Resident Evil, Bienvenue à Raccoon City (2021)

Autrefois le siège en plein essor du géant pharmaceutique Umbrella Corporation, Raccoon City est aujourd’hui une ville à l’agonie. L’exode de la société a laissé la ville en friche… et un grand mal se prépare sous la surface. Lorsque celui-ci se déchaîne, les habitants de la ville sont à jamais… changés… et un petit groupe de survivants doit travailler ensemble pour découvrir la vérité sur Umbrella et survivre à la nuit.

Un film de : Johannes Roberts

Durée : 1 heure 47 minutes

Avec : Kaya Scodalerio ; Tom Hopper ; Robbie Amell ; Hannah John-Kamen…


Depuis quelques années, je suis une grande fan de la licence Resident Evil, me déplaçant avec plaisir dans les salles obscures. J’ai profité d’une après-midi de congé pour une après-midi père/fille et aller voir le dernier sorti. Je n’avais regardé aucune bande-annonce pour ne pas gâcher mon plaisir et garder la surprise entière. Je ressors déçue de ma séance.

Ce nouveau film se rapproche plus des jeux vidéos, à la fois par le visuel et par l’histoire. Il y a notamment quelques scènes qui rappellent en effet les deux premiers opus avec des plans très sombres, juste éclairés par les armes à feu et qui laissent uniquement entrevoir les différents monstres. Ça a été un peu difficile avec mes yeux sensibles à la lumière, mais j’ai adoré. Ce sont les seuls passages qui m’ont réellement fait sursauter et donner quelques sueurs froides. En effet, le spectateur est aussi aveugle que les personnages.

Concernant l’intrigue, le film s’intéresse au début des personnages que l’on a déjà pu croiser dans d’autres films, comme Claire et Chris Redfield, Leon Kennedy ou le méchant charismatique de la série, Albert Wesker. C’était vraiment le film que j’attendais avec impatience, mais il n’a pas du tout été à la hauteur de mes espérances. Au final, les personnages sont très peu développés, que ça soit pour leurs histoires personnelles ou leurs caractères. Claire Redfield peut peut-être faire figure d’exception. On en sait un peu plus sur elle, les raisons qui l’ont poussé à s’enfuir quand elle était plus jeune, celles qui la poussent à revenir à Raccoon City.

Albert Wesker est un des personnages les plus fascinants de l’univers. Déjà dans la première série de film, il était peu développé et il sortait un peu de nulle part. Là encore, il passe au second plan. Je ne suis pas fan du casting fait pour ce personnage. Tom Hopper est un acteur anglais que j’ai déjà pu voir dans Black Sails, ou Umbrella Academy. Je le trouve mauvais, avec toujours la même expression. Il ne passe aucune émotion.

Autre reproche, j’ai trouvé que l’histoire était également survolée. Il y a beaucoup de monstres, mais aucun élément qui donne leurs genèses. J’ai plus eu l’impression d’une escalade dans ce domaine, plutôt que de développer un peu le background ou les recherches d’Umbrella. Le virus qui a contaminé la ville n’est pas évoqué, alors qu’il s’agit du point essentiel de la série. Sont évoqués des essais, des recherches sur les êtres humains… Mais sans plus. Je suis restée sur ma faim de ce point de vue, dans la mesure où c’est vraiment quelque chose que j’espérais retrouver dans ce nouveau film. Grosse déception, donc.

Il y a aussi quelques longueurs qui ponctuent le film. La première partie m’a semblé un peu longue, la mise en place prend un peu trop de temps. Il y a quelques moments sympathiques, mais rien de bien exceptionnel non plus. Quand les personnages entrent dans le manoir Spencer, les choses sérieuses commencent. Le spectateur a le droit à un peu plus d’action. Mais je reste un peu déçue sur l’ambiance générale du film. Une fois que le compte à rebours pour la destruction de la ville a commencé, je m’attendais à ce que la tension monte en puissance, mais il m’a clairement manqué ce sentiment d’urgence qui aurait bien aidé dans l’appréciation du film, tout comme celui d’horreur. Je me suis parfois un brin ennuyée. Pourtant, le film n’est pas très long.

