Resident Evil, Bienvenue à Raccoon City (2021)

Autrefois le siège en plein essor du géant pharmaceutique Umbrella Corporation, Raccoon City est aujourd’hui une ville à l’agonie. L’exode de la société a laissé la ville en friche… et un grand mal se prépare sous la surface. Lorsque celui-ci se déchaîne, les habitants de la ville sont à jamais… changés… et un petit groupe de survivants doit travailler ensemble pour découvrir la vérité sur Umbrella et survivre à la nuit.

Un film de : Johannes Roberts

Durée : 1 heure 47 minutes

Avec : Kaya Scodalerio ; Tom Hopper ; Robbie Amell ; Hannah John-Kamen…


Depuis quelques années, je suis une grande fan de la licence Resident Evil, me déplaçant avec plaisir dans les salles obscures. J’ai profité d’une après-midi de congé pour une après-midi père/fille et aller voir le dernier sorti. Je n’avais regardé aucune bande-annonce pour ne pas gâcher mon plaisir et garder la surprise entière. Je ressors déçue de ma séance.

Ce nouveau film se rapproche plus des jeux vidéos, à la fois par le visuel et par l’histoire. Il y a notamment quelques scènes qui rappellent en effet les deux premiers opus avec des plans très sombres, juste éclairés par les armes à feu et qui laissent uniquement entrevoir les différents monstres. Ça a été un peu difficile avec mes yeux sensibles à la lumière, mais j’ai adoré. Ce sont les seuls passages qui m’ont réellement fait sursauter et donner quelques sueurs froides. En effet, le spectateur est aussi aveugle que les personnages.

Concernant l’intrigue, le film s’intéresse au début des personnages que l’on a déjà pu croiser dans d’autres films, comme Claire et Chris Redfield, Leon Kennedy ou le méchant charismatique de la série, Albert Wesker. C’était vraiment le film que j’attendais avec impatience, mais il n’a pas du tout été à la hauteur de mes espérances. Au final, les personnages sont très peu développés, que ça soit pour leurs histoires personnelles ou leurs caractères. Claire Redfield peut peut-être faire figure d’exception. On en sait un peu plus sur elle, les raisons qui l’ont poussé à s’enfuir quand elle était plus jeune, celles qui la poussent à revenir à Raccoon City.

Albert Wesker est un des personnages les plus fascinants de l’univers. Déjà dans la première série de film, il était peu développé et il sortait un peu de nulle part. Là encore, il passe au second plan. Je ne suis pas fan du casting fait pour ce personnage. Tom Hopper est un acteur anglais que j’ai déjà pu voir dans Black Sails, ou Umbrella Academy. Je le trouve mauvais, avec toujours la même expression. Il ne passe aucune émotion.

Autre reproche, j’ai trouvé que l’histoire était également survolée. Il y a beaucoup de monstres, mais aucun élément qui donne leurs genèses. J’ai plus eu l’impression d’une escalade dans ce domaine, plutôt que de développer un peu le background ou les recherches d’Umbrella. Le virus qui a contaminé la ville n’est pas évoqué, alors qu’il s’agit du point essentiel de la série. Sont évoqués des essais, des recherches sur les êtres humains… Mais sans plus. Je suis restée sur ma faim de ce point de vue, dans la mesure où c’est vraiment quelque chose que j’espérais retrouver dans ce nouveau film. Grosse déception, donc.

Il y a aussi quelques longueurs qui ponctuent le film. La première partie m’a semblé un peu longue, la mise en place prend un peu trop de temps. Il y a quelques moments sympathiques, mais rien de bien exceptionnel non plus. Quand les personnages entrent dans le manoir Spencer, les choses sérieuses commencent. Le spectateur a le droit à un peu plus d’action. Mais je reste un peu déçue sur l’ambiance générale du film. Une fois que le compte à rebours pour la destruction de la ville a commencé, je m’attendais à ce que la tension monte en puissance, mais il m’a clairement manqué ce sentiment d’urgence qui aurait bien aidé dans l’appréciation du film, tout comme celui d’horreur. Je me suis parfois un brin ennuyée. Pourtant, le film n’est pas très long.

Il y a une dernière scène post-générique autour du personnage d’Albert Wesker qui laisse présager un deuxième film… En regardant différents avis, j’ai quelques doutes sur la réalisation de ce dernier. Ce film se révèle très, très décevant, notamment pour ceux qui ont apprécié ceux d’Anderson. Ce n’est clairement pas le meilleur film de zombies que j’ai jamais vu et je ne peux même pas dire qu’il est sympathique, car, en définitif, il n’y a pas grand chose à sauver.

Mini-chroniques de films de Noël

Chaque année, je l’avoue, j’attends avec impatience les nouveaux films de Noël sur Netflix. J’ai commencé les festivités début novembre avec Lord Hard.

Une jeune femme vivant à Los Angeles tombe amoureuse d’un charmant jeune homme rencontré sur une application. Elle décide de lui faire une surprise pour Noël et de lui rendre visite sur la côte Est des États-Unis, où il réside, mais se rend compte à son arrivée en ville qu’elle a été piégée et qu’elle communique depuis le début avec un usurpateur. Lorsqu’elle découvre que le véritable objet de son affection vit dans la même ville, celui qui a créé un faux compte sur l’application pour la séduire promet de tout faire pour leur organiser une rencontre… si elle accepte de faire semblant d’être sa petite amie durant les fêtes.

Love Hard est le film parfait de Noël, malgré les nombreux clichés qui l’émaillent, mais qui font aussi le charme de ce type de films. J’en redemande chaque année. Il commence avec une jeune femme qui ne croit plus en l’amour après des expériences désastreuses dans ce domaine. Elle est souvent une journaliste ou une personne ayant des responsabilité. C’est une romantique qui va rencontrer un homme quelques jours avant Noël. Le personnage de Nina Dobrev coche toutes les cases.

Le film se laisse regarder. Il y a des touches d’humour, de bons sentiments, parfaits pour Noël avec une fin heureuse et de la neige. On peut retrouver la morale habituelle : être soi-même, croire en la magie de Noël, la famille est ce qui compte le plus… Love Hard est vraiment dans la lignée des films traditionnelles de Noël. Ce n’est pas le film le plus original, mais il est divertissant.


