Resident Evil, Bienvenue à Raccoon City (2021)

Autrefois le siège en plein essor du géant pharmaceutique Umbrella Corporation, Raccoon City est aujourd’hui une ville à l’agonie. L’exode de la société a laissé la ville en friche… et un grand mal se prépare sous la surface. Lorsque celui-ci se déchaîne, les habitants de la ville sont à jamais… changés… et un petit groupe de survivants doit travailler ensemble pour découvrir la vérité sur Umbrella et survivre à la nuit.

Un film de : Johannes Roberts

Durée : 1 heure 47 minutes

Avec : Kaya Scodalerio ; Tom Hopper ; Robbie Amell ; Hannah John-Kamen…


Depuis quelques années, je suis une grande fan de la licence Resident Evil, me déplaçant avec plaisir dans les salles obscures. J’ai profité d’une après-midi de congé pour une après-midi père/fille et aller voir le dernier sorti. Je n’avais regardé aucune bande-annonce pour ne pas gâcher mon plaisir et garder la surprise entière. Je ressors déçue de ma séance.

Ce nouveau film se rapproche plus des jeux vidéos, à la fois par le visuel et par l’histoire. Il y a notamment quelques scènes qui rappellent en effet les deux premiers opus avec des plans très sombres, juste éclairés par les armes à feu et qui laissent uniquement entrevoir les différents monstres. Ça a été un peu difficile avec mes yeux sensibles à la lumière, mais j’ai adoré. Ce sont les seuls passages qui m’ont réellement fait sursauter et donner quelques sueurs froides. En effet, le spectateur est aussi aveugle que les personnages.

Concernant l’intrigue, le film s’intéresse au début des personnages que l’on a déjà pu croiser dans d’autres films, comme Claire et Chris Redfield, Leon Kennedy ou le méchant charismatique de la série, Albert Wesker. C’était vraiment le film que j’attendais avec impatience, mais il n’a pas du tout été à la hauteur de mes espérances. Au final, les personnages sont très peu développés, que ça soit pour leurs histoires personnelles ou leurs caractères. Claire Redfield peut peut-être faire figure d’exception. On en sait un peu plus sur elle, les raisons qui l’ont poussé à s’enfuir quand elle était plus jeune, celles qui la poussent à revenir à Raccoon City.

Albert Wesker est un des personnages les plus fascinants de l’univers. Déjà dans la première série de film, il était peu développé et il sortait un peu de nulle part. Là encore, il passe au second plan. Je ne suis pas fan du casting fait pour ce personnage. Tom Hopper est un acteur anglais que j’ai déjà pu voir dans Black Sails, ou Umbrella Academy. Je le trouve mauvais, avec toujours la même expression. Il ne passe aucune émotion.

Autre reproche, j’ai trouvé que l’histoire était également survolée. Il y a beaucoup de monstres, mais aucun élément qui donne leurs genèses. J’ai plus eu l’impression d’une escalade dans ce domaine, plutôt que de développer un peu le background ou les recherches d’Umbrella. Le virus qui a contaminé la ville n’est pas évoqué, alors qu’il s’agit du point essentiel de la série. Sont évoqués des essais, des recherches sur les êtres humains… Mais sans plus. Je suis restée sur ma faim de ce point de vue, dans la mesure où c’est vraiment quelque chose que j’espérais retrouver dans ce nouveau film. Grosse déception, donc.

Il y a aussi quelques longueurs qui ponctuent le film. La première partie m’a semblé un peu longue, la mise en place prend un peu trop de temps. Il y a quelques moments sympathiques, mais rien de bien exceptionnel non plus. Quand les personnages entrent dans le manoir Spencer, les choses sérieuses commencent. Le spectateur a le droit à un peu plus d’action. Mais je reste un peu déçue sur l’ambiance générale du film. Une fois que le compte à rebours pour la destruction de la ville a commencé, je m’attendais à ce que la tension monte en puissance, mais il m’a clairement manqué ce sentiment d’urgence qui aurait bien aidé dans l’appréciation du film, tout comme celui d’horreur. Je me suis parfois un brin ennuyée. Pourtant, le film n’est pas très long.

Il y a une dernière scène post-générique autour du personnage d’Albert Wesker qui laisse présager un deuxième film… En regardant différents avis, j’ai quelques doutes sur la réalisation de ce dernier. Ce film se révèle très, très décevant, notamment pour ceux qui ont apprécié ceux d’Anderson. Ce n’est clairement pas le meilleur film de zombies que j’ai jamais vu et je ne peux même pas dire qu’il est sympathique, car, en définitif, il n’y a pas grand chose à sauver.

Mini-chroniques de films de Noël

Chaque année, je l’avoue, j’attends avec impatience les nouveaux films de Noël sur Netflix. J’ai commencé les festivités début novembre avec Lord Hard.

Une jeune femme vivant à Los Angeles tombe amoureuse d’un charmant jeune homme rencontré sur une application. Elle décide de lui faire une surprise pour Noël et de lui rendre visite sur la côte Est des États-Unis, où il réside, mais se rend compte à son arrivée en ville qu’elle a été piégée et qu’elle communique depuis le début avec un usurpateur. Lorsqu’elle découvre que le véritable objet de son affection vit dans la même ville, celui qui a créé un faux compte sur l’application pour la séduire promet de tout faire pour leur organiser une rencontre… si elle accepte de faire semblant d’être sa petite amie durant les fêtes.

Love Hard est le film parfait de Noël, malgré les nombreux clichés qui l’émaillent, mais qui font aussi le charme de ce type de films. J’en redemande chaque année. Il commence avec une jeune femme qui ne croit plus en l’amour après des expériences désastreuses dans ce domaine. Elle est souvent une journaliste ou une personne ayant des responsabilité. C’est une romantique qui va rencontrer un homme quelques jours avant Noël. Le personnage de Nina Dobrev coche toutes les cases.

Le film se laisse regarder. Il y a des touches d’humour, de bons sentiments, parfaits pour Noël avec une fin heureuse et de la neige. On peut retrouver la morale habituelle : être soi-même, croire en la magie de Noël, la famille est ce qui compte le plus… Love Hard est vraiment dans la lignée des films traditionnelles de Noël. Ce n’est pas le film le plus original, mais il est divertissant.