Il y a une dernière scène post-générique autour du personnage d’Albert Wesker qui laisse présager un deuxième film… En regardant différents avis, j’ai quelques doutes sur la réalisation de ce dernier. Ce film se révèle très, très décevant, notamment pour ceux qui ont apprécié ceux d’Anderson. Ce n’est clairement pas le meilleur film de zombies que j’ai jamais vu et je ne peux même pas dire qu’il est sympathique, car, en définitif, il n’y a pas grand chose à sauver.

Volker Kutscher • Babylon Berlin (2007)

Babylon Berlin • Volker Kutscher • Sandstone Press • 2007 • 432 pages

It’s 1929 and Berlin is the vibrating metropolis of post-war Germany—full of bars and brothels and dissatisfied workers at the point of revolt. Gereon Rath is new in town and new to the police department.

When a dead man without an identity, bearing traces of atrocious torture, is discovered, Rath sees a chance to find his way back into the homicide division. He discovers a connection with a circle of oppositional exiled Russians who try to purchase arms with smuggled gold in order to prepare a coup d’état. But there are other people trying to get hold of the gold and the guns, too. Raths finds himself up against paramilitaries and organized criminals. He falls in love with Charlotte, a typist in the homicide squad, and misuses her insider’s knowledge for his personal investigations. And as he gets further entangled with the case, he never imagined becoming a suspect himself.


Une deuxième lecture pour les Feuilles allemandes, rendez-vous qui propose de lire des auteurs allemands durant le mois de novembre. Il y a quelques jours, j’ai présenté Le Voyageur d’Ulrich Alexander Boschwitz [lien]. Changement de genre avec un policier historique, Babylon Berlin de Volker Kutscher. Ce livre a déjà fait l’objet d’une adaptation sous la forme d’une série que j’ai vu et adoré il y a quelques mois [lien]. J’avais très envie de découvrir le roman, mais je ressors de cette lecture déçue.

Pourquoi ? Babylon Berlin nous plonge dans le Berlin des années 1920, qui devait être la ville la plus folle de cette époque en Europe. La série le montre beaucoup plus avec le visuel, la musique et le rythme rapide des épisodes. Le spectateur est enveloppé dans une ambiance Années Folles qui manque très clairement au roman. Le personnage principal travaille pour la Brigade des Moeurs, mais le roman est plus lisse et presque policé que la série sur certains points, notamment tout ce qui touche à la vie nocturne de la capitale allemande. Elle est évoquée, mais elle semble moins au centre du livre que de la série. Il y a un point, en revanche, que j’ai apprécié dans le livre, par rapport à la série concerne le personnage de Charlotte Ritter. Elle a déjà de l’importance au sein de la brigade criminelle, et l’auteur met plus l’accent sur ce point alors que l’adaptation s’en tient beaucoup au fait qu’elle se prostitue pour gagner sa vie. Mais, pour en revenir à l’ambiance, cette dernière couplée à un rythme lent ont, au final, eu raison de moi.

La série suit relativement fidèlement le roman. Il y a des petits changements dans l’intrigue, mais ils portent sur des petits points par-ci, par-là. J’en ai déjà évoqué un, un peu plus haut. Gereon Rath n’a pas été envoyé à Berlin pour régler discrètement une affaire concernant le maire de Cologne, mais parce qu’il doit se faire oublier après une énorme erreur professionnelle. L’intrigue principale reste sensiblement la même, ce qui a aussi joué sur mon appréciation finale du livre. Je connaissais déjà certains rebondissements et quelques-unes des révélations. J’ai vraiment moins accroché au livre qu’à la série alors que d’habitude, c’est plutôt l’inverse.