La psychorigide, Caroline Christmas, ne désire rien de plus qu’un Noël parfait avec ses sœurs dans son somptueux manoir de campagne pour expier le fait que leur père a abandonné la famille le 25 décembre, il y a de nombreuses années. Mais la veille du réveillon, leur père, sonne à la porte avec sa nouvelle petite amie. À la suite d’une série d’incidents et de malentendus, Caroline découvre un secret de famille longtemps enfoui…

Une autre nouveauté Netflix que j’avais très envie de découvrir. Encore un film autour de la famille et de son importance, surtout à la période de Noël. Le générique m’a tout de suite charmé. Il m’a rappelé les vieilles séries à l’eau de rose comme Dallas, Amour, gloire et beauté ou Les feux de l’amour…

Il y a un peu de cela dans ce film : une famille avec ses problèmes amoureux, familiaux, ses petites névroses… Quatre soeurs différentes qui ne s’entendent pas et un père qui est parti il y a plus de vingt ans, les pièces rapportées… Certaines scènes ou situations rappellent aussi ce type de séries avec des situations cocasses et rocambolesques. Il y a beaucoup d’humour et de drame, des réconciliations… Et des révélations. Même si c’est convenu et plein de clichés, j’ai beaucoup aimé ce petit film qui donne définitivement envie d’avoir un manoir anglais.


Comment le Père Noël fait-il pour apporter tous les cadeaux, à tous les enfants du monde, en une seule nuit ?
Qui ne s’est jamais posé cette question ? Voici la réponse : il s’agit d’une opération secrète impliquant une technologie de pointe, soigneusement préparée dans une région secrète du pôle Nord… Pourtant, cette fois, un grain de sable va mettre la magie en danger. Un enfant a été oublié ! Et pour couronner le tout, c’est Arthur, le plus jeune fils du Père Noël et le moins doué de la famille, qui va tenter de sauver la situation avec son drôle de grand-père et une lutine obsédée par l’emballage des cadeaux… La mission s’annonce pleine d’aventures !

Un film d’animation de 2011 qui a peut-être pris quelques rides au niveau des images, mais pas de l’histoire. Cette dernière à tous les ingrédients des films de fin d’années. J’ai passé un très bon moment entre touches d’humour et émotions.

En effet, il montre l’importance de la famille, même quand c’est celle du Père Noël. J’ai beaucoup aimé que le film ne les présente pas forcément sous leur meilleur angle. Elle a aussi ses petits dysfonctionnements : la jalousie est présente, notamment de la part de l’ancien et du futur Père Noël pour l’actuel qui s’accroche à ses prérogatives. J’y ai vu beaucoup d’égoïsme. Il semble que l’aide apportée à Arthur est plutôt motivée par l’égoïsme et l’envie de gloire que pour l’intérêt de Gwen, la seule enfant qui n’a pas eu de cadeaux de la part du Père Noël. C’est aussi une famille qui se dispute et l’aventure d’Arthur va leur redonner l’occasion de se retrouver, d’apprécier les qualités de chacun à leur juste valeur.


Quand une auteure américaine négocie l’achat d’un château en Écosse avec le propriétaire, un duc grincheux et réticent, le résultat est bien plus qu’un compromis.

C’était le film de Noël que j’attendais le plus sur Netflix. Un château en Écosse… À Noël… Je signe tout de suite. J’ai vraiment passé un très bon moment avec ce dernier.

L’intrigue reste classique et sans surprise, avec ce qu’il faut de mièvre. Mais j’ai tout de même été transportée, étant très bon public pour les films de Noël. J’ai trouvé plutôt rafraîchissant le fait que l’héroïne soit une femme d’âge mur. Cela change agréablement de ce dont j’ai l’habitude. Sophie Brown est un personnage attachant, mais pas autant que son cercle d’amis avec qui elle tricote. Ils sont tous adorables. La musique et les chants écossais sont un véritable plus. Le château et le village m’ont fait rêver. J’ai également adoré le clin d’oeil à deux personnages d’une autre série de films de Noël de Netflix.

Les Éternels (2021)

Appartenant à une ancienne race d’êtres humains, les Eternels, qui peuvent manipuler l’énergie cosmique, ont été créés par les Célestes afin de protéger la Terre contre leurs homologues, les Déviants.

Un film de : Chloe Zao

Durée : 2 heures 37 minutes

Avec : Gemma Chan ; Richard Madden ; Kumail Nanjiani ; Lia McHugh ; Brian Tyree Henry ; Lauren Ridloff ; Barry Keoghan ; Don Lee ; Salma Hayek ; Kit Harrington et Angelina Jolie…


Petit déplacement dans les salles obscures pour aller voir un des derniers Marvel, Les Éternels. J’ai malheureusement râté. Shang-Chi, La légende des Dix Anneaux, mais je me rattraperai quand il sera disponible sur Disney+. En attendant, voici ma chronique sur Les Éternels qui sera relativement longue, mais surtout très développée. Il y a donc des risques de spoilers. J’en déconseille la lecture à celles et ceux qui ne l’ont pas encore vu.

La première chose que j’aimerais aborder est la longueur du film. Ce dernier fait un peu plus de deux heures et demi et il aurait pu être moins long. Il y a des redondances dans le scénario qui donnent une certaine lenteur à la première partie, où l’équipe commence à se constituer. C’est la même construction qui est proposée pour chaque personne : les personnages les plus importants arrivent et annoncent la mauvaise nouvelle, ils essaient de convaincre la personne de reconstituer l’équipe et ils abordent ce qu’ils ont fait après s’être séparés. Il y avait un peu trop de personnages pour ça, et, au bout d’un moment, je voulais juste que le film démarre réellement.

Malgré tout, Les Éternels reste un film divertissant digne de la franchise. Les scènes d’action sont au rendez-vous et l’humour est bien présent. J’avoue avoir souvent ri de bon coeur à certaines situations ou répliques. Les scènes de combat sont un peu moins spectaculaires que dans les précédents Marvel. En revanche, les effets spéciaux sont à couper le souffle. J’ai adoré l’univers visuel des Éternels entre le vaisseau, les costumes, mais surtout la manière dont les pouvoirs de chacun d’entre eux se matérialisent. J’ai trouvé qu’on avait vraiment cette idée d’êtres célestes et de dieux, même que plus dans d’autres films de la franchise, comme Thor, par exemple. Il y a, dans ce film, des scènes qui visuellement font une forte impression : Arishem est vraiment impressionnant ou alors la scène de l’Émergence qui est époustouflante. Sur ce point, Marvel ne m’a pas déçue.

Un autre point qui m’a dérangé concernant l’intrigue tient aux Déviants, un des grands méchants de ce premier film. Rapidement, ce sont les antagonistes des héros. Ce sont des créatures qui tuent les humains. L’un d’entre eux a réussi à muter et à développer une certaine forme d’intelligence par rapport aux autres. Voilà qui est intriguant ! Pourquoi est-il différent des autres ? Quelle est son histoire ? Il semble aussi avoir un lien avec l’un des Éternels, Théna. Les deux semblent se connaître. Il avait un énorme potentiel, à mon avis, mais qui n’est pas du tout exploité. J’essaie de me rassurer en me disant que, généralement, chez Marvel, rien n’est totalement gratuit et que peut-être les réponses viendront dans d’autres films ou séries.