La psychorigide, Caroline Christmas, ne désire rien de plus qu’un Noël parfait avec ses sœurs dans son somptueux manoir de campagne pour expier le fait que leur père a abandonné la famille le 25 décembre, il y a de nombreuses années. Mais la veille du réveillon, leur père, sonne à la porte avec sa nouvelle petite amie. À la suite d’une série d’incidents et de malentendus, Caroline découvre un secret de famille longtemps enfoui…

Une autre nouveauté Netflix que j’avais très envie de découvrir. Encore un film autour de la famille et de son importance, surtout à la période de Noël. Le générique m’a tout de suite charmé. Il m’a rappelé les vieilles séries à l’eau de rose comme Dallas, Amour, gloire et beauté ou Les feux de l’amour…

Il y a un peu de cela dans ce film : une famille avec ses problèmes amoureux, familiaux, ses petites névroses… Quatre soeurs différentes qui ne s’entendent pas et un père qui est parti il y a plus de vingt ans, les pièces rapportées… Certaines scènes ou situations rappellent aussi ce type de séries avec des situations cocasses et rocambolesques. Il y a beaucoup d’humour et de drame, des réconciliations… Et des révélations. Même si c’est convenu et plein de clichés, j’ai beaucoup aimé ce petit film qui donne définitivement envie d’avoir un manoir anglais.


Comment le Père Noël fait-il pour apporter tous les cadeaux, à tous les enfants du monde, en une seule nuit ?
Qui ne s’est jamais posé cette question ? Voici la réponse : il s’agit d’une opération secrète impliquant une technologie de pointe, soigneusement préparée dans une région secrète du pôle Nord… Pourtant, cette fois, un grain de sable va mettre la magie en danger. Un enfant a été oublié ! Et pour couronner le tout, c’est Arthur, le plus jeune fils du Père Noël et le moins doué de la famille, qui va tenter de sauver la situation avec son drôle de grand-père et une lutine obsédée par l’emballage des cadeaux… La mission s’annonce pleine d’aventures !

Un film d’animation de 2011 qui a peut-être pris quelques rides au niveau des images, mais pas de l’histoire. Cette dernière à tous les ingrédients des films de fin d’années. J’ai passé un très bon moment entre touches d’humour et émotions.

En effet, il montre l’importance de la famille, même quand c’est celle du Père Noël. J’ai beaucoup aimé que le film ne les présente pas forcément sous leur meilleur angle. Elle a aussi ses petits dysfonctionnements : la jalousie est présente, notamment de la part de l’ancien et du futur Père Noël pour l’actuel qui s’accroche à ses prérogatives. J’y ai vu beaucoup d’égoïsme. Il semble que l’aide apportée à Arthur est plutôt motivée par l’égoïsme et l’envie de gloire que pour l’intérêt de Gwen, la seule enfant qui n’a pas eu de cadeaux de la part du Père Noël. C’est aussi une famille qui se dispute et l’aventure d’Arthur va leur redonner l’occasion de se retrouver, d’apprécier les qualités de chacun à leur juste valeur.


Quand une auteure américaine négocie l’achat d’un château en Écosse avec le propriétaire, un duc grincheux et réticent, le résultat est bien plus qu’un compromis.

C’était le film de Noël que j’attendais le plus sur Netflix. Un château en Écosse… À Noël… Je signe tout de suite. J’ai vraiment passé un très bon moment avec ce dernier.

L’intrigue reste classique et sans surprise, avec ce qu’il faut de mièvre. Mais j’ai tout de même été transportée, étant très bon public pour les films de Noël. J’ai trouvé plutôt rafraîchissant le fait que l’héroïne soit une femme d’âge mur. Cela change agréablement de ce dont j’ai l’habitude. Sophie Brown est un personnage attachant, mais pas autant que son cercle d’amis avec qui elle tricote. Ils sont tous adorables. La musique et les chants écossais sont un véritable plus. Le château et le village m’ont fait rêver. J’ai également adoré le clin d’oeil à deux personnages d’une autre série de films de Noël de Netflix.

Les Éternels (2021)

Appartenant à une ancienne race d’êtres humains, les Eternels, qui peuvent manipuler l’énergie cosmique, ont été créés par les Célestes afin de protéger la Terre contre leurs homologues, les Déviants.

Un film de : Chloe Zao

Durée : 2 heures 37 minutes

Avec : Gemma Chan ; Richard Madden ; Kumail Nanjiani ; Lia McHugh ; Brian Tyree Henry ; Lauren Ridloff ; Barry Keoghan ; Don Lee ; Salma Hayek ; Kit Harrington et Angelina Jolie…


Petit déplacement dans les salles obscures pour aller voir un des derniers Marvel, Les Éternels. J’ai malheureusement râté. Shang-Chi, La légende des Dix Anneaux, mais je me rattraperai quand il sera disponible sur Disney+. En attendant, voici ma chronique sur Les Éternels qui sera relativement longue, mais surtout très développée. Il y a donc des risques de spoilers. J’en déconseille la lecture à celles et ceux qui ne l’ont pas encore vu.

La première chose que j’aimerais aborder est la longueur du film. Ce dernier fait un peu plus de deux heures et demi et il aurait pu être moins long. Il y a des redondances dans le scénario qui donnent une certaine lenteur à la première partie, où l’équipe commence à se constituer. C’est la même construction qui est proposée pour chaque personne : les personnages les plus importants arrivent et annoncent la mauvaise nouvelle, ils essaient de convaincre la personne de reconstituer l’équipe et ils abordent ce qu’ils ont fait après s’être séparés. Il y avait un peu trop de personnages pour ça, et, au bout d’un moment, je voulais juste que le film démarre réellement.

