Bilan 2021

2021 a été une année chargée et cruciale, notamment sur le plan professionnel. Je suis retournée en Haute-Savoie, où j’ai pu accomplir d’autres missions. J’ai passé le concours de catégorie B dans la culture. Je ne l’ai pas eu d’un point, mais j’y suis allée sans réviser, donc je suis plutôt contente. D’autres projets n’ont pas abouti, comme mon entreprise, mais ce n’est que partie remise.

En cliquant sur [lien], vous avez accès à l’article correspondant.

Moins de confinements (non que je m’en plains) et un peu plus de responsabilité au travail… J’ai beaucoup moins lu que l’année précédente [Bilan 2020]. J’ai lu 185 livres pour un total d’environ 60.000 pages. Sur Goodreads, je m’étais fixée un objectif d’une centaine de livres lus… Largement dépassé ! Comme l’année, j’étais curieuse de connaître quel était le genre littéraire le plus lu, ou la thématique la plus représentée dans mes lectures…


Encore une fois, les essais représentent le plus gros de mes lectures, puisque j’en ai lu 43, soit environ 24% des livres lus cette année. Les thématiques varient très peu, en revanche : beaucoup d’histoire (Moyen-Âge et Renaissance, surtout pour le travail et Seconde Guerre mondiale, la période historique qui me fascine le plus), et d’art (je prépare le concours de conservateur du patrimoine) et un peu d’essais politiques ou de philosophie. Même si c’est le genre le plus lu, c’est clairement celui qui est le moins représenté sur le blog.

Mes trois essais préférés de 2021 : Eichmann à Jérusalem d’Hannah Arendt ; Le marché de l’art sous l’Occupation d’Emmanuelle Pollack ; Charlotte Salomon. Vie ? ou théâtre ?

En 2020, le deuxième genre littéraire le plus lu a été les classiques. J’en ai un peu moins lu cette année, seulement une vingtaine au compteur. J’ai continué ma découverte des Rougon-Macquart. J’avais pour objectif de terminer la série en 2021, mais cela n’a pas été le cas. J’ai bien avancé, il m’en reste une dizaine à lire. J’ai également relu un certain nombre de mes pièces de Shakespeare préférées, m’inspirant un objectif pour 2022.

Mes trois classiques de 2021 : Guerre & Paix de Léon Tolstoï [lien] ; Faust de Johann von Goethe ; L’Assomoir d’Emile Zola


Au niveau des thématiques, la Seconde Guerre mondiale reste en tête des thématiques, tous genres confondus. J’ai lu 43 ouvrages dans ce domaine. Je pensais, en revanche, avoir lu beaucoup plus de livres autour des réécritures mythologiques ou de contes, mais elles représentent en définitif même pas une dizaine de livres… J’ai eu quelques livres sur ce sujet à Noël et j’ai une idée de série d’articles dans ce domaine, donc sûrement plus de lectures à venir. En revanche, j’ai lu énormément autour d’un sujet bien spécifique : des thrillers psychologiques prenant place dans des lycées, mais surtout des universités… J’ai eu de nombreux coups de coeur dans le domaine !

Trois ouvrages coups de coeur autour de la Seconde Guerre mondiale : The Berlin Girl de Mandy Robotham [lien] ; Par amour de Valérie Tuong Cong ; Le fauteuil de l’officier SS de Daniel Lee

Trois ouvrages coups de coeur autour des réécritures : Lore d’Alexandra Bracken [lien] ; Near the bone de Christina Henry [lien] ; L’Odyssée de Pénélope de Margaret Atwood


Mes trois meilleures lectures de 2021

Il n’est malheureusement pas chroniqué sur le blog, mais ce petit ovni littéraire a su me passionner d’un bout à l’autre. Il retourne quelque peu le cerveau et il faut se laisser porter, accepter qu’il ne faut pas toujours tout vouloir comprendre pour apprécier ce roman. Cependant, l’univers est absolument incroyable et je lirai très prochainement le deuxième tome, Numérique.

Ce classique de la littérature américaine m’a terrorisé pendant des années, et j’ai enfin sauté le pas. Je m’en veux presque d’avoir attendu aussi longtemps avant de le découvrir. Il m’a tenu en haleine et j’ai adoré le personnage de Scout. Elle est d’une intelligence vive et elle est très attachante. Le fait que le procès ne prenne pas autant de place que ce à quoi je m’attendais ne m’a pas dérangé.

Le roman s’inspire d’une histoire vraie et n’est pas sans rappeler La vague de Todd Strasser que j’avais lu quand j’étais adolescente et qui m’avait profondément marqué. C’est également le cas pour celui-ci. Il permet au lecteur de se poser des questions, de s’intéresser à ce qu’il aurait fait à la place des différents personnages… Des mois après, il me trotte encore dans la tête.

Top 5 Wednesday • Exceeded your expectations

Le thème de la semaine m’a bien inspiré, car il permet aussi de commencer à réaliser un bilan de l’année écoulée, en parlant des romans qui ont dépassé mes attentes. Et vous, quels sont les cinq livres qui ont été beaucoup mieux que ce que vous pensiez au début ?

Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre lorsque j’ai commencé ce roman. Le résumé était tout de même mystérieux. Il sortait aussi de ce que j’avais l’habitude de lire de la part des auteurs des pays de l’Est, restant dans les classiques russes. Ce roman est un petit ovni littéraire qui m’a happé dès les premières pages et qui a su me tenir en haleine jusqu’à la fin. L’univers mis en place est extrêmement dense et fouillé. Il y a aussi un côté où le lecteur doit se laisser porter et ne pas vouloir tout comprendre. C’était la surprise que je n’attendais pas, et un coup de coeur énorme. J’ai réservé le deuxième tome à la médiathèque et il me tarde de le lire.