Le reproche que je formule aussi à l’encontre de ce film est qu’il y a beaucoup trop de choses importantes qui sont évoquées entre l’introduction du nouveau « grand méchant » de la franchise, de nouveaux superhéros et de tout leur univers dont les Déviants, mais également l’Émergence et la manière dont l’univers fonctionne. Il y a donc beaucoup trop d’aspects qui ont dû passer à la trappe ou qui ont juste été rapidement introduits et qui seront peut-être (croisons les doigts) développés par la suite. Concernant ce nouveau méchant, qui fait suite à Thanos, il ne m’a pas fait une forte impression pour le moment, mais c’est clairement un premier film introductif.

Concernant l’univers, gros point positif pour moi. Cette nouvelle mythologie m’a énormément plu. Elle se développe autour des dieux et des grands mythes de notre monde. Théna la guerrière fait très clairement référence à la déesse de la mythologie grecque Athéna, ce qui est confirmée dans le film. Phastos est Héphaïstos. Cerci est la sorcière Circé qu’Ulysse rencontre dans l’Odyssée et qui a le pouvoir de changer de forme les objets. Il y a aussi Gilgamesh. Les références tournent surtout autour de la mythologie grecque. J’ai aussi aimé l’univers même des Célestes, des Éternels et des Déviants. Ce film développe déjà une bonne partie de leurs dynamiques. Le spectateur apprend déjà leurs rôles, pourquoi ils ont été créés, les objectifs d’Arishem et les enjeux principaux pour la suite.

Cependant, il y a un autre point négatif concernant les personnages. Un certain nombre d’entre eux sont malheureusement un brin sous-développé. C’est le cas de Sprite, par exemple, au point de ne pas trop savoir ce qu’elle fait dans ce film. Certaines révélations la concernant, notamment par rapport au reste de l’équipe qui se connaît depuis près de 7.000 an, se devinent rapidement pour le spectateur alors que pour les autres, il s’agit d’une véritable surprise… Théna est un personnage que j’aurais aimé voir un peu plus développé. Ses souvenirs qui refont surface auraient pu être tellement intéressants, dès ce premier film. Ils ont été un peu trop vite évacués à mon goût. Pourquoi ne pas avoir mis quelques flashbacks les concernant ? J’ai eu un peu de mal à croire à sa guérison finale au regard des scènes auparavant.

Les Éternels propose un casting quatre étoiles, avec notamment Richard Madden (Game of Thrones) et Angelina Jolie. Néanmoins, ce n’est pas forcément un casting qui crève l’écran. Même l’actrice qui joue Cerci ne fait pas preuve d’un charisme énorme. Ils font tous très bien leur travail, mais j’ai trouvé que ça manquait de charisme. Il n’y en a pas un qui sort véritablement du lot à mon avis.

Ce premier film est une bonne introduction à cette nouvelle phase Marvel. Il y a du bon et du moins bon, mais globalement, il y a énormément de potentiel. J’ai hâte de voir ce que peut donner la suite. Les Éternels est un excellent divertissement, mêlant action et humour avec des images à couper le souffle.

Judith Kerr • Quand Hitler s’empara du lapin rose (1971)

Quand Hitler s’empara du lapin rose • Judith Kerr • 1971 • Le Livre de Poche • 314 pages

Imaginez que le climat se détériore dans votre pays, au point que certains citoyens soient menacés dans leur existence. Imaginez surtout que votre père se trouve être l’un de ces citoyens et qu’il soit obligé d’abandonner tout et de partir sur-le-champ, pour éviter la prison et même la mort. C’est l’histoire d’Anna dans l’Allemagne nazie d’Adolf Hitler. Elle a neuf ans et ne s’occupe guère que de crayons de couleur, de visites au zoo avec son « oncle » Julius et de glissades dans la neige. Brutalement les choses changent. Son père disparaît sans prévenir. Puis, elle-même et le reste de sa famille s’expatrient pour le rejoindre à l’étranger. Départ de Berlin qui ressemble à une fuite. Alors commence la vie dure – mais non sans surprises – de réfugiés. D’abord la Suisse, près de Zurich. Puis Paris. Enfin Londres. Odyssée pleine de fatigues et d’angoisses mais aussi de pittoresque et d’imprévu – et toujours drôles – d’Anna et de son frère Max affrontant l’inconnu et contraints de vaincre toutes sortes de difficultés – dont la première et non la moindre: celle des langues étrangères! Ce récit autobiographique de Judith Kerr nous enchante par l’humour qui s’en dégage, et nous touche par cette particulière vibration de ton propre aux souvenirs de famille, quand il apparaît que la famille fut une de celles où l’on s’aime…

J’ai ce roman dans ma liste d’envie depuis quelques années. Il a fallu que son adaptation soit disponible à la demande pour que je me décide enfin à l’acheter et à le lire. J’ai passé un très bon moment avec les deux.

Quand Hitler s’empara du lapin rose est un roman autobiographique. Judith Kerr s’est inspirée de sa propre histoire et celle de sa famille. Son frère et elle deviennent Max et Anna. Elle raconte son exil loin d’Allemagne, après les élections de 1933 qui ont vu l’arrivée des nazis au pouvoir. La famille a été contrainte de fuir, car le père, un intellectuel juif, a souvent pris position contre le national-socialisme. C’est une histoire prenante. Dès les premières pages ou minutes du film, j’ai pris à coeur le destin d’Anna. J’avais tout de même l’espoir que les siens puissent rentrer dans leur pays, même si, en tant qu’adulte et connaissant l’Histoire, je savais que c’était impossible. Finalement, la question a été de savoir où ils allaient définitivement s’installer et se reconstruire.

Il y a beaucoup d’émotions retranscrites et, en tant que lectrice, je suis passée par tellement de sentiments différents, en même temps que la famille Kemper : de la tristesse à la colère, de l’espoir au désespoir le plus total… J’ai été impressionnée par la résilience d’Anna et Max alors qu’ils sont si jeunes, ainsi que de leurs parents. Ils avancent, essaient constamment de se reconstruire. Ils tentent tant bien que mal de s’adapter à chaque fois à un nouveau pays, une nouvelle langue et de découvrir des coutumes différentes. C’est un aspect que j’ai énormément apprécié de ce roman. J’avoue que je n’ai pas pu m’empêcher de penser à mes grands-parents maternels, qui, dans un autre contexte, ont fui la guerre civile espagnole, puis la guerre d’Algérie.