Malgré tout, Les Éternels reste un film divertissant digne de la franchise. Les scènes d’action sont au rendez-vous et l’humour est bien présent. J’avoue avoir souvent ri de bon coeur à certaines situations ou répliques. Les scènes de combat sont un peu moins spectaculaires que dans les précédents Marvel. En revanche, les effets spéciaux sont à couper le souffle. J’ai adoré l’univers visuel des Éternels entre le vaisseau, les costumes, mais surtout la manière dont les pouvoirs de chacun d’entre eux se matérialisent. J’ai trouvé qu’on avait vraiment cette idée d’êtres célestes et de dieux, même que plus dans d’autres films de la franchise, comme Thor, par exemple. Il y a, dans ce film, des scènes qui visuellement font une forte impression : Arishem est vraiment impressionnant ou alors la scène de l’Émergence qui est époustouflante. Sur ce point, Marvel ne m’a pas déçue.

Un autre point qui m’a dérangé concernant l’intrigue tient aux Déviants, un des grands méchants de ce premier film. Rapidement, ce sont les antagonistes des héros. Ce sont des créatures qui tuent les humains. L’un d’entre eux a réussi à muter et à développer une certaine forme d’intelligence par rapport aux autres. Voilà qui est intriguant ! Pourquoi est-il différent des autres ? Quelle est son histoire ? Il semble aussi avoir un lien avec l’un des Éternels, Théna. Les deux semblent se connaître. Il avait un énorme potentiel, à mon avis, mais qui n’est pas du tout exploité. J’essaie de me rassurer en me disant que, généralement, chez Marvel, rien n’est totalement gratuit et que peut-être les réponses viendront dans d’autres films ou séries.

Le reproche que je formule aussi à l’encontre de ce film est qu’il y a beaucoup trop de choses importantes qui sont évoquées entre l’introduction du nouveau « grand méchant » de la franchise, de nouveaux superhéros et de tout leur univers dont les Déviants, mais également l’Émergence et la manière dont l’univers fonctionne. Il y a donc beaucoup trop d’aspects qui ont dû passer à la trappe ou qui ont juste été rapidement introduits et qui seront peut-être (croisons les doigts) développés par la suite. Concernant ce nouveau méchant, qui fait suite à Thanos, il ne m’a pas fait une forte impression pour le moment, mais c’est clairement un premier film introductif.

Concernant l’univers, gros point positif pour moi. Cette nouvelle mythologie m’a énormément plu. Elle se développe autour des dieux et des grands mythes de notre monde. Théna la guerrière fait très clairement référence à la déesse de la mythologie grecque Athéna, ce qui est confirmée dans le film. Phastos est Héphaïstos. Cerci est la sorcière Circé qu’Ulysse rencontre dans l’Odyssée et qui a le pouvoir de changer de forme les objets. Il y a aussi Gilgamesh. Les références tournent surtout autour de la mythologie grecque. J’ai aussi aimé l’univers même des Célestes, des Éternels et des Déviants. Ce film développe déjà une bonne partie de leurs dynamiques. Le spectateur apprend déjà leurs rôles, pourquoi ils ont été créés, les objectifs d’Arishem et les enjeux principaux pour la suite.

Cependant, il y a un autre point négatif concernant les personnages. Un certain nombre d’entre eux sont malheureusement un brin sous-développé. C’est le cas de Sprite, par exemple, au point de ne pas trop savoir ce qu’elle fait dans ce film. Certaines révélations la concernant, notamment par rapport au reste de l’équipe qui se connaît depuis près de 7.000 an, se devinent rapidement pour le spectateur alors que pour les autres, il s’agit d’une véritable surprise… Théna est un personnage que j’aurais aimé voir un peu plus développé. Ses souvenirs qui refont surface auraient pu être tellement intéressants, dès ce premier film. Ils ont été un peu trop vite évacués à mon goût. Pourquoi ne pas avoir mis quelques flashbacks les concernant ? J’ai eu un peu de mal à croire à sa guérison finale au regard des scènes auparavant.

Les Éternels propose un casting quatre étoiles, avec notamment Richard Madden (Game of Thrones) et Angelina Jolie. Néanmoins, ce n’est pas forcément un casting qui crève l’écran. Même l’actrice qui joue Cerci ne fait pas preuve d’un charisme énorme. Ils font tous très bien leur travail, mais j’ai trouvé que ça manquait de charisme. Il n’y en a pas un qui sort véritablement du lot à mon avis.

Ce premier film est une bonne introduction à cette nouvelle phase Marvel. Il y a du bon et du moins bon, mais globalement, il y a énormément de potentiel. J’ai hâte de voir ce que peut donner la suite. Les Éternels est un excellent divertissement, mêlant action et humour avec des images à couper le souffle.

Shadow & Bone, La saga Grisha (Saison 1)

Le royaume de la Ravka est maudit depuis des millénaires. Son destin repose désormais sur les épaules d’une orpheline. Alina a été recrutée par l’Armée pour accompagner les Grisha, de puissants magiciens qui luttent contre le brouillard maléfique qui déchire le pays. Quand son ami d’enfance frôle la mort lors de ce raid, Alina doit affronter ses peurs et sa destinée… Le monde des Grisha est dangereux et les pièges nombreux. À qui Alina pourra-t-elle accorder sa confiance, alors que la seule personne sur laquelle elle pouvait compter n’est plus en mesure de l’aider ?

Avec : Ben Barnes ; Jessie Mei Li ; Archie Renaux ; Freddy Carter ; Amita Suman ; Kit Young…


J’ai lu il y a cinq ans le premier tome de Six of Crows, car les noms de Kaz, Jesper et Inej me parlaient. Cependant, je n’avais pas gardé un souvenir impérissable de ma lecture. J’ai donc commencé cette série sans aucune attente particulière du point de vue de l’univers, de l’intrigue ou des personnages. Au final, j’ai énormément aimé cette nouvelle série fantastique et divertissante. Je suis plutôt bon public pour ce genre de programme, je l’avoue.

En effet, dès lors que l’histoire est prenante et bien rythmée, sympathique à suivre avec de l’action, des rebondissements, je n’en demande pas plus, honnêtement. Je recherche le divertissement avant tout, sans parfois aller plus loin. Shadow & Bone a été une bonne série de ce point de vue et j’ai rapidement enchaîné les épisodes. Je voulais en connaître davantage à la fin de chacun d’entre eux. Les dernières minutes de l’épisode final me donnent très clairement envie de voir la deuxième saison. Cette dernière a d’ailleurs été confirmée… Vivement sa sortie.

