéressant. Gombrich n’évoque que très peu les artistes féminines. Les rares passages où elles sont évoquées (la seule qui me vient à l’esprit est Käthe Kollwitz, artiste de l’expressionnisme allemand) ne sont pas aussi développés que pour les hommes. Les gender studies et la redécouverte des femmes artistes ne se développent que vingt ans après, dans les années 1970.

Ways of looking, How to experience contemporary art • Ossian Ward • Laurence King • 2014 • 176 pages

Laurence King est une maison d’édition de langue anglaise qui publie des ouvrages autour de la mode, du design, de l’histoire de l’art… Même les publications qui ne sont pas considérées comme des beaux livres sont de magnifiques objets, à la mise en page soignée et avec un papier glacé très épais. C’est un véritable plaisir de les avoir entre les mains. J’en ai trois de cette maison d’édition dont celui d’Ossian Ward. Ce dernier est critique d’art contemporain à Londres et il travaille actuellement à la Lisson Gallery.

L’ouvrage aborde l’art contemporain, souvent décrié et qualifié d’incompréhensible. Ossian Ward propose des pistes de lecture et de réflexion afin de mieux appréhender la création actuelle. Pour cela, il donne la méthode de la tabula rasa qui reste une démarche que nous utilisons dans le domaine des arts en général : prendre son temps devant une oeuvre, faire des associations d’idées, se renseigner sur le contexte… Une fois cette dernière présentée, l’auteur présente différentes catégories pour aborder l’art contemporain telles que l’art comme divertissement… Pour être honnête, ce n’est pas tant sa méthode que je retiens de ma lecture, plutôt que le côté déculpabilisant de ne pas toujours comprendre l’art contemporain qui ressort parfois de ce texte. Ossian Ward explique qui lui est arrivé de ne pas comprendre tout de suite le sens d’une oeuvre et qu’il lui arrive qu’il découvre ce sens plus tard parce que quelque chose lui a fait penser à cette dernière.

La Culture avec un grand A et du latte #3

Mon mois d’avril fut pris par mon stage, qui fut intense, mais qui m’a permis d’apprendre de nouvelles compétences professionnelles, comme la rédaction de communiqués de presse. J’ai pu vraiment m’investir dans la vie de la Fondation, faire des propositions. J’ai adoré chaque minute passé là-bas. Du coup, j’en ai un peu oublié certaines choses.

Honte à moi ! En tant qu’étudiante dans le domaine de la culture, je n’ai visité aucun musée ni exposition durant le mois. Je compte bien me rattraper durant le mois de mai. Je compte aller voir la nouvelle exposition du Centre Pompidou de Metz, Couples modernes. J’aimerais aussi voir un peu plus d’oeuvres de l’incroyable exposition se déroulant dans la ville de Strasbourg, Industrie magnifique. Je suis déjà allée voir le mammouth se situant à côté de la cathédrale. Le 19 mai, c’est également la Nuit européenne des musées. Je n’ai pas encore arrêté de programme, mais j’y réfléchis.

Du point de vue des lectures, j’ai enchaîné avec des livres moyens ou des grosses déceptions. Je n’ai eu littéralement aucun coup de coeur ce mois-ci où j’ai presque joué de malchance ! Parmi les romans que je qualifierai de sympathique, mais sans plus, j’ai pu lire le premier tome de la trilogie Wicked de Jennifer L. Armentrout, auteur que je découvrais par la même occasion. Je retiens l’univers qui se développe autour des faës et de la Nouvelle-Orléans. Malheureusement, j’ai trouvé que la romance prenait parfois toute la place, au détriment de l’intrigue. De plus, la fin fut sans surprise également. C’est le reproche que je fais également à Poppy de Mary Hooper. Je pense en reparler plus longuement sur le blog en novembre, car je développe un petit projet dans lequel ce roman s’intègre parfaitement. Toutefois, si je devais retenir un seul ouvrage, ce serait Le musée disparu d’Hector Feliciano. C’est une enquête menée par un journaliste sur les oeuvres disparues durant la Seconde Guerre mondiale, très bien écrit et accessible.