C’est un roman que j’avais tout de même peur de ne pas apprécier à sa juste valeur par son côté très jeunesse. Le public visé est celui qui a l’âge d’Anna, c’est-à-dire une dizaine d’années. Le livre est écrit de son point de vue. Cependant, je l’ai vraiment apprécié par tous les aspects que j’ai évoqués auparavant : un récit d’exil, de résilience, de l’importance de la famille avec toutes les épreuves qu’elle doit traverser. Il y a aussi les différents personnages. La famille est attachante et il y a de très jolis passages. Comme le dit si bien Anna, tant qu’ils sont ensemble, tout va pour le mieux.

En 2019, Quand Hitler s’empara du lapin rose a fait l’objet d’une adaptation par un studio allemand avec Oliver Masucci dans le rôle du père. C’est un acteur que j’apprécie énormément. En France, il est notamment connu pour son rôle d’Ulrich dans la série Dark de Netflix. Je ne connaissais pas les autres acteurs. L’actrice qui joue Anna est très bien, mais elle ne crève pas l’écran non plus. Aucun d’eux d’ailleurs. Ils sont bons dans leurs rôles, mais je n’ai pas vu de performances exceptionnelles.

Cependant, cette adaptation est extrêmement fidèle. Je n’ai relevé que deux différences, sans qu’elles apportent de véritables chamboulements dans l’intrigue. Par exemple, par rapport au livre, il y a un personnage secondaire qui manque à l’appel, mais son absence ne m’a pas dérangé. Elle n’apportait pas grand chose à l’intrigue dans le livre. Le deuxième changement est lorsqu’ils sont à Paris. Ils reçoivent l’aide d’un membre de leur famille dans le livre, une tante si mes souvenirs sont bons, alors que dans le film, il s’agit d’un metteur en scène allemand dont le père d’Anna avait souvent fait la critique. En revanche, j’ai énormément aimé la musique qui accompagne parfaitement les émotions présentes.

Que ce soit pour le livre ou son adaptation cinématographique, je n’ai pas eu de gros coup de coeur. Ça se laisse lire ou regarder, mais je n’en garderai pas un souvenir impérissable. Ils s’arrêtent tous les deux alors que la famille arrive à Londres. Le livre a en effet un deuxième tome, Ici Londres. S’il croise ma route un jour, je le lirai avec plaisir, mais ce n’est pas ma priorité.

Emerald Island Challenge • Des films autour de l’Irlande

Céline, du blog Le monde de Sapotille, reconduit pour la deuxième année consécutive son challenge littéraire autour de l’Irlande. Des thématiques sont données et l’objectif est de lire un ouvrage qui s’y rapporte. Pour diversifier mes billets, j’avais proposé, pour la première session, une playlist regroupant mes artistes irlandais préférés. Cette fois-ci, je change pour un article cinématographie (avec quelques séries) autour de l’Irlande, en fonction de différentes thématiques. À chacune d’elles, je propose également quelques lectures en relation.

Sur la guerre civile irlandaise et l’IRA

Le vent se lève • Ken Loach • 2006 • 2 heures 7 minutes

Irlande, 1920. Des paysans s’unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d’indépendance du peuple irlandais. Par sens du devoir et amour de son pays, Damien abandonne sa jeune carrière de médecin et rejoint son frère Teddy dans le dangereux combat pour la liberté…

Le vent se lève est le premier film de ce réalisateur que j’ai vu, et revu un certain nombre de fois. C’est un des plus beaux sur l’histoire de l’Irlande avec un Cilliam Murphy absolument excellent.

Hunger • Steve McQueen • 2008 • 1 heure 36 minutes

Prison de Maze, Irlande du Nord, 1981. Raymond Lohan est surveillant, affecté au sinistre Quartier H, celui des prisonniers politiques de l’IRA qui ont entamé le « Blanket and No-Wash Protest » pour témoigner leur colère. Le jeune Davey Gillen, qui vient d’être incarcéré, refuse de porter l’uniforme car il ne se considère pas comme un criminel de droit commun. Rejoignant le mouvement du Blanket Protest, il partage une cellule répugnante avec Gerry Campbell, autre détenu politique, qui lui montre comment communiquer avec l’extérieur grâce au leader Bobby Sands. Lorsque la direction de la prison propose aux détenus des vêtements civils, une émeute éclate. La violence fait tache d’huile et plus aucun gardien de prison n’est désormais en sécurité. Raymond Lohan est abattu d’une balle dans la tête.

Hunger est un film avec lequel il faut s’accrocher, car il y a très peu de dialogues et de musiques. Il y a des plans très contemplatifs, mais il est intéressant sur l’histoire du pays, les protestations et revendications politiques et la grève de la faim de Bobby Sands.

Shadow Dancer James Marsh • 2012 • 1 heure 41 minutes

Collette, jeune veuve, est une républicaine, vivant à Belfast, avec sa mère et ses frères, de fervents activistes de l’IRA. Suite à son arrestation après un attentat avorté au cœur de Londres, Mac, un agent secret du MI5, lui offre le choix : passer 25 années en prison et ainsi perdre ce qu’elle a de plus cher, son fils, ou espionner sa propre famille. Elle décide de faire confiance à Mac, et retourne parmi les siens… 

Un thriller psychologique autour de l’IRA se déroulant en Irlande du Nord avec une tension bien présente et une fine qui laisse bouche bée.

Rebellion • Colin Treevan • 2016 • 2 saisons

Feuilleton en cinq parties sur la naissance de l’Irlande moderne. L’histoire est racontée de la perspective d’un groupe de personnages fictifs qui vivent par les événements politiques de l’Insurrection de Pâques 1916.

Une série en deux saisons sur les événements de 1916. Je l’apprécie aussi pour ses plans de Dublin qui me rappellent mon année là-bas.

À lire également : Mon traître et Retour à Killybegs de Sorj Chalandon ; The Story of Ireland de Neil Hegarty ; La parole de Fergus de Siobhan Dowd…

Sur l’immigration irlandaise

Brooklyn • John Crowley • 2015 • 1 heure 45 minutes

Dans les années 50, une jeune Irlandaise part à New-York en espérant y trouver du travail. Employée dans un grand magasin, elle prend parallèlement des cours de comptabilité. Elle rencontre un plombier italien et en tombe amoureuse. Tiraillée entre son ancienne vie avec ses proches et sa nouvelle à New-York, elle va devoir faire un choix, quelle vie souhaite-elle mener ?