J’ai également apprécié l’univers mis en place. Leigh Bardugo s’est inspiré de la Russie (notamment tsariste) et c’est très bien porté à l’écran avec l’architecture du palais qui rappelle celle du Palais d’Hiver de Saint-Pétersbourg (actuellement Musée de l’Ermitage), les habits, les noms des différents personnages. Ce que j’ai aussi aimé dans ce monde, c’est cette impression qu’il y a quelque chose avant l’histoire : un passé, d’autres villes et pays… Il y a un certain relief à cet univers et il m’a semblé relativement complet et bien pensé, même si l’impression est que l’auteur s’est basé sur notre géographie pour créer le royaume de Ravka.

Les touches de magie sont un autre point positif, même s’il y a beaucoup de clichés et de lieux communs. Il s’agit encore d’une histoire relativement manichéenne avec le clivage entre le Darkling et Alina Starkov, les ténèbres et la lumière. On retrouve aussi celui du Chosen One avec Alina. Ça fonctionne bien, même si ce n’est pas plus original que cela. Autre aspect de la série qui m’a plu est l’alternance des deux histoires, qui se rejoignent au bout de quelques épisodes.

J’ai adoré la trame par rapport aux Crows et le kidnapping de la Sainte. Cela apporte de l’action et du suspens. C’est la partie que j’ai préférée de la série. Ce trio est attachant et drôle, dynamique. Les acteurs ont une bonne alchimie qui se voit à l’écran. J’ai eu un gros coup de coeur pour le personnage de Jesper. L’acteur est excellent et j’ai adoré les scènes avec la chèvre… Comme beaucoup de personnes. La trame entre Alina et le Général est intéressante, mais moins passionnante à mon avis. Je ne boude pas mon plaisir de revoir Ben Barnes à l’écran. Ce rôle était clairement fait pour lui.

Shadow & Bone a été une bonne surprise, et j’ai vraiment passé un bon moment. La série est prenante et divertissante. J’ai tout de même fini ces quelques épisodes avec l’envie de me lancer dans les livres.

Vol au musée : Le plus grand cambriolage de l’histoire de l’art (2021)

La série relate le plus grand vol d’œuvres d’art au monde. Le 18 mars 1990, 13 œuvres ont été volées au Isabella Stewart Gardner Museum de Boston aux premières heures du jour. Les gardiens ont admis deux hommes se faisant passer pour des policiers. Les voleurs ont ligoté les gardiens et pillé le musée au cours de l’heure suivante. Plus de 30 ans plus tard, le crime n’a toujours pas été élucidé.


Je suis une inconditionnelle des documentaires-enquêtes proposés par Netflix autour d’un crime réel, d’un événement paranormal… En avril dernier, la plateforme sortait Vol au musée sur le spectaculaire cambriolage du Musée Gardner de Boston.

En tant qu’historienne de l’art se passionnant pour ce genre de problématiques (les restitutions d’oeuvres d’art, les faux en art…), je ne pouvais pas manquer cette nouvelle mini-série. Je ne suis pas déçue du voyage. J’avais déjà entendu parler de ce vol alors que je suivais un cours sur la peinture de l’âge d’or hollandais au Trinity College. Or, parmi les oeuvres volées à ce musée, il y a un Vermeer et un important tableau de Rembrandt, son unique marine. Cependant, j’ignorais à quel point cette histoire pouvait être rocambolesque.

Le documentaire commence très classiquement par poser les faits et les principaux « acteurs » comme la police, la conservatrice, les employés, les principaux suspects… La mini-série reprend quelque peu la trame de l’enquête, ce qui permet de comprendre la logique des inspecteurs, où tel indice les a menés, pourquoi telle personne pouvait être soupçonnée… Et puis, à un moment donné, tout commence un peu à partir en cacahuète. Des voleurs d’art internationaux s’en m^lent, tout comme la mafia de Boston… C’est à partir de ce moment que le vol devient réellement inexplicable.

Impossible de ne pas enchaîner les épisodes pour en savoir plus. Comme souvent avec ce type de documentaire, j’espère avoir toutes les réponses aux différentes questions que je me pose et notamment les principales : qui est le coupable ? Où sont les oeuvres volées ? Forcément, aucune réponse n’est apportée, car l’affaire n’a toujours pas été résolue. Il y a toujours un côté mystérieux, plein de suspens que j’aime beaucoup dans ce type de documentaire. Doublé à un sujet qui me passionne, Vol au musée m’a totalement happé.

Il est rare de voir des documentaires true crime autour de l’art. Pour ma part, ces quelques épisodes ont été un véritable coup de coeur. J’espère secrètement que Netflix développera ce programme et proposera d’autres saisons autour de ce sujet.

Umbrella Academy, Saison 2

Une famille de super-héros déjantés se réunit pour tenter de résoudre le mystère entourant la mort de leur père, la menace d’une apocalypse et bien plus encore.

Avec : Elliot Page ; Tom Hopper ; Emmy Raver-Lampman ; David Castaneda ; Robert Sheehan ; Aidan Gallagher…


J’ai profité du troisième confinement pour me remettre à jour dans certaines séries. Cette deuxième saison d’Umbrella Academy était dans mes priorités. La première avait été un coup de coeur et j’avais eu plutôt de bons échos sur cette nouvelle saison. Après l’avoir vu, je suis un peu plus mitigée.

Certes, Umbrella Academy est une série rythmée avec des scènes très décalées, qui avaient fait le charme de la première saison et qui se retrouvent aussi dans cette deuxième, mais en moindre nombre. Certaines restent vraiment sympa. La toute première scène où les frères et soeurs laissent présager du bon pour la suite. Par ailleurs, j’avais adoré la bande-son également, à la fois moderne et un peu plus vintage. Elle est toujours étonnante, placée au bon moment pour créer ce décalage. C’est avec plaisir que j’ai retrouvé ces deux aspects dans cette nouvelle saison, et qui apporte une touche d’originalité.