En revanche, grosse déception pour le premier tome de L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante. J’en avais entendu tellement de bien sur la blogosphère et il était absolument partout. J’ai fini par craquer, après avoir longuement hésité. Le prologue m’avait quelque peu charmé, mais, très vite, je me suis ennuyée. J’ai trouvé le style de l’auteur mécanique et froid, voire impersonnel, des faits sans sentiments. Je ne me suis jamais attachée aux deux amies et j’ai fini par abandonner. Autre grosse déception pour The Muse de Jessie Burton. Il fera l’objet d’un prochain article, aussi, je ne vais pas m’étendre dessus.

Pour finir sur le récapitulatif de mes lectures du mois, je signale également Release de Patrick Ness (un article viendra dans quelques jours), Mrs Dalloway de Virginia Woolf que j’ai abandonné. Je n’ai jamais réussi à dépasser les cinq premières pages et j’ai essayé plusieurs fois, sans grand succès. Cela faisait presque un an que j’avais commencé The travels de Marco Polo. Même avec toute la bonne volonté du monde, je n’ai jamais réussi à dépasser les vingt pages lus…

En revanche, j’ai eu plus de chance avec les films et les séries que j’ai pu voir. Clairement, le mois d’avril fut placé sous le signe des zombies avec la sortie de la deuxième saison de Santa Clarita Diet, que j’ai dévoré en quelque jour. Encore un coup de coeur pour cette série qui change un peu de ce qui se fait autour des morts-vivants. C’est drôle, complètement loufoque et déjanté. Je ris franchement à chaque épisode. J’ai aussi regardé deux saisons de Z Nation, qui restera un de mes plaisirs coupables. Du côté des films, j’avoue ma passion pour les comédies horrifiques autour des zombies. Plus c’est nul, plus j’aime… Manuel de survie à l’apocalypse zombie était plutôt sympathique, avec des scènes bien comiques, frôlant parfois le grand n’importe quoi. J’ai également revu World War Z. Il se laisse voir.

Cependant, mon coup de coeur absolu du mois est dans un tout autre registre. J’ai plus qu’adoré… Roulements de tambour… Pierre Lapin. Oui, oui, Pierre Lapin. Je ne savais pas à quoi m’attendre en le voyant. Certainement pas à adorer chaque minute de ce dernier, à rire tout du long. Un article est déjà préparé pour vous expliquer le pourquoi du comment. J’ai commencé le mois avec un autre film sur les animaux, qui reste un classique du genre, sans vraiment de surprise. La fin est connue avant même d’avoir débuté le film. Benji reste toutefois un film adorable à voir, mais qui ne me laissera pas de souvenirs impérissable. Je dirai la même chose du troisième Pitch Perfect. Je ne regrette pas de ne pas l’avoir vu au cinéma. Il est mieux que le deuxième, mais moins bien que le premier.

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La Culture avec un grand A et du latte #2

Ce mois de Mars est passé à une vitesse folle et je ne regrette pas qu’il se termine enfin. Il ne fut pas de tout repos entre l’avancement de mon mémoire et le rendu du projet pour les Journées des Arts et de la Culture dans l’Enseignement supérieur. Nous avons travaillé sur une salle des portraits en choisissant d’inverser les rôles : le visiteur n’est pas celui qui observe les tableaux, mais ces derniers viennent l’épier, en réactualisant les références. La vidéo est juste une merveille.

Du coup, cela a quelque peu influencé les films que j’ai vu en mars afin de chercher les meilleures séquences à ajouter à la vidéo. Le premier film fut l’adaptation de 1984 de George Orwell par Michael Radford… Qu’en dire ? J’ai eu énormément de mal à accrocher et je me suis quelques fois endormie. J’ai tout de fois commandé le livre pour découvrir ce classique que je n’ai pas encore lu. J’ai aussi revu Da Vinci Code (2006). Dans mes souvenirs, il y avait des scènes intéressantes sur l’impression d’être épié par les oeuvres du Louvre. C’est aussi un de mes petits plaisirs coupables. J’ai enchaîné sur un classique du cinéma français que je n’avais jamais vu jusqu’à maintenant, Harry, un ami qui vous veut du bien (2000). Il a plutôt mal vieilli, à mon avis, et je n’en garderai pas un souvenir impérissable.