J’ai également lu le livre et j’ai largement préféré son adaptation cinématographique qui enlève les longueurs du roman. Une très belle histoire sur l’immigration, le mal du pays…

Jimmy’s Hall • Ken Loach • 2014 • 1 heure 44 minutes

1932 – Après un exil de 10 ans aux Etats-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour aider sa mère à s’occuper de la ferme familiale. L’Irlande qu’il retrouve, une dizaine d’années après la guerre civile, s’est dotée d’un nouveau gouvernement. Tous les espoirs sont permis… Suite aux sollicitations des jeunes du Comté de Leitrim, Jimmy, malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis comme l’Eglise ou les propriétaires terriens, décide de rouvrir le « Hall », un foyer de jeunesse gratuit et ouvert à tous où l’on se retrouve pour danser, étudier ou discuter. Le succès est immédiat. Mais l’influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes n’est pas du goût de tout le monde au village. Les tensions refont surface.

Une très belle histoire, de belles musiques. Ici, c’est un film qui raconte plutôt le retour d’un homme après son immigration.

À lire également : Brooklyn de Colm Toibin ; Les cendres d’Angela de Franck McCourt…

Sur le scandale des maisons mères-enfants

Philomena • Stephen Frears • 2013 • 1 heure 38 minutes

Irlande, 1952. Philomena Lee, encore adolescente, tombe enceinte. Rejetée par sa famille, elle est envoyée au couvent de Roscrea. En compensation des soins prodigués par les religieuses avant et pendant la naissance, elle travaille à la blanchisserie, et n’est autorisée à voir son fils, Anthony, qu’une heure par jour. À l’âge de trois ans, il lui est arraché pour être adopté par des Américains. Pendant des années, Philomena essaiera de le retrouver.Quand, cinquante ans plus tard, elle rencontre Martin Sixmith, journaliste désabusé, elle lui raconte son histoire, et ce dernier la persuade de l’accompagner aux Etats-Unis à la recherche d’Anthony. 

Ce film a été un coup de coeur énorme, qui m’a fait passer des rires aux larmes. Contrairement, au prochain film que je présente, le réalisateur a choisi d’évoquer l’après, quand un femme décide de retrouver l’enfant qu’on lui a pris. Ce scandale secoue encore l’Irlande.

The Magdalene Sisters • Peter Mullan • 2002 • 1 heure 54 minutes

En Irlande, dans le comté de Dublin, en 1964.
Lors d’un mariage, Margaret est violée par son cousin. La honte s’abat sur toute la famille. Au petit matin, le curé de la paroisse vient chercher Margaret.
Bernadette est pensionnaire dans un orphelinat. En grandissant, devenue jolie, elle suscite la convoitise des jeunes gens du quartier. Considérant que sa nature et son caractère la destinent au pire, la direction de l’orphelinat la confie alors à l’unique institution susceptible de la maintenir dans le droit chemin.
Rose, qui n’est pas mariée, vient de donner naissance à un petit garçon. Séparée de son bébé, elle est emmenée au couvent des sœurs de Marie-Madeleine.
Les trois jeunes femmes sont immédiatement confrontées à Sœur Bridget, qui dirige l’établissement et leur explique comment, par la prière et le travail, elles expieront leurs pêchés et sauveront leur âme.

Pour celui-ci, l’action se déroule dans un couvent qui accueille les futures mères. Un film plein d’émotions sur la place de la religion en Irlande et celle des femmes.

À lire également : All the bad apples de Moïra Fowley-Doyle…

Sur la vie en Irlande

Rosie Davis • Paddy Breathnach • 2018 • 1 heure 26 minutes

Rosie et son mari forment une famille heureuse avec leurs quatre jeunes enfants. Travailleurs pauvres, ils vivent modestement de leurs revenus à Dublin. Le jour où leur propriétaire décide de vendre leur appartement, leur vie bascule dans la précarité. Trouver une chambre, même pour une nuit, est un défi quotidien. Avec beaucoup d’amour et de courage, Rosie et son mari vont affronter cette épreuve, et tout faire pour préserver leur famille.

Rosie Davis est un film qui m’a beaucoup touché, car il évoque la crise du logement que connaît Dublin depuis des années. Le film évoque les difficultés d’une famille relativement pauvre qui a été mise à la porte du jour au lendemain par leur propriétaire et qui ne trouve plus à se loger à Dublin.

Derry Girls • 2018 • 2 saisons (en cours)

Dans l’Irlande des années 1990, les exploits d’une ado de 16 ans, ses amies et sa famille dans une petite ville sous la répression anglaise.

Je finis sur une note plus joyeuse avec cette série nord-irlandaise. Que de fous rires devant de ce groupe d’adolescents alors que les tensions entre protestants et catholiques sont encore présentes. C’est avec plaisir que je retrouve la musique des années 1990, comme Take that ou The Cranberries.

À lire également : Asking for it de Louise O’Neill ; Sans un cri de Siobhan Dowd ; la série The Commitment de Roddy Doyle ; Paddy Clarke ha ha ha de Roddy Doyle ; Dubliners de James Joyce…

Enola Holmes (2020)

Enola, la jeune sœur de Sherlock Holmes, met ses talents de détective à l’épreuve pour tenter de retrouver sa mère disparue et déjouer une dangereuse conspiration. 

Un film de : Harry Bradbeer

Durée : 2 heures 3 minutes

Avec : Millie Bobby Brown ; Sam Claflin ; Henry Cavill ; Helena Bonham Carter…

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Enola Holmes est l’adaptation que je n’attendais plus, et qui a failli ne jamais voir le jour, à cause d’une querelle avec les ayant-droits d’Arthur Conan Doyle. J’ai lu la série de Nancy Springer quand j’étais plus jeune et j’en garde encore aujourd’hui un bon souvenir. J’avais beaucoup aimé l’idée de donner une petite soeur à Sherlock et Mycroft Holmes. Par ailleurs, Netflix nous régale d’un casting cinq étoiles avec Millie Bobby Brown dans le rôle d’Enola Holmes, Henry Cavill en Sherlock et Sam Claflin pour Mycroft Holmes.

Globalement, j’ai trouvé les acteurs très bons chacun dans leurs rôles. Je n’ai jamais vu Stranger Things, donc je n’ai jamais réellement pu voir le talent d’actrice de Millie Bobby Brown. Cependant, j’ai été agréablement surprise, car elle fait une parfaite Enola Holmes. Déjà, j’apprécie le fait que les adolescents, Enola et Tewkesbury, soient joués par des adolescents et non des adultes. Ensuite, j’ai aimé son caractère : elle est indépendante, déterminée et elle n’a besoin de personne pour la sauver. Elle peut être un bon exemple à suivre, même aujourd’hui. Le personnage a un côté moderne qui marche également dans la société victorienne. Millie Bobby Brown est une actrice anglaise à suivre. Elle n’a rien à envier aux autres acteurs à qui elle donne la réplique.