Malheureusement, ce sont les deux seuls points qui m’ont réellement plu dans cette deuxième saison. Je suis plutôt déçue concernant le scénario. J’ai eu l’impression de voir une variation de celui de la première, avec une autre époque. Nous sommes à Dallas, quelques jours avec l’assassinat du président JFK. La trame est la même : empêcher l’apocalypse de se produire, dont le même personnage en est à l’origine. La fin rappelle également celle de la première. Pour moi, c’était vraiment la même histoire, le même méchant, le même protagoniste qui déclenche l’apocalypse, le même type de fin avec un autre saut dans le temps… Il n’y a vraiment rien de nouveau et cela a deux conséquences.

La première est qu’il y a beaucoup d’aspects qui se devinent bien avant qu’ils arrivent. Les quelques révélations tombent souvent à l’eau. Sur les six ou huit épisodes que comportent la saison, je n’ai été surprise qu’une seule fois. Le reste du temps, ce n’était que la confirmation d’un doute persistant.

La deuxième est que j’ai bien peur que la troisième saison ne soit dans la même veine que la première et la deuxième : une énième apocalypse, un autre saut dans le temps… La fin le laisse présager. La série a été officiellement renouvelée pour une saison trois. Elle sera vraiment déterminante pour moi. En effet, j’espère que les scénaristes sauront se renouveler et reverront le scénario.

Après une première saison géniale, cette deuxième me laisse un sentiment un peu négatif. J’ai l’impression que les scénaristes et autres se sont reposés sur leurs acquis et n’ont pas osé ou cherché à proposer d’autres originalités. Ce sont toujours les mêmes acteurs qui portent la série : Numéro 5 en tête avec Klaus.

WandaVision (Saison 1)

Wanda Maximoff alias Scarlet Witch et Vision sont des super-héros, vivant dans une banlieue idéalisée mais commençant à soupçonner que tout n’est peut-être pas ce qu’il paraît être…

Avec : Elizabeth Olsen ; Paul Bettany ; Teyonah Parris ; Kathryn Hahn ; Randall Park ; Kat Dennings…


Depuis que j’ai Disney+, j’ai surtout revu de vieux dessins animés et ceux que je préfère. Je ne m’étais pas encore penchée sur les séries, même si The Mandalorian me tente énormément. Je les découvre enfin avec WandaVision, qui se déroule juste après les événements d’Endgame. Adorant Wanda, j’étais impatiente de voir cette première saison.

C’est une série étonnante par rapport au Marvel Cinematic Universe. Endgame a amené des changements dans ce monde, avec plus de noirceur. Cela se voit dans WandaVision où le sujet développé est celui du deuil. J’ai beaucoup aimé la manière dont la douleur de Wanda est traitée. La série, surtout vers la fin, est vraiment pleine d’émotions. Le spectateur en apprend énormément sur ce personnage, son histoire personnelle et sa magie en premier lieu. Ils m’ont clairement brisé le coeur, notamment quand on comprend pourquoi les séries, pourquoi elle a plongé Fairview sous un sort. Le spectateur ressent sa douleur et la partage.

Le début est déroutant, surtout les deux premiers épisodes, en noir et blanc. Ils ne donnent pas réellement une idée de ce que sera l’intrigue par la suite. Il n’y a aucun indice sur la direction générale que WandaVision prendra. La surprise est donc présente pendant une bonne partie de la saison. D’autant plus que des éléments surprenants montrent déjà que la machine est grippée, qu’il y a déjà des fissures dans cette façade de bonheur. Au fur et à mesure, j’ai été étonnée par la trame développée. Ce n’est clairement pas celle que j’avais imaginée, voyant plus le retour d’Hydra.

En effet, les épisodes sont ponctués de publicités qui reprennent également les codes de l’époque, tout comme les épisodes rendent hommage à des séries importantes de chaque décennie telles que Ma sorcière bien aimée, Malcolm ou Modern Family. Ce choix est parfaitement expliqué, mais pas celui des publicités pour des produits Hydra, que j’ai beaucoup aimé et qui présageaient du bon pour la suite. Hydra est un des grands ennemis au sein du MCU et j’étais bien tentée d’y voir leur grand retour. J’ai été un peu déçue de voir que ces petits passages n’aboutissent à rien. C’est ma seule véritable déception cette série.

Wanda est un personnage que j’ai tout de suite apprécié, dès sa première apparition dans Avengers, L’ère d’Ultron. WandaVision est une série que j’attendais avec impatience. Lui consacrer quelques épisodes permet de clairement développer son caractère et son histoire. Les bons dans le passé expliquent son évolution, comment elle est devenue Scarlett Witch. C’est un des rares personnages principaux qui n’a pas encore eu son film, et la série rattrape cela. Elizabeth Olsen est une actrice que j’aime beaucoup et c’est un plaisir de la retrouver dans ce rôle. Je n’arrive pas à imaginer quelqu’un d’autre à sa place. Il y a aussi l’apparition de personnages déjà aperçus dans d’autres films comme Darcy (Thor), par exemple. Il n’y avait aucun arrière goût de fan service pour ma part dans ça.

WandaVision est une série qui m’a tenu en haleine du début à la fin, et je ne suis pas déçue par la direction qu’elle prend avec des trahisons surprises… Cependant, la dernière scène, après le générique, laisse présager du lourd pour ce personnage et une évolution encore plus intéressante. J’ai hâte de voir ce que les scénaristes en feront. En tout cas, la série fait autant la part belle à l’action qu’aux émotions. Un coup de coeur. Il me tarde de découvrir la prochaine série Marvel, Falcon et le Soldat d’Hiver qui permet aussi d’en savoir un peu plus sur l’après Endgame.

Destin : La Saga Winx

Fate: The Winx Saga s’attache au parcours initiatique de cinq fées fréquentant Alfea, pensionnat féerique situé dans l’Autre Monde. C’est là qu’elles doivent apprendre à maîtriser leurs pouvoirs magiques, tout en découvrant l’amour, en surmontant leurs rivalités et en affrontant les monstres qui menacent de les détruire.

Avec : Abigail F. Cowen ; Hannah van der Westhuysen ; Elisha Applebaum ; Precious Mustapha…

Officiellement renouvelée pour une saison 2


Plus jeune, j’adorais le dessin animé et je ne ratais aucun épisode. J’étais aux anges quand Netflix a annoncé qu’ils allaient sortir une nouvelle série Winx. J’ai enfin pris le temps de découvrir cette première saison et mes impressions sont quelque peu mitigées. Il y a eu pas mal de changements par rapport à l’original, certains que j’ai plus apprécié que d’autres.