Du coup, j’en ai un peu oublié ma résolution de tenter l’aventure des westerns. Objectif du mois d’avril… Essayer de voir un classique du genre et un qui soit plus récent. En attendant, j’ai aussi vu Justice League (2017) qui m’a laissé un sentiment quelque peu mitigé. Une très bonne surprise pour la musique, notamment Sigrid et son Everybody knows qui est une merveille. Comparés à Marvel, les DC Comics ont une bien meilleure soundtrack. Cependant, j’ai comme l’impression qu’ils ont du mal à trouver leur ton entre un humour proche de celui de Marvel et un autre plus sombre. Ils oscillent entre les deux. Je retiendrai également le placement de produits qui était un peu trop flagrant. Coucou Mercedes Benz !

J’ai aussi vu The Circle (2017) avec Tom Hanks et Emma Watson. L’idée de départ me semblait prometteuse en proposant une critique des réseaux sociaux et la volonté de toujours plus de transparence. Il est l’adaptation d’un thriller. Le film démontre bien les effets un peu pervers des réseaux sociaux. Cependant, la fin m’a quelque peu déçue. Ce n’était pas ce à quoi je m’attendais et, au final, j’ai pensé qu’elle avait moins d’impact sur le spectateur.

Un peu moins déçue par Zombillenium (2017) qui fut mon premier coup de coeur du mois. Je n’ai rien à redire sur l’histoire et les graphismes qui reprennent les codes de la bande dessinée. Frida (2002) fut aussi une belle découverte. J’admire beaucoup l’oeuvre de Kahlo et le film intègre tellement bien les oeuvres à la proposition esthétique du film, tout en montrant les liens entre son art et les événements de sa vie. L’interprétation de Salma Hayek est absolument irréprochable. Le dernier film vu était Ferdinand (2017) qui dénonce le monde de la corrida et la mise à mort des taureaux, sans tomber dans les clichés.

Du point de vue des séries, j’ai définitivement terminée Agent Carter et ce fut une très bonne deuxième saison. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle a été arrêtée, mais Peggy et Jarvis vont me manquer. J’ai également succombé au phénomène Black Mirror en regardant les trois épisodes de la première saison. J’ai été totalement convaincue.

Du point de vue de mes lectures, j’ai continué ma découverte des auteurs français contemporains avec le deuxième tome de La Mort de Staline de Fabien Nury et Thierry Robin que j’ai adoré, mon premier Max Gallo avec La chute de l’Empire romainToday we live d’Emmanuelle Pirotte, Palmyre de Paul Veyne. Pas vraiment de coup de coeur, mais pas de grosses déceptions non plus. La seule va aux Animaux fantastique de J.K. Rowling.

Mon coup de coeur littéraire va pour Lumikko de Pasi Ilmari Jääskeläinen. Je compte en parler plus longuement sur le blog. Globalement, c’est une bonne surprise. Ce n’était ce à quoi je m’attendais, mais c’était encore mieux. À côté de cela, j’ai lu un comics, Joker de Brian Azzarello et Lee Barmejo, Les enquêtes de Middleton & Grice, Petits meurtres à Mangle Street de M.R.C. Kasasian qui est sympathique mais qui ne révolutionne pas le genre des policiers historiques. Je désirai lire depuis un petit moment Mythologie nordique de Neil Gaiman. Il se laisse lire, mais il ne m’a pas fait une forte impression. Je cite également rapidement le dernier Dan Brown, Origine, dont l’article sera bientôt en ligne. Il y a aussi eu deux lectures en anglais : Velvet undercover de Teri Brown (je vous en reparlerai en novembre, car il fait partie d’un projet) et One dark throne de Kendare Blake qui fut un brin en-dessous du premier.

J’ai aussi profité de ma dernière journée sur Metz pour voir la nouvelle exposition du Centre Pompidou, L’aventure de la couleur. Une petite exposition que j’ai grandement appréciée et qui m’a permis de voir des Matisse, quelques monochromes d’Yves Klein dont l’International Klein Blue est une pure merveille que je peux admirer pendant des heures.