J’ai déjà publié il y a quelques semaines un article sur le fait que je lisais et relisais les Rougon-Macquart. Je disais également que sur les dix premiers que j’ai lu, j’avais tendance à préférer ceux qui se déroulaient dans les hautes-sphères du Second Empire et non pas chez les petites gens. À l’exception de celui-ci qui m’a bouleversé. Gervaise est un personnage que j’ai adoré suivre dans son ascension, puis déchéance et qui m’a vraiment brisé le coeur. Je ne m’attendais pas à l’apprécier autant et qu’il soit un coup de coeur.


J’ai acheté ce roman plus par hasard et je n’avais pas d’attente particulière le concernant. Il est vrai qu’en tant qu’historienne de l’art, l’âge d’or hollandais fait partie de mes périodes artistiques préférées. Pourtant, j’ai été happée dans les premières pages, à découvrir le destin de cette femme courageuse, prête à tout pour prendre son destin en main. Le livre se révèle prenant, la plume enchanteresse. J’avais vraiment l’impression de voir la ville de Delft prendre vie sous mes yeux, d’en sentir les odeurs. Le bleu de Delft est réputé, tout comme sa faïence. J’ai rajouté les deux autres romans de l’auteur dans ma liste d’envie et j’ai hâte de pouvoir me les procurer pour les découvrir.


Une de mes résolutions littéraires pour 2021 était de découvrir la littérature israélienne que je ne connaissais absolument pas. Ce roman a été le premier que j’ai lu. Mon choix s’est porté sur ce dernier, car je suis une grande amatrice de sagas familiales. Celui-ci semblait parfait et il l’était. L’auteur nous faisait suivre trois générations de Karnovski dans un Berlin qui voit d’énormes bouleversements. Ils arrivent au début du siècle et l’histoire se termine au début de la Seconde Guerre mondiale. Les personnages sont très attachants et j’ai réellement pris à coeur leur destin. J’ai lu un autre de l’auteur, Les frères Ashkenazi, que j’ai beaucoup aimé, mais qui ne m’a pas autant touché que celui-ci.


Je ne sais pas pourquoi, mais pendant des années, j’étais terrorisée de m’attaquer à ce classique de la littérature américaine. Pourtant, les avis concernant ce roman sont globalement positifs… J’ai mis du temps avant de me lancer et je ne regrette pas d’avoir sauté le pas. Harper Lee raconte ici une histoire merveilleuse sur la société du sud des États-Unis, sur l’enfance. C’est à la fois féroce et tendre, plein d’humour. Scout est définitivement une narratrice que j’ai adoré suivre et connaître. Ce livre a été un énorme coup de coeur et il continue de hanter mes pensées.

Pourquoi lire et relire Zola ? Partie 1

Depuis l’année dernière, je me suis fixée comme objectif de lire et relire pour certains les Rougon-Macquart d’Émile Zola. Ce n’est pas la première fois que je me pose de tels défis. Il y a deux ans, j’ai redécouvert l’entièreté du canon holmésien. Certains avaient déjà été lus, voire relus, mais il m’en manquait quelques-uns. C’est dans cette optique que j’ai commencé les Rougon-Macquart.

Pourquoi les lire tous ?

Comme bien des lycées en France, Émile Zola a été ma bête noire. J’en avais étudié certains, essayer d’en lire d’autres par moi-même, mais sans grand succès. Le seul et unique que j’avais aimé était Au Bonheur des Dames. La Curée m’avait laissé un sentiment plus que mitigé… Bref, ce n’était pas vraiment mon auteur préféré. Et pourtant, il y a un an, je me suis relancée dans cette série dans l’objectif de la lire dans l’ordre. À l’heure actuelle, j’ai lu les neuf premiers tomes, à savoir jusqu’à Nana.

Il y a deux raisons qui m’ont poussé à tenter cette aventure.

  • La première a été mon envie de relire La Curée. Tout simplement, depuis le lycée, de l’eau a coulé sous les ponts et les grands travaux d’urbanisme du XIX siècle en Europe n’est plus un sujet obscur pour moi, dans la mesure où j’ai écrit un mémoire sur un tel sujet, mais du côté allemand.
  • La deuxième est que je me sentais plus à même d’appréhender la société du Second Empire après une licence en histoire de l’art, un mémoire, et les révisions pour le concours de conservateur du patrimoine. J’ai un meilleur bagage pour appréhender et apprécier pleinement cette série.

Où en suis-je ?

Je viens de terminer le neuvième tome, Nana. J’en suis donc presque à la moitié. Il n’y en a que trois que je n’ai réellement pas apprécié et abandonné. Il y a eu Le Ventre de Paris dont les descriptions notamment des viandes et charcuteries m’ont quelque peu laissée nauséeuse. J’ai trouvé La faute de l’abbé Mouret extrêmement long et je n’ai pas été charmée par cette réécriture de la Genèse. Enfin, je m’attendais à beaucoup plus apprécié Nana. Le monde des théâtres et des demi-mondaines m’intéressait tout particulièrement, mais le fait de comparer la vie de Nana et celle de la comtesse amène quelques redondances et des longueurs qui ont eu raison de moi.

Globalement, j’ai souvent préféré les romans qui se déroulaient dans la bourgeoisie : La Fortune des Rougon, La Curée ou Son Excellence Eugène Rougon comptent parmi mes préférés. Il y a une exception avec L’Assomoir. Le destin de Gervaise m’a totalement bouleversé et c’est un deux ceux qui m’a le plus marqué.

Et la suite ?

Dans les prochains qui m’attendent, il y a notamment Au Bonheur des Dames. Je l’ai déjà lu et beaucoup aimé. Il me tarde de le relire avec un tout autre regard. Il y en a aussi qui me font très peur comme Germinal que j’avais tenté sans succès il y a quelques années, La Bête humaine ou Pot Bouille qui est le prochain sur la liste.