Concernant les personnages, Flora a toujours été ma préférée et j’ai été déçue de ne pas la voir dans ce reboot telle qu’elle était dans le dessin animé. J’ai eu beaucoup plus de difficultés à apprécier Terra et il m’a fallu pas mal de temps pour pleinement l’estimer à sa juste valeur. Elle ne se révèle pas aussi inintéressante qu’aux premiers abords. Elle évolue au fil des épisodes. En revanche, contrairement au dessin animé, Musa est celle que j’ai préféré. Elle n’est plus la fée de la musique, mais une fée de l’esprit. J’étais sceptique au début de ce changement, mais, au final, j’ai vraiment aimé cette idée qui colle beaucoup mieux à ce nouvel univers.

Les seules qui n’ont véritablement pas changé sont Stella et Bloom. Elles sont un peu plus sombres et torturées que la série originelle. Stella reste la princesse de Solaria et un personnage hautain et un brin antipathique, manipulatrice. Très vite, son histoire personnelle se développe et le spectateur comprend pourquoi elle agit ainsi. J’ai adoré le décalage entre la première scène où la mère de Stella apparaît et les suivantes. Tout devient plus clair au niveau de son comportement et j’ai vraiment appris et commencé à l’apprécier. J’ai eu un peu plus de mal avec Bloom. Elle reste une fée du feu puissante et qui ne connait pas ses parents biologiques. J’ai trouvé trop parfaite, peut-être même moins nuancée que les autres. Elle arrive à maîtriser et contrôler ses pouvoirs un peu trop rapidement à mon goût, tout comme sa transformation. Je ne l’ai pas trouvé réellement attachante et touchante. À mon avis, l’actrice en faisait souvent trop.

En revanche, j’ai beaucoup apprécié le trio d’adultes, qui est une version moins édulcorée des originaux, contrairement aux fées. On sent qu’ils ont un passé commun, un lien qui les unit et qui dépasse simplement une relation professionnelle. Ça était un des moteurs de l’intrigue à mon avis : savoir quel secret ils cachaient. Petit à petit, les réponses sont données. C’est une trame que j’ai aimé et qui m’a permis de dépasser les premiers épisodes, qui sont, avouons-le, pas terribles.

En effet, le fil rouge concernant Bloom n’a réellement commencé à me plaire que dans les deux derniers épisodes. J’ai eu du mal au démarrage à pleinement entrer dans l’intrigue. Cette dernière est plus sombre et plus « adulte », ce qui est loin de m’avoir déplu. J’ai adoré l’idée des Brûlés, et j’aurais aimé en connaître davantage sur leur genèse, la guerre entre Solaria et ses derniers, le rôle d’Alfea. Ce sont de bonnes pistes pour la deuxième saison. L’absence des Trix, le trio de sorcières qui mettaient des bâtons dans les roues des Winx, ne m’a pas dérangé, alors que j’étais un brin déçue en voyant les premiers visuels. Beatrix semble les incarner et son pouvoir rappelle celui de Stormi.

Je termine ses six épisodes un peu mitigée, mais la balance penche quand même pour la déception. Les deux derniers épisodes ont accéléré le rythme et ont fait des ouvertures pour la suite. J’ai été en revanche dépitée devant la transformation de Bloom. Elle manque cruellement de magie, comparée à la série originelle.

Judith Kerr • Quand Hitler s’empara du lapin rose (1971)

Quand Hitler s’empara du lapin rose • Judith Kerr • 1971 • Le Livre de Poche • 314 pages

Imaginez que le climat se détériore dans votre pays, au point que certains citoyens soient menacés dans leur existence. Imaginez surtout que votre père se trouve être l’un de ces citoyens et qu’il soit obligé d’abandonner tout et de partir sur-le-champ, pour éviter la prison et même la mort. C’est l’histoire d’Anna dans l’Allemagne nazie d’Adolf Hitler. Elle a neuf ans et ne s’occupe guère que de crayons de couleur, de visites au zoo avec son « oncle » Julius et de glissades dans la neige. Brutalement les choses changent. Son père disparaît sans prévenir. Puis, elle-même et le reste de sa famille s’expatrient pour le rejoindre à l’étranger. Départ de Berlin qui ressemble à une fuite. Alors commence la vie dure – mais non sans surprises – de réfugiés. D’abord la Suisse, près de Zurich. Puis Paris. Enfin Londres. Odyssée pleine de fatigues et d’angoisses mais aussi de pittoresque et d’imprévu – et toujours drôles – d’Anna et de son frère Max affrontant l’inconnu et contraints de vaincre toutes sortes de difficultés – dont la première et non la moindre: celle des langues étrangères! Ce récit autobiographique de Judith Kerr nous enchante par l’humour qui s’en dégage, et nous touche par cette particulière vibration de ton propre aux souvenirs de famille, quand il apparaît que la famille fut une de celles où l’on s’aime…

J’ai ce roman dans ma liste d’envie depuis quelques années. Il a fallu que son adaptation soit disponible à la demande pour que je me décide enfin à l’acheter et à le lire. J’ai passé un très bon moment avec les deux.

Quand Hitler s’empara du lapin rose est un roman autobiographique. Judith Kerr s’est inspirée de sa propre histoire et celle de sa famille. Son frère et elle deviennent Max et Anna. Elle raconte son exil loin d’Allemagne, après les élections de 1933 qui ont vu l’arrivée des nazis au pouvoir. La famille a été contrainte de fuir, car le père, un intellectuel juif, a souvent pris position contre le national-socialisme. C’est une histoire prenante. Dès les premières pages ou minutes du film, j’ai pris à coeur le destin d’Anna. J’avais tout de même l’espoir que les siens puissent rentrer dans leur pays, même si, en tant qu’adulte et connaissant l’Histoire, je savais que c’était impossible. Finalement, la question a été de savoir où ils allaient définitivement s’installer et se reconstruire.