En revanche, du point de vue de la vérité historique, l’auteur reprend les événements historiques qui ont eu lieu à la fin des années 1920 et au début des années 1930 avec les agitations politiques : les communistes dans les quartiers populaires de Berlin, la montée du nazisme (bien plus évoquée dans le livre que dans la série)… On sent que la République de Weimar est à bout de souffle et accumule les erreurs. Volker Kutscher s’est amplement documenté pour faire revivre à son lecteur cette époque historique (moins le côté un peu fou).

Babylon Berlin est le premier tome d’une série que j’aimerais malgré tout continuer. Peut-être en redonnant une chance à celui-ci. Je dois avoir encore trop la série en tête pour apprécier pleinement le roman. Néanmoins, je suis une grande lectrice de romans policiers historiques et j’apprécie énormément ceux se déroulant dans le Berlin (ou l’Allemagne) de l’entre-deux-guerres ou durant la Seconde Guerre mondiale, comme les Philip Kerr ou les Harald Gilbers. Celui-ci a du potentiel.

Top 5 Wednesday #2 • Family Dynamics

Le thème de cette semaine m’inspire énormément. Le 15 mai a eu lieu la journée mondiale de la famille, d’où ce sujet pour ce mercredi. Il est pris dans un sens très large, car il est autant question des liens du sang que de la famille que l’on se crée. J’ai essayé, dans la mesure du possible, de piocher dans mes récentes lectures. La semaine dernière, sur le thème des « lieux communs », j’écrivais que j’aimais beaucoup les sagas familiales… Cet article est un peu la continuité de ce dernier.

Thème : Family dynamics

Among the leaving and the dead d’Inara Verzemnieks

Inara Verzemnieks was raised by her Latvian grandparents in Washington State, among expatriates who scattered smuggled Latvian sand over coffins, the children singing folk songs about a land none of them had visited. Her grandmother Livija’s stories vividly recreated the home she fled during the Second World War, when she was separated from her sister, Ausma, whom she wouldn’t see again for more than fifty years.

Journeying back to their remote village, Inara comes to know Ausma and her trauma as an exile to Siberia under Stalin, while reconstructing Livija’s survival through her years as a refugee. In uniting their stories, Inara honors both sisters in a haunting and luminous account of loss, survival, resilience, and love.

Cet ouvrage est un plus un essai autour de la famille, l’importance de cette dernière dans la construction d’un individu et de son histoire. L’auteur écrit à propos de sa grand-mère et de la soeur de cette dernière, de sa volonté de comprendre ses racines, leurs histoires. Il est dommage que parfois l’écriture poétique et lyrique de l’auteur prend trop le pas sur le sujet abordé, apportant des longueurs.

L’Assommoir d’Émile Zola

Qu’est-ce qui nous fascine dans la vie « simple et tranquille » de Gervaise Macquart ? Pourquoi le destin de cette petite blanchisseuse montée de Provence à Paris nous touche-t-il tant aujourd’hui encore? Que nous disent les exclus du quartier de la Goutte-d’Or version Second Empire? L’existence douloureuse de Gervaise est avant tout une passion où s’expriment une intense volonté de vivre, une générosité sans faille, un sens aigu de l’intimité comme de la fête. Et tant pis si, la fatalité aidant, divers « assommoirs » – un accident de travail, l’alcool, les « autres », la faim – ont finalement raison d’elle et des siens. Gervaise aura parcouru une glorieuse trajectoire dans sa déchéance même. Relisons L’Assommoir, cette « passion de Gervaise », cet étonnant chef-d’oeuvre, avec des yeux neufs.

Comment ne pas parler de dynamiques familiales sans évoquer Zola ? Sa série Les Rougon-Macquart rentre pleinement dans cette catégorique. Elle est en l’exemple même, car Zola étudie à travers une famille les prédispositions à l’alcoolisme, par exemple, ou à la folie… J’en suis au septième tome, L’Assommoir et jusqu’à présent, rares sont les tomes qui m’ont déçue.

After Alice fell de Kim Taylor Blackemore

New Hampshire, 1865. Marion Abbott is summoned to Brawders House asylum to collect the body of her sister, Alice. She’d been found dead after falling four stories from a steep-pitched roof. Officially: an accident. Confidentially: suicide. But Marion believes a third option: murder.