Top 5 Wednesday • Great Leaders

Le thème de cette semaine fait écho à l’actualité américaine de ces derniers jours, puisque des élections ont lieu, notamment pour trois postes de gouverneurs. Pour marquer cet événement, il nous est proposé de répondre à la question suivante : parmi nos personnages préférés, lesquels sont ou feraient de grands leaders ? Il m’en manquerait un, mais j’ai beaucoup réfléchir et je n’en ai aucune idée.

Scout • Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee

Elle est certes très jeune dans ce roman, mais je pense sincèrement qu’en grandissant, elle fera un grand leader. Elle mène déjà son petit monde à la baguette et fait preuve d’une grande intelligence, notamment émotionnelle. Elle est honnête et loyale, des qualités que j’attends d’une meneuse.

Ethel Williams • Le Siècle de Ken Follet

Une femme de caractère qui a ses convictions et qui n’a pas peur de les crier haut et fort. C’est un personnages sans concession qu’il me tarde de retrouver dans le deuxième tome cette trilogie de Ken Follet. Elle a déjà parcouru beaucoup de chemin dans La chute des géants.

Keyne • Sistersong de Lucy Holland

De par son histoire dans ce livre, je pense qu’iel rentre parfaitement dans cette catégorie des grands leaders. Iel ferait preuve de fermeté, mais surtout de justesse et de tolérance envers son peuple. J’aimerai beaucoup que l’auteur lui consacre un roman après les événements de Sistersong.

Melora Persedeus • Lore d’Alexandra Bracken

Tout au long du roman, elle démontre qu’elle est une grande meneuse d’homme, loyale et juste. Elle a toutes les qualités que l’on peut attendre d’un tel personnage.

Top 5 Wednesday • Underrated authors

Le thème de cette semaine met en avant les auteurs que l’on pense « sous-côté » ou qui méritent plus d’attention. Pour créer ce top 5, qui ne comprend en réalité que quatre auteurs, je me base surtout sur les blogs que j’ai l’habitude de lire.

Christina Henry

Elle revient systématiquement sur mon blog, car je lis toujours ses nouvelles publications dès leurs sorties. Ce sont souvent des réécritures de contes ou autour d’un mythe comme Alice au Pays des Merveilles, le Yéti ou Peter Pan. Ses univers sont malsains, sombres et torturés. Ils peuvent mettre mal à l’aise, mais j’adore ça. Je n’ai pour l’instant jamais été déçue par ses romans et je les recommande chaudement. J’avais d’ailleurs écrit un article à son sujet. [lien]

Philip Kerr

Il est peut-être un peu plus connu que Christina Henry. C’est aussi un des auteurs les plus représentés dans mes bibliothèques. Sa série Bernie Gunther m’a tenu en haleine pendant de longues années. Je me suis énormément attachée à ce personnage et son humour noir, cynique. Le contexte historique est parfaitement documenté. J’en avais aussi parlé sur le blog il y a quelques années. [lien]

Émile Zola

Je redécouvre cet auteur depuis quelques mois. Alors qu’il était ma bête noire de mes années lycée, je l’apprécie de plus en plus. J’avance doucement mais sûrement dans les Rougon-Macquart, mais, pour le moment, rares sont les tomes que je n’ai pas apprécié.

Ben Aaronovitch

Il signe aussi une des séries que j’adore, les Peter Grant. Elle mêle magie, humour anglais et références à la pop culture britannique à coup de Sherlock Holmes, Doctor Who ou Harry Potter. Je me régale à chaque tome, et il m’en reste que quelques uns avant de l’avoir définitivement terminée… Pour mon plus grand regret, car c’est le type de livres que j’adore lire un cas de coup de mou.

Top 5 Wednesday #2 • Family Dynamics

Le thème de cette semaine m’inspire énormément. Le 15 mai a eu lieu la journée mondiale de la famille, d’où ce sujet pour ce mercredi. Il est pris dans un sens très large, car il est autant question des liens du sang que de la famille que l’on se crée. J’ai essayé, dans la mesure du possible, de piocher dans mes récentes lectures. La semaine dernière, sur le thème des « lieux communs », j’écrivais que j’aimais beaucoup les sagas familiales… Cet article est un peu la continuité de ce dernier.

Thème : Family dynamics

Among the leaving and the dead d’Inara Verzemnieks

Inara Verzemnieks was raised by her Latvian grandparents in Washington State, among expatriates who scattered smuggled Latvian sand over coffins, the children singing folk songs about a land none of them had visited. Her grandmother Livija’s stories vividly recreated the home she fled during the Second World War, when she was separated from her sister, Ausma, whom she wouldn’t see again for more than fifty years.

Journeying back to their remote village, Inara comes to know Ausma and her trauma as an exile to Siberia under Stalin, while reconstructing Livija’s survival through her years as a refugee. In uniting their stories, Inara honors both sisters in a haunting and luminous account of loss, survival, resilience, and love.

Cet ouvrage est un plus un essai autour de la famille, l’importance de cette dernière dans la construction d’un individu et de son histoire. L’auteur écrit à propos de sa grand-mère et de la soeur de cette dernière, de sa volonté de comprendre ses racines, leurs histoires. Il est dommage que parfois l’écriture poétique et lyrique de l’auteur prend trop le pas sur le sujet abordé, apportant des longueurs.

L’Assommoir d’Émile Zola

Qu’est-ce qui nous fascine dans la vie « simple et tranquille » de Gervaise Macquart ? Pourquoi le destin de cette petite blanchisseuse montée de Provence à Paris nous touche-t-il tant aujourd’hui encore? Que nous disent les exclus du quartier de la Goutte-d’Or version Second Empire? L’existence douloureuse de Gervaise est avant tout une passion où s’expriment une intense volonté de vivre, une générosité sans faille, un sens aigu de l’intimité comme de la fête. Et tant pis si, la fatalité aidant, divers « assommoirs » – un accident de travail, l’alcool, les « autres », la faim – ont finalement raison d’elle et des siens. Gervaise aura parcouru une glorieuse trajectoire dans sa déchéance même. Relisons L’Assommoir, cette « passion de Gervaise », cet étonnant chef-d’oeuvre, avec des yeux neufs.