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Le jour où j’ai croisé la route de l’oeuvre d’art qui m’a laissé sans voix

Le monde de la culture m’a toujours passionné et j’ai quitté le confort d’une filière qui pouvait m’offrir plus de débouchés pour aller étudier l’Histoire de l’art et la culture. Depuis des années, je lis énormément et je partage autour de cette passion sur différents blogs. J’ai commencé à aussi élargir mes horizons en publiant autour de la musique en parlant d’artistes, d’albums, mais également de cinéma et de séries. Pourtant, je n’ai jamais osé parler d’art, de musées et d’expositions, alors qu’il s’agit également d’une grande partie des mes centres d’intérêt et mes études. Or, j’ai envie d’explorer cette partie également.

J’avais donc envie de vous parler du jour où j’ai rencontré une oeuvre d’art qui m’a totalement laissé bouche bée, qui m’a profondément marqué. Pourtant, des peintures, des sculptures ou des installations, j’en ai vu un certain nombre. J’ai pu avoir pour moi toute seule pendant de longues minutes Les époux Arnolfini de Jan van Eyck au British Museum. C’est un de mes tableaux préférés. J’admire énormément les prouesses techniques du peintre : le détail du miroir, les textiles et les bijoux, la manière dont les surfaces se reflètent… Le voir m’a procuré énormément de plaisir, celui de ne plus seulement l’apprécier à travers des photographies. Cependant, je ne pourrais pas dire que j’ai été profondément chamboulée par ce portrait.

Pourquoi ? J’étais tout de même ravie de pouvoir le voir, enfin. Je n’ai, cependant, pas été laissé sans voix. Je me rend compte que l’oeuvre d’art qui m’a abasourdi a eu cet effet sur moi dans la mesure où l’effet de surprise a beaucoup joué. C’est une rencontre imprévue qui renforce peut-être le côté bouleversant. Il peut être esthétique, par le message qu’il véhicule… Les raisons sont vraiment personnelles.

Le Centre Pompidou de Metz propose une saison japonaise qui met en avant la création contemporaine du pays. Ce fut un cycle intéressant qui a proposé une introduction à l’architecture de l’après Seconde Guerre mondiale, une rétrospective absolument incroyable sur le collectif Dumb Types qui m’a fasciné, des artistes contemporains comme la créatrice de mode Comme des garçons, des artistes vidéastes… Ils ont proposé des choses vraiment très différentes. Cependant, l’objet de ce billet n’est pas de parler de cette exposition, mais de cette oeuvre d’art qui, pour le moment, m’a le plus marqué dans ma vie.

Un peu cachée dans l’exposition, il y avait une installation de l’artiste japonaise Yayoi Kusama, connue pour ses Infinity Mirror Room. Elle a fait plusieurs variations de cette idée. Celle qui a été prêtée par la ville de Nancy s’intitule Fireflies on the water. L’oeuvre joue avec les miroirs et l’eau pour créer une impression d’infini. Se rajoutent différentes petites lumières, avec des couleurs très chaleureuses. De la voir pour la première fois m’a coupé le souffle. Cette rencontre inattendue m’a énormément marqué dès les premières secondes où j’ai mis les pieds dans cette pièce.

Cette impression d’infini et toutes ces petites lumières m’ont donné l’impression d’évoluer au milieu des étoiles. Loin de m’effrayer, c’était un émerveillement enfantin. Je retrouvais mon âme d’enfant et plus rien d’autre que ce sentiment d’être au milieu de l’univers. Je me sentais apaisée. Les Infinty Mirror room peuvent être des endroits où nous réfléchissons à notre place dans l’univers, ce qui est aussi la volonté de l’artiste. Pour ma part, je me suis sentie à ma place.

J’entendais souvent des personnes qui racontait leurs expériences, leur rencontre avec une oeuvre qui les a profondément touché. Or, je ne les comprenais pas réellement, car je n’avais jamais rien vécu de tel. Pourtant, j’avais pu en voir des oeuvres et de différentes sortes. Je les regardais sûrement avec le regard d’une étudiante en histoire de l’art. Je regardais l’iconographie, les symboles et les messages de l’artiste, sa technique. Cependant, je laissais de côté les sentiments et c’est peut-être ce qui m’empêchait aussi d’apprécier une oeuvre dans son entièreté. Ne connaissant rien à l’art contemporain japonais, j’étais plus dans un esprit de surprise. Yayoi Kusama signe ici une de plus belles oeuvres d’art que j’ai pu voir.

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