Returning to her family home to stay with her brother and his second wife, the recently widowed Marion is expected to quiet her feelings of guilt and grief—to let go of the dead and embrace the living. But that’s not easy in this house full of haunting memories.

Just when the search for the truth seems hopeless, a stranger approaches Marion with chilling words: I saw her fall.

Now Marion is more determined than ever to find out what happened that night at Brawders, and why. With no one she can trust, Marion may risk her own life to uncover the secrets buried with Alice in the family plot.

Sorti cette année, ce roman serait presque un huis clos au sein d’une famille. En effet, la mort de la plus jeune soeur, Alice, rend les relations tendues entre Marion et son frère et sa belle-soeur. Il n’y a pas que la mort de la plus jeune des soeurs qui empoisonne l’atmosphère, mais bien d’autres sombres secrets. C’est un roman que j’ai beaucoup aimé.

Quand Hitler s’empara du lapin rose de Judith Kerr

Imaginez que le climat se détériore dans votre pays, au point que certains citoyens soient menacés dans leur existence. Imaginez surtout que votre père se trouve être l’un de ces citoyens et qu’il soit obligé d’abandonner tout et de partir sur-le-champ, pour éviter la prison et même la mort. C’est l’histoire d’Anna dans l’Allemagne nazie d’Adolf Hitler. Elle a neuf ans et ne s’occupe guère que de crayons de couleur, de visites au zoo avec son « oncle » Julius et de glissades dans la neige. Brutalement les choses changent. Son père disparaît sans prévenir. Puis, elle-même et le reste de sa famille s’expatrient pour le rejoindre à l’étranger. Départ de Berlin qui ressemble à une fuite. Alors commence la vie dure – mais non sans surprises – de réfugiés. D’abord la Suisse, près de Zurich. Puis Paris. Enfin Londres. Odyssée pleine de fatigues et d’angoisses mais aussi de pittoresque et d’imprévu – et toujours drôles – d’Anna et de son frère Max affrontant l’inconnu et contraints de vaincre toutes sortes de difficultés – dont la première et non la moindre: celle des langues étrangères! Ce récit autobiographique de Judith Kerr nous enchante par l’humour qui s’en dégage, et nous touche par cette particulière vibration de ton propre aux souvenirs de famille, quand il apparaît que la famille fut une de celles où l’on s’aime…

J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer ce roman et son adaptation cinématographique sur le blog. [lien] C’est une très belle histoire d’une famille qui reste unie malgré les épreuves et qui fait preuve d’une grande résilience. Il y a un beau message dans ce roman, où la famille, le fait de rester ensemble malgré les difficultés sont les choses les plus importantes.

Guerre & Paix de Léon Tolstoï

1805 à Moscou, en ces temps de paix fragile, les Bolkonsky, les Rostov et les Bézoukhov constituent les personnages principaux d’une chronique familiale. Une fresque sociale où l’aristocratie, de Moscou à Saint-Pétersbourg, entre grandeur et misérabilisme, se prend au jeu de l’ambition sociale, des mesquineries, des premiers émois.

1812, la guerre éclate et peu à peu les personnages imaginaires évoluent au sein même des événements historiques. Le conte social, dépassant les ressorts de l’intrigue psychologique, prend une dimension d’épopée historique et se change en récit d’une époque. La “Guerre” selon Tolstoï, c’est celle menée contre Napoléon par l’armée d’Alexandre, c’est la bataille d’Austerlitz, l’invasion de la Russie, l’incendie de Moscou, puis la retraite des armées napoléoniennes.

Entre les deux romans de sa fresque, le portrait d’une classe sociale et le récit historique, Tolstoï tend une passerelle, livrant une réflexion philosophique sur le décalage de la volonté humaine aliénée à l’inéluctable marche de l’Histoire ou lorsque le destin façonne les hommes malgré eux.