Comment ne pas parler de dynamiques familiales sans évoquer Zola ? Sa série Les Rougon-Macquart rentre pleinement dans cette catégorique. Elle est en l’exemple même, car Zola étudie à travers une famille les prédispositions à l’alcoolisme, par exemple, ou à la folie… J’en suis au septième tome, L’Assommoir et jusqu’à présent, rares sont les tomes qui m’ont déçue.

After Alice fell de Kim Taylor Blackemore

New Hampshire, 1865. Marion Abbott is summoned to Brawders House asylum to collect the body of her sister, Alice. She’d been found dead after falling four stories from a steep-pitched roof. Officially: an accident. Confidentially: suicide. But Marion believes a third option: murder.

Returning to her family home to stay with her brother and his second wife, the recently widowed Marion is expected to quiet her feelings of guilt and grief—to let go of the dead and embrace the living. But that’s not easy in this house full of haunting memories.

Just when the search for the truth seems hopeless, a stranger approaches Marion with chilling words: I saw her fall.

Now Marion is more determined than ever to find out what happened that night at Brawders, and why. With no one she can trust, Marion may risk her own life to uncover the secrets buried with Alice in the family plot.

Sorti cette année, ce roman serait presque un huis clos au sein d’une famille. En effet, la mort de la plus jeune soeur, Alice, rend les relations tendues entre Marion et son frère et sa belle-soeur. Il n’y a pas que la mort de la plus jeune des soeurs qui empoisonne l’atmosphère, mais bien d’autres sombres secrets. C’est un roman que j’ai beaucoup aimé.

Quand Hitler s’empara du lapin rose de Judith Kerr

Imaginez que le climat se détériore dans votre pays, au point que certains citoyens soient menacés dans leur existence. Imaginez surtout que votre père se trouve être l’un de ces citoyens et qu’il soit obligé d’abandonner tout et de partir sur-le-champ, pour éviter la prison et même la mort. C’est l’histoire d’Anna dans l’Allemagne nazie d’Adolf Hitler. Elle a neuf ans et ne s’occupe guère que de crayons de couleur, de visites au zoo avec son « oncle » Julius et de glissades dans la neige. Brutalement les choses changent. Son père disparaît sans prévenir. Puis, elle-même et le reste de sa famille s’expatrient pour le rejoindre à l’étranger. Départ de Berlin qui ressemble à une fuite. Alors commence la vie dure – mais non sans surprises – de réfugiés. D’abord la Suisse, près de Zurich. Puis Paris. Enfin Londres. Odyssée pleine de fatigues et d’angoisses mais aussi de pittoresque et d’imprévu – et toujours drôles – d’Anna et de son frère Max affrontant l’inconnu et contraints de vaincre toutes sortes de difficultés – dont la première et non la moindre: celle des langues étrangères! Ce récit autobiographique de Judith Kerr nous enchante par l’humour qui s’en dégage, et nous touche par cette particulière vibration de ton propre aux souvenirs de famille, quand il apparaît que la famille fut une de celles où l’on s’aime…

J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer ce roman et son adaptation cinématographique sur le blog. [lien] C’est une très belle histoire d’une famille qui reste unie malgré les épreuves et qui fait preuve d’une grande résilience. Il y a un beau message dans ce roman, où la famille, le fait de rester ensemble malgré les difficultés sont les choses les plus importantes.

Guerre & Paix de Léon Tolstoï

1805 à Moscou, en ces temps de paix fragile, les Bolkonsky, les Rostov et les Bézoukhov constituent les personnages principaux d’une chronique familiale. Une fresque sociale où l’aristocratie, de Moscou à Saint-Pétersbourg, entre grandeur et misérabilisme, se prend au jeu de l’ambition sociale, des mesquineries, des premiers émois.

1812, la guerre éclate et peu à peu les personnages imaginaires évoluent au sein même des événements historiques. Le conte social, dépassant les ressorts de l’intrigue psychologique, prend une dimension d’épopée historique et se change en récit d’une époque. La “Guerre” selon Tolstoï, c’est celle menée contre Napoléon par l’armée d’Alexandre, c’est la bataille d’Austerlitz, l’invasion de la Russie, l’incendie de Moscou, puis la retraite des armées napoléoniennes.

Entre les deux romans de sa fresque, le portrait d’une classe sociale et le récit historique, Tolstoï tend une passerelle, livrant une réflexion philosophique sur le décalage de la volonté humaine aliénée à l’inéluctable marche de l’Histoire ou lorsque le destin façonne les hommes malgré eux.

Un autre auteur spécialisé dans les chroniques familiales, Léon Tolstoï. Dans ce récit, il s’intéresse à plusieurs familles de l’aristocratie russe. Il montre les relations au sein d’une même famille et celles qu’elles entretiennent entre elles. C’est une très bonne lecture que je recommande. Mon avis est disponible sur le blog. [lien]

Top 5 Wednesday #1 • Favorite Tropes

J’inaugure un nouveau rendez-vous sur le blog avec le Top 5 Wednesday. Je ne pense pas forcément participer toutes les semaines, mais si le thème me plait et me parle, c’est avec plaisir que j’y réagirai. Les sujets sont annoncés chaque mois sur le groupe Goodreads.