Sam Claflin est excellent dans le rôle de l’antipathique Mycroft Holmes. Il montre bien le côté suffisant de ce personnage, sûr de son bon droit, ne voyant pas pourquoi la société devrait changer et pour qui la femme n’a qu’un rôle, celui de bonne épouse. Henry Cavill campe un Sherlock Holmes bien différent de celui des livres de Conan Doyle. Il est un peu plus humain par bien des aspects, mais aussi plus moderne. Il pourrait presque être féministe, alors qu’il est plutôt misogyne dans les romans. J’ai également apprécié cette version qui n’a pas fait l’unanimité, notamment chez la Conan Doyle Estate. Les rôles sont parfois inversés. Ce n’est pas lui qui va faire la leçon, mais tout au long du film, il va en recevoir plusieurs, notamment de la part des personnages féminins.

Dès la scène d’ouverture, le spectateur est plongé dans une adaptation dynamique. J’ai su dès les premières minutes que j’allais adorer ce film et je ne me suis pas trompée. L’action est présente tout au long et je ne me suis jamais ennuyée. Les petites touches d’humour anglais sont les bienvenues. L’ambiance est parfaite. Il y a tous les ingrédients pour passer un bon moment et, à vrai dire, je n’en attendais pas plus de cette adaptation. D’autant plus que les livres sont destinés à un public de jeunes adolescents. Par d’autres aspects, pourtant, le film fait référence à des événements historiques ou même à l’actualité. En effet, il est question des suffragettes, même si le mot n’est jamais prononcé, de la volonté des femmes d’avoir leur mot à dire dans la politique du pays. Certaines d’entre elles ont suivi des entraînements de jujitsu, ce qui est d’ailleurs montré dans le film. De plus, dans le film, Enola Holmes prend l’habitude de se tourner vers la caméra et de s’adresser directement au spectateur. C’est un aspect que j’ai adoré. Outre que cela dynamise le film, cela permet aussi d’investir le spectateur dans l’intrigue et l’enquête.

Politics doesn’t interest you because you have no interest in changing a world that suits you so well.

Je n’ai pas boudé mon plaisir devant cette adaptation réussie, avec un personnage principal attachant, des mystères à résoudre, une intrigue prenante et Sherlock Holmes. J’espère sincèrement que Netflix nous proposera d’autres aventures d’Enola.

L’Ombre de Staline (2019)

Un portrait de Gareth Jones, le journaliste gallois qui a été le premier à révéler le génocide par la famine en Ukraine perprété en 1933 par l’URSS de Staline.

Durée : 2 heures 21

Un film de : Agnieszka Holland

Avec : James Norton ; Vanessa Kirby ; Peter Sarsgaard…

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Premier retour dans les salles obscures pour aller voir L’Ombre de Staline, inspiré d’une histoire vraie. Le film met en avant un fait historique relativement méconnu. Dans les années 1930, l’URSS montre une puissance économique qui pose question. Un journaliste gallois, Gareth Jones, souhaite en connaître les raisons et, pour cela, il se rend en Russie. De là, on le met sur la piste de l’Ukraine qui est vue comme le grenier à grain de Moscou. Il se rend vite compte que le gouvernement affame sciemment la population ukrainienne qui est exploitée pour la production de céréales. Cet épisode est également connu sous le nom d’Holodomor.

Un des aspects que j’ai apprécié de ce film est la manière dont le sujet est traité. Il n’est pas facile par bien des aspects et j’avais un peu peur de voir des images « chocs ». Pourtant, la réalisatrice, Agnieszka Holland a plutôt fait le choix de la suggestion. Beaucoup de choses sont insinuées par des silences, des non-dits. Le mot « famine » n’est jamais réellement prononcé. Les plans aident aussi à comprendre ce qu’il se passe. Il y a une grande séquence où Gareth Jones, interprété par James Norton, est seul dans des paysages sans fin de neige où il ne croise personne. Les rares fois où il croise des groupes en Ukraine, il est souvent question d’essayer d’obtenir du grain. J’ai trouvé qu’il y avait bien plus de force en choisissant la suggestion plutôt qu’une manière frontale d’aborder le sujet. Cela correspond parfaitement à cette période historique où nombre d’exactions et d’horreurs commises ont été cachées par les gouvernements.

Par ailleurs, je retiens également les passages où la réalisatrice montre un auteur devant sa machine et il récite ou rédige des passages de son roman. Le film s’ouvre sur une telle scène. J’ai tout de suite pensé à La Ferme des Animaux de George Orwell. Avec quelques doutes, je l’avoue, car ma lecture de ce roman remonte facilement à une quinzaine d’années. Mes souvenirs restent lointains, mais le livre m’avait marqué. J’ai vu juste, car plus tard dans le film, Gareth Jones rencontre ce même auteur et son nom est dit. Je pense que c’était vraiment pertinent de citer ce roman à des moments stratégiques de l’intrigue. J’ose même dire que c’est absolument brillant, car cela permet de mieux comprendre les régimes totalitaires et le drame qui se joue pour la population ukrainienne.

Du point de vue du jeu des acteurs, je n’ai rien à redire. James Norton est un acteur que je suis depuis quelques années et je l’ai trouvé très bon dans ses différents rôles. Il ne déroge pas à la règle. Pendant une bonne partie du film, il est seul à l’écran et il a le charisme qu’il faut à ce moment-là, tout en dosant bien les sentiments.

L’Ombre de Staline est un film que j’ai trouvé intéressant, dur par le sujet évoqué, mais pas forcément visuellement.

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Pour aller plus loin…

  • La première fois que j’ai entendu parler de l’Holodomor, la famine en Ukraine, c’est à travers une bande-dessinée d’Igort, Les Cahiers ukrainiens. L’auteur-illustrateur a recueilli le témoignage d’un certain nombre de personnes et en fait cet ouvrage que je recommande. [Fiche Bibliomania]

La Culture avec un grand A et du latte #4

Je n’ai pas publié ce type d’articles depuis quelques mois, mais l’été est l’occasion parfaite pour reprendre quelques bonnes habitudes. Le mois d’août est déjà bien entamé et c’est le moment de proposer mon bilan de juillet. Les vacances d’été sont définitivement propices à la lecture…

Je n’ai vu que très peu de films. Trois pour être précise. Je ne me suis déplacée qu’une seule fois dans les salles obscures, pour voir le nouveau Jurassic World, Fallen KingdomIl a d’ailleurs été mon seul coup de coeur du mois. Il avait tous les ingrédients pour faire un opus réussi, tout en ouvrant d’autres possibilités. Je suis une grande fan de la franchise. À côté de ça, j’ai regardé The Dictator de Sacha Baron Cohen dont je ne suis définitivement pas fan de l’humour et Braquage à l’ancienne avec Michael Caine et Morgan Freeman. Une comédie sans plus.