Il y a beaucoup d’émotions retranscrites et, en tant que lectrice, je suis passée par tellement de sentiments différents, en même temps que la famille Kemper : de la tristesse à la colère, de l’espoir au désespoir le plus total… J’ai été impressionnée par la résilience d’Anna et Max alors qu’ils sont si jeunes, ainsi que de leurs parents. Ils avancent, essaient constamment de se reconstruire. Ils tentent tant bien que mal de s’adapter à chaque fois à un nouveau pays, une nouvelle langue et de découvrir des coutumes différentes. C’est un aspect que j’ai énormément apprécié de ce roman. J’avoue que je n’ai pas pu m’empêcher de penser à mes grands-parents maternels, qui, dans un autre contexte, ont fui la guerre civile espagnole, puis la guerre d’Algérie.

C’est un roman que j’avais tout de même peur de ne pas apprécier à sa juste valeur par son côté très jeunesse. Le public visé est celui qui a l’âge d’Anna, c’est-à-dire une dizaine d’années. Le livre est écrit de son point de vue. Cependant, je l’ai vraiment apprécié par tous les aspects que j’ai évoqués auparavant : un récit d’exil, de résilience, de l’importance de la famille avec toutes les épreuves qu’elle doit traverser. Il y a aussi les différents personnages. La famille est attachante et il y a de très jolis passages. Comme le dit si bien Anna, tant qu’ils sont ensemble, tout va pour le mieux.

En 2019, Quand Hitler s’empara du lapin rose a fait l’objet d’une adaptation par un studio allemand avec Oliver Masucci dans le rôle du père. C’est un acteur que j’apprécie énormément. En France, il est notamment connu pour son rôle d’Ulrich dans la série Dark de Netflix. Je ne connaissais pas les autres acteurs. L’actrice qui joue Anna est très bien, mais elle ne crève pas l’écran non plus. Aucun d’eux d’ailleurs. Ils sont bons dans leurs rôles, mais je n’ai pas vu de performances exceptionnelles.

Cependant, cette adaptation est extrêmement fidèle. Je n’ai relevé que deux différences, sans qu’elles apportent de véritables chamboulements dans l’intrigue. Par exemple, par rapport au livre, il y a un personnage secondaire qui manque à l’appel, mais son absence ne m’a pas dérangé. Elle n’apportait pas grand chose à l’intrigue dans le livre. Le deuxième changement est lorsqu’ils sont à Paris. Ils reçoivent l’aide d’un membre de leur famille dans le livre, une tante si mes souvenirs sont bons, alors que dans le film, il s’agit d’un metteur en scène allemand dont le père d’Anna avait souvent fait la critique. En revanche, j’ai énormément aimé la musique qui accompagne parfaitement les émotions présentes.

Que ce soit pour le livre ou son adaptation cinématographique, je n’ai pas eu de gros coup de coeur. Ça se laisse lire ou regarder, mais je n’en garderai pas un souvenir impérissable. Ils s’arrêtent tous les deux alors que la famille arrive à Londres. Le livre a en effet un deuxième tome, Ici Londres. S’il croise ma route un jour, je le lirai avec plaisir, mais ce n’est pas ma priorité.

Emerald Island Challenge • Des films autour de l’Irlande

Céline, du blog Le monde de Sapotille, reconduit pour la deuxième année consécutive son challenge littéraire autour de l’Irlande. Des thématiques sont données et l’objectif est de lire un ouvrage qui s’y rapporte. Pour diversifier mes billets, j’avais proposé, pour la première session, une playlist regroupant mes artistes irlandais préférés. Cette fois-ci, je change pour un article cinématographie (avec quelques séries) autour de l’Irlande, en fonction de différentes thématiques. À chacune d’elles, je propose également quelques lectures en relation.

Sur la guerre civile irlandaise et l’IRA

Le vent se lève • Ken Loach • 2006 • 2 heures 7 minutes

Irlande, 1920. Des paysans s’unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d’indépendance du peuple irlandais. Par sens du devoir et amour de son pays, Damien abandonne sa jeune carrière de médecin et rejoint son frère Teddy dans le dangereux combat pour la liberté…

Le vent se lève est le premier film de ce réalisateur que j’ai vu, et revu un certain nombre de fois. C’est un des plus beaux sur l’histoire de l’Irlande avec un Cilliam Murphy absolument excellent.

Hunger • Steve McQueen • 2008 • 1 heure 36 minutes

Prison de Maze, Irlande du Nord, 1981. Raymond Lohan est surveillant, affecté au sinistre Quartier H, celui des prisonniers politiques de l’IRA qui ont entamé le « Blanket and No-Wash Protest » pour témoigner leur colère. Le jeune Davey Gillen, qui vient d’être incarcéré, refuse de porter l’uniforme car il ne se considère pas comme un criminel de droit commun. Rejoignant le mouvement du Blanket Protest, il partage une cellule répugnante avec Gerry Campbell, autre détenu politique, qui lui montre comment communiquer avec l’extérieur grâce au leader Bobby Sands. Lorsque la direction de la prison propose aux détenus des vêtements civils, une émeute éclate. La violence fait tache d’huile et plus aucun gardien de prison n’est désormais en sécurité. Raymond Lohan est abattu d’une balle dans la tête.

Hunger est un film avec lequel il faut s’accrocher, car il y a très peu de dialogues et de musiques. Il y a des plans très contemplatifs, mais il est intéressant sur l’histoire du pays, les protestations et revendications politiques et la grève de la faim de Bobby Sands.

Shadow Dancer James Marsh • 2012 • 1 heure 41 minutes

Collette, jeune veuve, est une républicaine, vivant à Belfast, avec sa mère et ses frères, de fervents activistes de l’IRA. Suite à son arrestation après un attentat avorté au cœur de Londres, Mac, un agent secret du MI5, lui offre le choix : passer 25 années en prison et ainsi perdre ce qu’elle a de plus cher, son fils, ou espionner sa propre famille. Elle décide de faire confiance à Mac, et retourne parmi les siens… 

Un thriller psychologique autour de l’IRA se déroulant en Irlande du Nord avec une tension bien présente et une fine qui laisse bouche bée.