Thème : Favorite Tropes

Avant de me lancer dans cet article, j’ai fait quelques recherches sur ce terme de tropes et sur ce qu’il pouvait signifiait en français. Le meilleur terme que j’ai trouvé est celui de lieux communs. À titre d’exemples, dans les romances, ce seraient les fausses relations amoureuses ou tout ce qui touche à la royauté, les mariages de convenance… Pour le fantastique, ce sont les thématiques d’un•e Élu•e, sauver le monde… Pour mes cinq « lieux communs » préférés, j’ai essayé de tirer un exemple parmi mes plus récentes lectures, ou, du moins, depuis le début d’année.

1. La quête

L’exemple le plus parlant est sans conteste la quête du Graal. Je pense aussi au Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien. C’est un lieu commun que j’apprécie beaucoup. Dans mon esprit, il y a toujours le côté partir à l’aventure, aller vers l’inconnu, sortir de sa zone de confort… Le personnage principal va tirer des connaissances, des expériences de son voyage.

Un des derniers livres que j’ai pu lire et qui représente parfaitement cette idée de quête est le troisième tome de la série La Passe-Miroir, La mémoire de Babel. De manière général, la série raconte la quête d’Ophélie et Thorn pour découvrir l’identité de Dieu et l’arrêter.

Thorn a disparu depuis deux ans et demi et Ophélie désespère. Les indices trouvés dans le livre de Farouk et les informations livrées par Dieu mènent toutes à l’arche de Babel, dépositaire des archives mémorielles du monde. Ophélie décide de s’y rendre sous une fausse identité.

2. Une relique ou un artefact puissant•e

S’il est doublé d’une quête, c’est encore mieux ! Je pense que mon amour pour ce genre de lieux communs vient d’Indiana Jones, qui est présenté comme un chasseur de reliques et de trésor (même si, en réalité, il est plus un pilleur de tombes). Certaines d’entre elles ont des propriétés magiques. En littérature, il y a, à nouveau, la quête du Graal, ou les thrillers ésotériques, genres dont je raffole.

Et c’est justement un thriller ésotérique que je vais prendre en exemple avec une des mes toutes dernières lectures. Elle date du début du mois. Il s’agit du troisième tome de la dernière série d’Éric Giacometti et Jacques Ravenne, Soleil noir, La relique du chaos. Les reliques (très particulières pour le coup) ont un caractère mystique et magique.

Juillet 1942. Jamais l’issue du conflit n’a semblé aussi incertaine. Si l’Angleterre a écarté tout risque d’invasion, la Russie de Staline plie sous les coups de boutoir des armées d’Hitler. L’Europe est sur le point de basculer. À travers la quête des Swastikas, la guerre occulte se déchaîne pour tenter de faire pencher la balance. Celui qui s’emparera de l’objet sacré remportera la victoire. Tristan Marcas, agent double au passé obscur, part à la recherche du trésor des Romanov, qui cache, selon le dernier des tsars, l’ultime relique. À Berlin, Moscou et Londres, la course contre la montre est lancée, entraînant dans une spirale vertigineuse Erika, l’archéologue allemande et Laure, la jeune résistante française…

3. Un amour impossible

La faute à Roméo et Juliette de Shakespeare, qui est une de mes pièces préférées au monde. Je prend ce thème ou lieux commun dans un sens très large, car des raisons pour lesquelles un amour peut être impossible sont variées.

Un des derniers livres que j’ai lu et qui peut illustrer ce sujet est Follow me to ground de Sue Rainsford. Il s’agit d’une histoire d’amour entre une sorcière et un mortel qui est vu d’un mauvais oeil par les familles des deux protagonistes.

LIEN VERS L’ARTICLE

Ada and her father, touched by the power to heal illness, live on the edge of a village where they help sick locals—or “Cures”—by cracking open their damaged bodies or temporarily burying them in the reviving, dangerous Ground nearby. Ada, a being both more and less than human, is mostly uninterested in the Cures, until she meets a man named Samson. When they strike up an affair, to the displeasure of her father and Samson’s widowed, pregnant sister, Ada is torn between her old way of life and new possibilities with her lover—and eventually comes to a decision that will forever change Samson, the town, and the Ground itself.

4. Un conflit avec un dieu

C’est un lieu commun qui, pour le coup, brasse très large. Il me rappelle à la fois les récits bibliques, la mythologie grecque… Je pense aussi à des livres fantastiques ou de science-fiction, les réécritures autour des mythes et légendes.

Un livre que j’ai très récemment lu (et apprécié) et dans lequel l’intrigue a pour origine un conflit avec un dieu est Lore d’Alexandra Bracken. Le conflit est entre Zeus et les dieux, les anciens et les nouveaux dieux, les dieux avec les chasseurs… L’auteur s’inspire de la mythologie grecque.

Every seven years, the Agon begins. As punishment for a past rebellion, nine Greek gods are forced to walk the earth as mortals, hunted by the descendants of ancient bloodlines, all eager to kill a god and seize their divine power and immortality. Long ago, Lore Perseous fled that brutal world in the wake of her family’s sadistic murder by a rival line, turning her back on the hunt’s promises of eternal glory. For years she’s pushed away any thought of revenge against the man–now a god–responsible for their deaths.

Yet as the next hunt dawns over New York City, two participants seek out her help: Castor, a childhood friend of Lore believed long dead, and a gravely wounded Athena, among the last of the original gods.

The goddess offers an alliance against their mutual enemy and, at last, a way for Lore to leave the Agon behind forever. But Lore’s decision to bind her fate to Athena’s and rejoin the hunt will come at a deadly cost–and still may not be enough to stop the rise of a new god with the power to bring humanity to its knees.

5. Les sagas familiales

Je lis pas mal de sagas familiales, surtout par des auteurs russes. J’aime suivre le destin d’une famille sur une ou plusieurs générations. J’ai tellement d’exemples qui me viennent à l’esprit comme La saga moscovite de Vassily Axionov, Guerre & Paix de Léon Tolstoï (terminé en début d’année).