Un autre auteur spécialisé dans les chroniques familiales, Léon Tolstoï. Dans ce récit, il s’intéresse à plusieurs familles de l’aristocratie russe. Il montre les relations au sein d’une même famille et celles qu’elles entretiennent entre elles. C’est une très bonne lecture que je recommande. Mon avis est disponible sur le blog. [lien]

Judith Kerr • Quand Hitler s’empara du lapin rose (1971)

Quand Hitler s’empara du lapin rose • Judith Kerr • 1971 • Le Livre de Poche • 314 pages

Imaginez que le climat se détériore dans votre pays, au point que certains citoyens soient menacés dans leur existence. Imaginez surtout que votre père se trouve être l’un de ces citoyens et qu’il soit obligé d’abandonner tout et de partir sur-le-champ, pour éviter la prison et même la mort. C’est l’histoire d’Anna dans l’Allemagne nazie d’Adolf Hitler. Elle a neuf ans et ne s’occupe guère que de crayons de couleur, de visites au zoo avec son « oncle » Julius et de glissades dans la neige. Brutalement les choses changent. Son père disparaît sans prévenir. Puis, elle-même et le reste de sa famille s’expatrient pour le rejoindre à l’étranger. Départ de Berlin qui ressemble à une fuite. Alors commence la vie dure – mais non sans surprises – de réfugiés. D’abord la Suisse, près de Zurich. Puis Paris. Enfin Londres. Odyssée pleine de fatigues et d’angoisses mais aussi de pittoresque et d’imprévu – et toujours drôles – d’Anna et de son frère Max affrontant l’inconnu et contraints de vaincre toutes sortes de difficultés – dont la première et non la moindre: celle des langues étrangères! Ce récit autobiographique de Judith Kerr nous enchante par l’humour qui s’en dégage, et nous touche par cette particulière vibration de ton propre aux souvenirs de famille, quand il apparaît que la famille fut une de celles où l’on s’aime…

J’ai ce roman dans ma liste d’envie depuis quelques années. Il a fallu que son adaptation soit disponible à la demande pour que je me décide enfin à l’acheter et à le lire. J’ai passé un très bon moment avec les deux.

Quand Hitler s’empara du lapin rose est un roman autobiographique. Judith Kerr s’est inspirée de sa propre histoire et celle de sa famille. Son frère et elle deviennent Max et Anna. Elle raconte son exil loin d’Allemagne, après les élections de 1933 qui ont vu l’arrivée des nazis au pouvoir. La famille a été contrainte de fuir, car le père, un intellectuel juif, a souvent pris position contre le national-socialisme. C’est une histoire prenante. Dès les premières pages ou minutes du film, j’ai pris à coeur le destin d’Anna. J’avais tout de même l’espoir que les siens puissent rentrer dans leur pays, même si, en tant qu’adulte et connaissant l’Histoire, je savais que c’était impossible. Finalement, la question a été de savoir où ils allaient définitivement s’installer et se reconstruire.

Il y a beaucoup d’émotions retranscrites et, en tant que lectrice, je suis passée par tellement de sentiments différents, en même temps que la famille Kemper : de la tristesse à la colère, de l’espoir au désespoir le plus total… J’ai été impressionnée par la résilience d’Anna et Max alors qu’ils sont si jeunes, ainsi que de leurs parents. Ils avancent, essaient constamment de se reconstruire. Ils tentent tant bien que mal de s’adapter à chaque fois à un nouveau pays, une nouvelle langue et de découvrir des coutumes différentes. C’est un aspect que j’ai énormément apprécié de ce roman. J’avoue que je n’ai pas pu m’empêcher de penser à mes grands-parents maternels, qui, dans un autre contexte, ont fui la guerre civile espagnole, puis la guerre d’Algérie.