Rebellion • Colin Treevan • 2016 • 2 saisons

Feuilleton en cinq parties sur la naissance de l’Irlande moderne. L’histoire est racontée de la perspective d’un groupe de personnages fictifs qui vivent par les événements politiques de l’Insurrection de Pâques 1916.

Une série en deux saisons sur les événements de 1916. Je l’apprécie aussi pour ses plans de Dublin qui me rappellent mon année là-bas.

À lire également : Mon traître et Retour à Killybegs de Sorj Chalandon ; The Story of Ireland de Neil Hegarty ; La parole de Fergus de Siobhan Dowd…

Sur l’immigration irlandaise

Brooklyn • John Crowley • 2015 • 1 heure 45 minutes

Dans les années 50, une jeune Irlandaise part à New-York en espérant y trouver du travail. Employée dans un grand magasin, elle prend parallèlement des cours de comptabilité. Elle rencontre un plombier italien et en tombe amoureuse. Tiraillée entre son ancienne vie avec ses proches et sa nouvelle à New-York, elle va devoir faire un choix, quelle vie souhaite-elle mener ?

J’ai également lu le livre et j’ai largement préféré son adaptation cinématographique qui enlève les longueurs du roman. Une très belle histoire sur l’immigration, le mal du pays…

Jimmy’s Hall • Ken Loach • 2014 • 1 heure 44 minutes

1932 – Après un exil de 10 ans aux Etats-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour aider sa mère à s’occuper de la ferme familiale. L’Irlande qu’il retrouve, une dizaine d’années après la guerre civile, s’est dotée d’un nouveau gouvernement. Tous les espoirs sont permis… Suite aux sollicitations des jeunes du Comté de Leitrim, Jimmy, malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis comme l’Eglise ou les propriétaires terriens, décide de rouvrir le « Hall », un foyer de jeunesse gratuit et ouvert à tous où l’on se retrouve pour danser, étudier ou discuter. Le succès est immédiat. Mais l’influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes n’est pas du goût de tout le monde au village. Les tensions refont surface.

Une très belle histoire, de belles musiques. Ici, c’est un film qui raconte plutôt le retour d’un homme après son immigration.

À lire également : Brooklyn de Colm Toibin ; Les cendres d’Angela de Franck McCourt…

Sur le scandale des maisons mères-enfants

Philomena • Stephen Frears • 2013 • 1 heure 38 minutes

Irlande, 1952. Philomena Lee, encore adolescente, tombe enceinte. Rejetée par sa famille, elle est envoyée au couvent de Roscrea. En compensation des soins prodigués par les religieuses avant et pendant la naissance, elle travaille à la blanchisserie, et n’est autorisée à voir son fils, Anthony, qu’une heure par jour. À l’âge de trois ans, il lui est arraché pour être adopté par des Américains. Pendant des années, Philomena essaiera de le retrouver.Quand, cinquante ans plus tard, elle rencontre Martin Sixmith, journaliste désabusé, elle lui raconte son histoire, et ce dernier la persuade de l’accompagner aux Etats-Unis à la recherche d’Anthony. 

Ce film a été un coup de coeur énorme, qui m’a fait passer des rires aux larmes. Contrairement, au prochain film que je présente, le réalisateur a choisi d’évoquer l’après, quand un femme décide de retrouver l’enfant qu’on lui a pris. Ce scandale secoue encore l’Irlande.

The Magdalene Sisters • Peter Mullan • 2002 • 1 heure 54 minutes

En Irlande, dans le comté de Dublin, en 1964.
Lors d’un mariage, Margaret est violée par son cousin. La honte s’abat sur toute la famille. Au petit matin, le curé de la paroisse vient chercher Margaret.
Bernadette est pensionnaire dans un orphelinat. En grandissant, devenue jolie, elle suscite la convoitise des jeunes gens du quartier. Considérant que sa nature et son caractère la destinent au pire, la direction de l’orphelinat la confie alors à l’unique institution susceptible de la maintenir dans le droit chemin.
Rose, qui n’est pas mariée, vient de donner naissance à un petit garçon. Séparée de son bébé, elle est emmenée au couvent des sœurs de Marie-Madeleine.
Les trois jeunes femmes sont immédiatement confrontées à Sœur Bridget, qui dirige l’établissement et leur explique comment, par la prière et le travail, elles expieront leurs pêchés et sauveront leur âme.

Pour celui-ci, l’action se déroule dans un couvent qui accueille les futures mères. Un film plein d’émotions sur la place de la religion en Irlande et celle des femmes.

À lire également : All the bad apples de Moïra Fowley-Doyle…

Sur la vie en Irlande

Rosie Davis • Paddy Breathnach • 2018 • 1 heure 26 minutes

Rosie et son mari forment une famille heureuse avec leurs quatre jeunes enfants. Travailleurs pauvres, ils vivent modestement de leurs revenus à Dublin. Le jour où leur propriétaire décide de vendre leur appartement, leur vie bascule dans la précarité. Trouver une chambre, même pour une nuit, est un défi quotidien. Avec beaucoup d’amour et de courage, Rosie et son mari vont affronter cette épreuve, et tout faire pour préserver leur famille.

Rosie Davis est un film qui m’a beaucoup touché, car il évoque la crise du logement que connaît Dublin depuis des années. Le film évoque les difficultés d’une famille relativement pauvre qui a été mise à la porte du jour au lendemain par leur propriétaire et qui ne trouve plus à se loger à Dublin.

Derry Girls • 2018 • 2 saisons (en cours)

Dans l’Irlande des années 1990, les exploits d’une ado de 16 ans, ses amies et sa famille dans une petite ville sous la répression anglaise.

Je finis sur une note plus joyeuse avec cette série nord-irlandaise. Que de fous rires devant de ce groupe d’adolescents alors que les tensions entre protestants et catholiques sont encore présentes. C’est avec plaisir que je retrouve la musique des années 1990, comme Take that ou The Cranberries.

À lire également : Asking for it de Louise O’Neill ; Sans un cri de Siobhan Dowd ; la série The Commitment de Roddy Doyle ; Paddy Clarke ha ha ha de Roddy Doyle ; Dubliners de James Joyce…