Cependant, si je dois prendre un exemple dans mes lectures très récentes, ce sont les Rougon-Macquart de Zola qui arrivent en premier. C’est aussi un des grands exemples de sagas familiales et celle-ci compte près de vingt tomes. Au début du mois, j’ai terminé le septième tome, L’Assommoir qui est un coup de coeur.

Qu’est-ce qui nous fascine dans la vie « simple et tranquille » de Gervaise Macquart ? Pourquoi le destin de cette petite blanchisseuse montée de Provence à Paris nous touche-t-il tant aujourd’hui encore ? Que nous disent les exclus du quartier de la Goutte-d’Or version Second Empire ? L’existence douloureuse de Gervaise est avant tout une passion où s’expriment une intense volonté de vivre, une générosité sans faille, un sens aigu de l’intimité comme de la fête. Et tant pis si, la fatalité aidant, divers «assommoirs» – un accident de travail, l’alcool, les «autres», la faim – ont finalement raison d’elle et des siens. Gervaise aura parcouru une glorieuse trajectoire dans sa déchéance même. Relisons L’Assommoir, cette «passion de Gervaise», cet étonnant chef-d’oeuvre, avec des yeux neufs.

Quels sont vos « lieux communs » préférés en littérature ? Quels en sont les meilleurs exemples ?

Léon Tolstoï • Guerre & Paix (1863)

Guerre & Paix • Léon Tolstoï • 1863

1805 à Moscou, en ces temps de paix fragile, les Bolkonsky, les Rostov et les Bézoukhov constituent les personnages principaux d’une chronique familiale. Une fresque sociale où l’aristocratie, de Moscou à Saint-Pétersbourg, entre grandeur et misérabilisme, se prend au jeu de l’ambition sociale, des mesquineries, des premiers émois.

1812, la guerre éclate et peu à peu les personnages imaginaires évoluent au sein même des événements historiques. Le conte social, dépassant les ressorts de l’intrigue psychologique, prend une dimension d’épopée historique et se change en récit d’une époque. La “Guerre” selon Tolstoï, c’est celle menée contre Napoléon par l’armée d’Alexandre, c’est la bataille d’Austerlitz, l’invasion de la Russie, l’incendie de Moscou, puis la retraite des armées napoléoniennes.

Entre les deux romans de sa fresque, le portrait d’une classe sociale et le récit historique, Tolstoï tend une passerelle, livrant une réflexion philosophique sur le décalage de la volonté humaine aliénée à l’inéluctable marche de l’Histoire ou lorsque le destin façonne les hommes malgré eux.


Je continue mon exploration de la littérature russe avec Guerre & Paix de Tolstoï, un de ses romans qui m’effrayait le plus de commencer au regard du nombre de pages il y a encore quelques années. Depuis, les auteurs russes ont trouvé leur place dans ma bibliothèque et Tolstoï tout particulièrement. Il signe ici un témoignage, certes romancé, des campagnes napoléoniennes et le portrait de l’aristocratie russe.

Cette dernière est souvent le « personnage principal » des oeuvres de cet auteur. Et c’est ce que j’aime énormément chez Tolstoï. Il ne cache rien de ces hautes sphères de la société russe. Il dévoile leurs faiblesses, leurs vanités et frivolités, leur inconscience, parfois. Cela est d’autant plus vrai que la guerre fait rage, et se rapproche dangereusement de Moscou, avant que la ville ne soit abandonnée aux mains des Français. Certains des personnages semblent totalement déconnectés de la réalité, tant que le conflit n’est pas à leur porte et que leurs possessions matérielles ne sont pas en danger. L’auteur n’est vraiment pas très tendre avec cette aristocratie désoeuvrée et qu’il connait bien, puisqu’il est lui-même un comte. Le paraître est au coeur des préoccupations.

Elles se retrouvent même sur le champ de bataille, notamment au sein du haut commandement où la réputation compte plus que les compétences, où il faut se faire bien voir de ses supérieurs ou de l’empereur pour avoir de l’avancement. À lire le récit de cette campagne, nous pouvons nous demander comment les Russes ont pu gagner ce conflit au regard des défaites, des alliances de pouvoir, la volonté de contrecarrer certains ordres que l’on pense inefficace, ou parce qu’on ne trouve pas l’officier qui doit le donner à ses troupes, ou parce que la personne qui a pris la décision n’est pas appréciée… Il y a aussi les initiatives personnelles, par sens du devoir et de l’honneur, ou pour être bien vu. L’auteur fait ressentir au lecteur cette confusion et, finalement, j’ai appris à apprécier ces passages évoquant la guerre contre les troupes de Napoléon III. Au début, ils me semblaient arides à lire et peu passionnant. Cependant, petit à petit, j’y ai vu de l’intérêt. L’armée est aussi un lieu de parade. Ils sont beaucoup plus présents dans le deuxième tome (de la version Folio).

Ce deuxième tome possède quelques chapitres captivants. Tolstoï livre ses réflexions autour de l’Histoire, sur la manière de l’écrire, comment elle peut être interprétée différemment d’un pays à l’autre. Je comprends parfaitement que cet aspect de l’ouvrage peut paraître un peu fastidieux à la lecture. C’est très philosophique, mais ça s’intègre parfaitement dans cette fresque historique et sociale. En effet, ses observations touchent également à ceux qui font l’Histoire, les grandes gens comme les petites. J’ai aimé cette fin (plus que celle d’Anna Karénine d’ailleurs), car il écrit sur un sujet passionnant.

Pour en revenir aux différents personnages, Tolstoï nous en dévoile un certain nombre. Caractéristique de la littérature russe, on m’avait donné une fois comme conseil de commencer la lecture avec une petite fiche personnage, qui peut facilement se trouver sur Internet. Cela aide vraiment au début et je ne peux que recommander cette technique. Après, une fois dans l’intrigue, il est aisé de s’en passer.