En revanche, je me suis fait deux expositions : Hélène de Beauvoir, la soeur de Simone au Musée Würth qui propose une rétrospective de l’artiste, de ses débuts et ses influences au fur et à mesure. Je la recommande. Hélène est moins connue que sa soeur, mais elle le mérite. Son oeuvre est vraiment intéressante : elle s’inscrit dans les mouvements de l’avant-garde de l’époque tout en explorant des thèmes comme le féminisme, les événements de mai 68. Un week-end à Paris et j’ai profité pour aller voir l’exposition Klimt à l’Atelier des Lumières dont j’ai déjà parlé sur le blog.

En revanche, j’ai lu une quinzaine de livres.

  • How to be a woman de Caitlin Moran : une déception tout de même. J’attendais beaucoup de cet ouvrage, mais, finalement, je n’ai pas été sensible aux sujets qu’elle aborde et la manière dont elle les aborde.
  • Eragon de Christopher Paolini : j’avais très envie de relire afin de continuer et terminer la série. Cependant, la lecture de ce premier tome s’est révélée houleuse. Je n’ai plus retrouvé la magie de ma première lecture.
  • La tétralogie des origines, Le château des millions d’années de Stéphane Pzbylyski : la science-fiction n’est pas un genre que j’ai l’habitude de lire mais auquel je m’essaie de temps à autre. Le plus souvent avec succès comme avec Sylvain Neuvel. Un gros coup de coeur pour ce premier tome.

  • Kamarades, La fin des Romanov, Tuez-les tous & Terre promise de Benoît Abtey, Jean-Baptise Dusséaux et Mayalen Goult : une série dont j’ai adoré l’histoire et le graphisme. Un de mes coups de coeur de ce mois-ci.
  • The Romanovs de Simon Sebag-Montefiore : je vous renvoie vers mon article pour connaître mon avis sur cet essai historique.
  • Le détail, Pour une histoire rapprochée en peinture de Daniel Arasse : les essais d’histoire de l’art de Daniel Arasse sont toujours très bien écrit et j’apprends toujours plein de choses.
  • Vladimir Vladimirovitch de Bernard Chambraz : une lecture en demi-teinte. Je m’attendais à quelque chose de différent. J’en parlerai plus en détail lors du mois russe, en décembre.
  • À l’ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque : un des classiques autour de la Première Guerre mondiale. Une relecture qui m’a encore touché, chamboulé. Ce roman d’Erich Maria Remarque est celui qu’il faut lire à ce sujet.

  • Burn the fairytale d’Adeline Whitmore : je continue mon exploration de la poésie contemporaine avec Adeline Whitmore. Mais je suis réellement déçue. Je ne l’ai pas trouvé positif envers toutes les femmes.
  • La meilleure chose qui ne me soit (jamais) arrivée de Laura Tait et Jimmy Rice : finir le mois avec une petite romance. Elle est divertissante, mais pas transcendante. J’ai passé un bon moment, mais je n’en garderai pas un souvenir impérissable.

Pierre Lapin (2018)

Le petit lapin préféré des jeunes lecteurs depuis des générations est désormais le héros d’un film plein d’aventures et d’espièglerie ! L’éternelle lutte de Pierre Lapin avec M. McGregor pour les légumes du potager va atteindre des sommets. Sans parler de leur rivalité pour plaire à cette charmante voisine qui adore les animaux… Bien au-delà du jardin, de nombreuses péripéties les entraîneront de la magnifique région des lacs en Angleterre jusqu’à Londres !

Durée : 1 heure 33 minutes

Un film de : Will Gluck

Avec : Domhnall Gleeson ; James Corden ; Margot Robbie ; Elizabeth Debicki ; Daisy Ridley ; Rose Byrne…

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Je lisais les romans de Beatrix Potter quand j’étais plus jeune et je trouve les illustrations toujours aussi magnifiques, pleines de douceur. Cette adaptation cinématographique de l’oeuvre de mon enfance me donnait envie, sans pour autant réellement savoir à quoi m’attendre. Cependant, avec James Corden (Peter Rabbit) et Domhnall Gleeson (McGregor) dans les deux rôles principaux, je ne pouvais que passer un bon moment.

Et plus encore, car Pierre Lapin fut un coup de coeur inattendu. Il y avait bien longtemps qu’un film ne m’avait pas propulsé directement en enfance. J’avais l’impression d’être une gamine qui s’esclaffait joyeusement devant les bêtises et les aventures de ce lapin facétieux. C’était drôle à souhait et je suis toujours bonne cliente pour l’humour anglais. Je ne m’attendais pas à un florilège de gags, de situations rocambolesques. J’avais peur que les scénaristes choisissent d’en faire trop. Ce n’est clairement pas mon ressenti. J’ai apprécié aussi les petites références que les adultes peuvent comprendre.

L’histoire démarre fort et elle va crescendo, de catastrophes en catastrophes. Elle reste classique et sans véritable surprise. Elle se finit comme on l’attend. Pour autant, j’ai passé un pur moment de divertissement avec cette bande de lapins très attachants et intelligents. Petit point positif, je trouve la remise au goût du jour plutôt réussie. À vrai dire, je n’avais pas d’attentes particulières. C’est un film familial qui peut plaire à tous. Il réunit tous les ingrédients pour une adaptation réussie.

Du point de vue de l’animation, j’ai adoré le mélange de prises de vue réelle, des animaux en image de synthèse et les passages en animation 2D. Les CGI sont bien réalisées et réalistes selon les critères actuels. Cependant, elles gardent également une petite touche de magie en ne poussant pas le réalisme à outrance pour donner tout de même un côté enfantin et relativement doux qui peut rappeler les illustrations des ouvrages de Beatrix Potter. J’espérais en apercevoir durant le film et j’étais ravie de voir, par exemple, qu’un des personnages peignait les animaux de la forêt. En réalité, il s’agissait des illustrations originales des livres. C’était encore plus merveilleux quand l’animation en deux dimensions vient au service d’un bel hommage. Le mélange des trois types d’images ne m’a jamais dérangé, car, au final, elles s’intègrent parfaitement les unes aux autres dans une même histoire. Des rôles différents leur sont dévolus, permettant également de créer une cohérence.