Guerre & Paix est l’histoire de trois familles : les Rostov, avec notamment la charmante Natacha, les Bolkony et les Bézoukhov. Je me suis rendue compte, en relisant plusieurs fois Anna Karénine, qu’à chaque fois, un autre aspect et un autre personnage du roman avaient mon attention et ma préférence. Les oeuvres de Tolstoï sont foisonnantes, les personnages sont variés, tout comme leur motivation, leurs destins. Ils représentent parfois une qualité, une valeur ou un défaut. Si Pierre Bézhoukov représente la paresse et l’indolence, la princesse Marie serait l’abnégation, quitte à s’oublier. Cette dernière a été un des personnages que j’ai préféré et que je retiens de cette première lecture. Elle m’a touchée par l’austérité de sa vie, le peu de reconnaissance qu’elle a de son père alors qu’elle sacrifie sa vie pour lui. Elle est l’antagonisme de Natacha Rostov, frivole et insouciante. Elle a toutefois une évolution intéressante, tout au long des quasiment deux mille pages de cette fresque. Je me suis moins penchée sur les personnages masculins, je l’avoue. À part Pierre Bézhoukov qui m’a marqué, mais dans un sens très positif, les autres ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable.

Guerre & Paix faisait partie des classiques de la littérature russe qui m’effrayait les lus, mais que j’ai adoré et dévoré au final. C’est un roman passionnant, qui se lit aisément. Tolstoï est définitivement un de mes auteurs fétiches et il me reste encore de ses écrits à découvrir, et ce pour mon plus grand bonheur. C’est une lecture que je ne peux que recommander. Il y a tellement de choses à évoquer autour de cette oeuvre sur des aspects très différents. Le tout est servi par une plume incroyable.

Louisa May Alcott • Little Women (1868)

Little Women • Louisa May Alcott • 1868 • Collins Classics • 272 pages

How can you forge your own path in times of war, uncertainty and hardship?

Meg longs for marriage; Amy wants to be a painter; Beth is content to stay at home; while Jo wants adventure and a life without limits. Four decidedly different sisters, growing up during the American Civil War, each facing their own unique challenge.

Little Women tells the story of the March sisters. Through parties, travel, illness, arguments, dinners, love affairs and ice skating escapades, we follow these unforgettable women as they come of age.

Little Women ou Les Quatre Filles du Docteur March est un roman que j’ai lu et apprécié alors que j’étais très jeune. Il fait partie des rares ouvrages que j’ai avant mon adolescence et dont je garde un certain souvenir. Je regardais souvent l’adaptation cinématographique. J’ai également beaucoup aimé la dernière en date avec Saoirse Ronan, Emma Watson, Florence Pugh et Timothée Chalamet. Je m’étais alors promis de relire ce livre et le club de lecture du site Livraddict était l’occasion parfaite pour me replonger dans cette histoire.

Malheureusement, cette relecture à l’âge adulte n’est pas le coup de coeur escompté. Le livre est notamment constitué de différents moments dans la vie des jeunes filles dans un ordre chronologique, mais je n’ai pas eu le sentiment d’avoir une véritable narration continue, mais plus des petites nouvelles. Chaque chapitre donne l’impression d’avoir un début, une péripétie et une fin, souvent constituée d’une morale. J’avoue que ça m’a beaucoup ennuyée, car il n’y pas vraiment le temps de s’attacher à l’une ou autre des soeurs. De plus, il n’y a pas réellement de suspens me donnant envie de poursuivre l’histoire. C’est aussi plat que niais, et je pense que le livre a mal vieilli. Je ne m’en rendais pas compte avec les films, notamment la récente adaptation. Je ne me rappelle pas m’être autant ennuyée. Chaque chapitre a presque été une torture et je ne voyais pas le bout de ce roman.

Outre le fait que le tout manque quelque peu de dynamisme, un aspect qui m’a énormément dérangé dans cette lecture est le côté très moralisateur. Quasiment chaque chapitre se termine par une petite morale sur le fait d’être une bonne fille en réalisant bien ses tâches ménagères… Elles doivent être obéissantes, charitables envers tous, humbles… Little Women est véritablement le reflet de son époque avec une moralité très accès sur le bien et le mal. C’est très désuet et le roman l’est totalement. En le lisant adulte, je pose sur ce dernier un regard plus critique et, clairement, cet aspect moralisateur m’a véritablement rebuté. Je n’y ai même pas trouvé un charme désuet.

Concernant les personnages, je me suis difficilement attachée aux filles du Docteur March. D’habitude, celle que je préfère est Amy. Dans ce roman, je l’ai trouvé insipide et j’ai même pensé que c’était Meg qui avait plus le comportement et le caractère que je pensais trouver dans Amy, et inversement. Elles sont très caricaturales. Je m’attendais à plus de subtilités à ce niveau, surtout pour un livre de cette renommée. J’en suis d’autant plus déçue que, dans les adaptations, je retrouve moins cet aspect, à l’exception peut-être de Beth qui reste une jeune fille effacé. Même si son destin est touchant, elle est aussi vite oubliée.

Il y a des livres qu’il vaut mieux éviter de relire une fois adulte et Little Women en fait partie. Je m’attendais à un réel coup de coeur, surtout après le dernier film. Il temporise le côté très moralisateur qu’il peut y avoir à chaque instant, même s’il garde une certaine morale. Elle est moins systématique. Il y a aussi quelques longueurs dans le livre qui ont eu raison de moi et j’ai abandonné. Je n’en garderai pas un souvenir ému.

Bilan 2020

C’est avec aucun regret que je laisse 2020 se terminer. Comme pour beaucoup, cette année a été éprouvante à tout point de vue avec son lot de mauvaises nouvelles et de coups durs professionnels (je travaille dans la culture). Durant cette année, je me suis énormément réfugiée dans la lecture, à la fois pour faire passer le temps et supporter ces confinements qui m’ont pesé, je l’avoue. J’ai aussi repris en main de blog, abandonné pendant une bonne partie de 2019.