Cependant, ce que je retiens du film, c’est la bande originale. Un immense coup de coeur ! Le premier moment de grâce vient avec We no speak Americano de Yolanda Be Cool vs. DCUP. C’est ensuite un florilège avec Do your thing de Basement JaxxFeel it still de Portugal The Man ou Crash into me de Dave Matthews Band. Jusqu’à l’apothéose… Five Hundred Miles de The Proclaimers. Cette chanson fait partie de mes plaisirs coupables. Dès que je l’entends, je ne peux pas m’empêcher de chanter (et parfois même de danser). Je devais avoir sensiblement les mêmes goûts musicaux que l’équipe en charge de la bande sonore. En tout cas, ils ont réussi à totalement m’emporter dans l’aventure musicale de Pierre Lapin.

En le commençant, je n’avais aucune attente particulière, mais il était clair que je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il soit un coup de coeur. J’ai apprécié chaque minute de ce dernier qui est un petit bijou de divertissement. Je crois bien qu’il y a bien longtemps qu’un film ne m’avait fait autant rire.

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La Culture avec un grand A et du latte #2

Ce mois de Mars est passé à une vitesse folle et je ne regrette pas qu’il se termine enfin. Il ne fut pas de tout repos entre l’avancement de mon mémoire et le rendu du projet pour les Journées des Arts et de la Culture dans l’Enseignement supérieur. Nous avons travaillé sur une salle des portraits en choisissant d’inverser les rôles : le visiteur n’est pas celui qui observe les tableaux, mais ces derniers viennent l’épier, en réactualisant les références. La vidéo est juste une merveille.

Du coup, cela a quelque peu influencé les films que j’ai vu en mars afin de chercher les meilleures séquences à ajouter à la vidéo. Le premier film fut l’adaptation de 1984 de George Orwell par Michael Radford… Qu’en dire ? J’ai eu énormément de mal à accrocher et je me suis quelques fois endormie. J’ai tout de fois commandé le livre pour découvrir ce classique que je n’ai pas encore lu. J’ai aussi revu Da Vinci Code (2006). Dans mes souvenirs, il y avait des scènes intéressantes sur l’impression d’être épié par les oeuvres du Louvre. C’est aussi un de mes petits plaisirs coupables. J’ai enchaîné sur un classique du cinéma français que je n’avais jamais vu jusqu’à maintenant, Harry, un ami qui vous veut du bien (2000). Il a plutôt mal vieilli, à mon avis, et je n’en garderai pas un souvenir impérissable.

Du coup, j’en ai un peu oublié ma résolution de tenter l’aventure des westerns. Objectif du mois d’avril… Essayer de voir un classique du genre et un qui soit plus récent. En attendant, j’ai aussi vu Justice League (2017) qui m’a laissé un sentiment quelque peu mitigé. Une très bonne surprise pour la musique, notamment Sigrid et son Everybody knows qui est une merveille. Comparés à Marvel, les DC Comics ont une bien meilleure soundtrack. Cependant, j’ai comme l’impression qu’ils ont du mal à trouver leur ton entre un humour proche de celui de Marvel et un autre plus sombre. Ils oscillent entre les deux. Je retiendrai également le placement de produits qui était un peu trop flagrant. Coucou Mercedes Benz !

J’ai aussi vu The Circle (2017) avec Tom Hanks et Emma Watson. L’idée de départ me semblait prometteuse en proposant une critique des réseaux sociaux et la volonté de toujours plus de transparence. Il est l’adaptation d’un thriller. Le film démontre bien les effets un peu pervers des réseaux sociaux. Cependant, la fin m’a quelque peu déçue. Ce n’était pas ce à quoi je m’attendais et, au final, j’ai pensé qu’elle avait moins d’impact sur le spectateur.

Un peu moins déçue par Zombillenium (2017) qui fut mon premier coup de coeur du mois. Je n’ai rien à redire sur l’histoire et les graphismes qui reprennent les codes de la bande dessinée. Frida (2002) fut aussi une belle découverte. J’admire beaucoup l’oeuvre de Kahlo et le film intègre tellement bien les oeuvres à la proposition esthétique du film, tout en montrant les liens entre son art et les événements de sa vie. L’interprétation de Salma Hayek est absolument irréprochable. Le dernier film vu était Ferdinand (2017) qui dénonce le monde de la corrida et la mise à mort des taureaux, sans tomber dans les clichés.

Du point de vue des séries, j’ai définitivement terminée Agent Carter et ce fut une très bonne deuxième saison. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle a été arrêtée, mais Peggy et Jarvis vont me manquer. J’ai également succombé au phénomène Black Mirror en regardant les trois épisodes de la première saison. J’ai été totalement convaincue.

Du point de vue de mes lectures, j’ai continué ma découverte des auteurs français contemporains avec le deuxième tome de La Mort de Staline de Fabien Nury et Thierry Robin que j’ai adoré, mon premier Max Gallo avec La chute de l’Empire romainToday we live d’Emmanuelle Pirotte, Palmyre de Paul Veyne. Pas vraiment de coup de coeur, mais pas de grosses déceptions non plus. La seule va aux Animaux fantastique de J.K. Rowling.

Mon coup de coeur littéraire va pour Lumikko de Pasi Ilmari Jääskeläinen. Je compte en parler plus longuement sur le blog. Globalement, c’est une bonne surprise. Ce n’était ce à quoi je m’attendais, mais c’était encore mieux. À côté de cela, j’ai lu un comics, Joker de Brian Azzarello et Lee Barmejo, Les enquêtes de Middleton & Grice, Petits meurtres à Mangle Street de M.R.C. Kasasian qui est sympathique mais qui ne révolutionne pas le genre des policiers historiques. Je désirai lire depuis un petit moment Mythologie nordique de Neil Gaiman. Il se laisse lire, mais il ne m’a pas fait une forte impression. Je cite également rapidement le dernier Dan Brown, Origine, dont l’article sera bientôt en ligne. Il y a aussi eu deux lectures en anglais : Velvet undercover de Teri Brown (je vous en reparlerai en novembre, car il fait partie d’un projet) et One dark throne de Kendare Blake qui fut un brin en-dessous du premier.

J’ai aussi profité de ma dernière journée sur Metz pour voir la nouvelle exposition du Centre Pompidou, L’aventure de la couleur. Une petite exposition que j’ai grandement appréciée et qui m’a permis de voir des Matisse, quelques monochromes d’Yves Klein dont l’International Klein Blue est une pure merveille que je peux admirer pendant des heures.

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