En janvier 2020, j’avais émis le souhait totalement fou et irréaliste de lire au moins 200 livres, soit le double de ce que je lis habituellement. Le pari n’a pas été si fou puisque j’ai lu très exactement 223 livres durant l’année, soit 72.205 pages. Merci les confinements !

2020 a été une année placée sous le signe des essais en histoire et en histoire de l’art. Ils représentent 28% de mes lectures. J’ai aussi redécouvert les classiques de la littérature française des XVIIIe et XIXe siècles avec Émile Zola, Voltaire et Rousseau et tête. Les classiques représentent 13,6% de ce que j’ai lu, soit 34 livres, dont une dizaine de classiques russes, allemands (dont le premier tome Guerre & Paix). Découverte de la littérature classique allemande avec un coup de coeur pour Les souffrances du jeune Werther.

Mon trois meilleures lectures de 2020

The Hollow Places de T. Kingfisher est un des meilleurs romans d’horreur que j’ai pu lire depuis bien longtemps. Je suis un petit en retard dans la publication de mes avis littéraires et celui-ci devrait arriver très prochainement. Je n’en dis donc pas plus. Mais c’est un de mes gros coups de coeur de l’année.

All the bad apples de Moïra Rowley-Doyle est un des livres qui m’a le plus marqué cette année : l’Irlande, la place de la femme, le réalisme magique qui se dégage de ce roman, une histoire de famille… J’ai adoré et je le relirai avec plaisir. Pour lire mon avis sur ce dernier, c’est par ici. [lien]

Enfin, The Year of the Witching d’Alexis Henderson… Un autre livre d’horreur, mais totalement différent du Kingfisher avec une société puritaine, des sorcières, des bains de sang… Gros coup de coeur pour ce premier roman d’horreur par une auteur à suivre. J’avais publié une chronique. [lien]

Mes trois plus grosses déceptions de 2020

Eoin Colfer signait son grand retour avec un roman pour les jeunes adultes, Highfire. J’ai adoré plus jeune les Artemis Fowl qui est une série avec laquelle j’ai grandi. Je n’ai pas du tout aimé ce nouveau livre. Pour savoir pourquoi je n’ai pas aimé cet ouvrage, voici mon billet. [lien]

Alors que je préparais cet article, je savais que Three Hours in Paris de Cara Black finirait dans mes déceptions de l’année. Je l’avais pourtant mis dans les sorties VO qui me tentaient, mais encore aujourd’hui, je ne sais pas si je dois rire ou pleurer devant ce livre… En tout cas, j’y ai lu la phrase la plus improbable de l’année. Ma chronique est à lire sur le blog. [lien]

Dernier livre dans mes déceptions, Cursed de Frank Miller et Thomas Wheeler. La série m’avait quelque peu laissé sur ma faim. J’avais envie d’avoir plus de développements et je me suis tournée vers le livre qui reste fidèle à la série… Et je n’y ai donc pas trouvé ce que j’espérais. J’avais publié un article sur le sujet. [lien]

J’en ai fini de mes coups de coeur et déceptions de l’année et j’avais envie de faire un tour d’horizons de mes résolutions prises début 2020 et si elles ont été tenues.

En premier lieu, je souhaitais lire une dizaine de pièces de théâtre. Même si j’en ai lu quelques unes, elles se comptent sur les doigts d’une seule main… Et encore. J’ai redécouvert quelques classiques comme Le mariage de Figaro de Beaumarchais ou Cyrano de Bergerac d’Edmond de Rostand. En revanche, j’ai réussi à lire les dix recueils de poésie avec autant des classiques que de la poésie contemporaines. J’ai relu Les Contemplations de Victor Hugo, Les fleurs du mal de Charles Baudelaire. J’ai dévoré le dernier recueil de Rupi Kaur, Home Body.

Je voulais également terminer quatre séries en cours. J’en ai fini trois, donc je suis plutôt contente.

J’espérai avoir une pile à lire à zéro à la fin du mois de décembre. Je termine l’année avec 21 livres qui attendent d’être lus. J’ai pas mal craqué la dernière semaine et j’ai fait quelques achats.

Le plus gros objectif de lecture que je m’étais fixée pour 2020 était de commencer et finir les Rougon-Macquart d’Émile Zola. J’en ai lu que cinq cette année, de La fortune des Rougon à La faute de l’abbé Mouret. La suite sera pour 2021, ayant déjà commandé le prochain, Son Excellence Eugène Rougon.

Une autre résolution, la dernière, était de lire une cinquantaine de romans ou essais en anglais. Record battu ! J’ai lu 86 romans en anglais. Je ne suis pas encore à 50/50, mais c’est tout de même un beau score. Je ne m’y attendais pas.

2020 n’a pas été une année aussi riche culturellement que je l’espérais, mais j’ai pu commencer l’année en allant aux ballets russes voir Casse-Noisette, qui est un de mes préférés (je vénère Tchaikovsky). Un merveilleux moment partagé avec l’une de mes petites soeurs. J’ai aussi visité quelques coins de la France que je ne connaissais pas, et notamment la Haute-Savoie. J’ai pu visiter le château de Montrottier, les Jardins Secrets de Vaulx, un endroit totalement hors du temps, le musée de la Résistance haut-savoyarde à Morette ainsi que la ville d’Annecy. En août, j’ai pris la direction d’Albi pour découvrir cette magnifique cité médiéval ainsi que les petites villes d’Ambialet et de Cordes-sur-Ciel. [article sur ces quelques jours dans le Tarn]

J’ai pu visiter le musée Toulouse-Lautrec ainsi que la rétrospective Christo et Jeanne-Claude au musée Würth d’Erstein. [compte-rendu de l’exposition]