C’est un roman que j’avais tout de même peur de ne pas apprécier à sa juste valeur par son côté très jeunesse. Le public visé est celui qui a l’âge d’Anna, c’est-à-dire une dizaine d’années. Le livre est écrit de son point de vue. Cependant, je l’ai vraiment apprécié par tous les aspects que j’ai évoqués auparavant : un récit d’exil, de résilience, de l’importance de la famille avec toutes les épreuves qu’elle doit traverser. Il y a aussi les différents personnages. La famille est attachante et il y a de très jolis passages. Comme le dit si bien Anna, tant qu’ils sont ensemble, tout va pour le mieux.

En 2019, Quand Hitler s’empara du lapin rose a fait l’objet d’une adaptation par un studio allemand avec Oliver Masucci dans le rôle du père. C’est un acteur que j’apprécie énormément. En France, il est notamment connu pour son rôle d’Ulrich dans la série Dark de Netflix. Je ne connaissais pas les autres acteurs. L’actrice qui joue Anna est très bien, mais elle ne crève pas l’écran non plus. Aucun d’eux d’ailleurs. Ils sont bons dans leurs rôles, mais je n’ai pas vu de performances exceptionnelles.

Cependant, cette adaptation est extrêmement fidèle. Je n’ai relevé que deux différences, sans qu’elles apportent de véritables chamboulements dans l’intrigue. Par exemple, par rapport au livre, il y a un personnage secondaire qui manque à l’appel, mais son absence ne m’a pas dérangé. Elle n’apportait pas grand chose à l’intrigue dans le livre. Le deuxième changement est lorsqu’ils sont à Paris. Ils reçoivent l’aide d’un membre de leur famille dans le livre, une tante si mes souvenirs sont bons, alors que dans le film, il s’agit d’un metteur en scène allemand dont le père d’Anna avait souvent fait la critique. En revanche, j’ai énormément aimé la musique qui accompagne parfaitement les émotions présentes.

Que ce soit pour le livre ou son adaptation cinématographique, je n’ai pas eu de gros coup de coeur. Ça se laisse lire ou regarder, mais je n’en garderai pas un souvenir impérissable. Ils s’arrêtent tous les deux alors que la famille arrive à Londres. Le livre a en effet un deuxième tome, Ici Londres. S’il croise ma route un jour, je le lirai avec plaisir, mais ce n’est pas ma priorité.

Enola Holmes (2020)

Enola, la jeune sœur de Sherlock Holmes, met ses talents de détective à l’épreuve pour tenter de retrouver sa mère disparue et déjouer une dangereuse conspiration. 

Un film de : Harry Bradbeer

Durée : 2 heures 3 minutes

Avec : Millie Bobby Brown ; Sam Claflin ; Henry Cavill ; Helena Bonham Carter…

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Enola Holmes est l’adaptation que je n’attendais plus, et qui a failli ne jamais voir le jour, à cause d’une querelle avec les ayant-droits d’Arthur Conan Doyle. J’ai lu la série de Nancy Springer quand j’étais plus jeune et j’en garde encore aujourd’hui un bon souvenir. J’avais beaucoup aimé l’idée de donner une petite soeur à Sherlock et Mycroft Holmes. Par ailleurs, Netflix nous régale d’un casting cinq étoiles avec Millie Bobby Brown dans le rôle d’Enola Holmes, Henry Cavill en Sherlock et Sam Claflin pour Mycroft Holmes.

Globalement, j’ai trouvé les acteurs très bons chacun dans leurs rôles. Je n’ai jamais vu Stranger Things, donc je n’ai jamais réellement pu voir le talent d’actrice de Millie Bobby Brown. Cependant, j’ai été agréablement surprise, car elle fait une parfaite Enola Holmes. Déjà, j’apprécie le fait que les adolescents, Enola et Tewkesbury, soient joués par des adolescents et non des adultes. Ensuite, j’ai aimé son caractère : elle est indépendante, déterminée et elle n’a besoin de personne pour la sauver. Elle peut être un bon exemple à suivre, même aujourd’hui. Le personnage a un côté moderne qui marche également dans la société victorienne. Millie Bobby Brown est une actrice anglaise à suivre. Elle n’a rien à envier aux autres acteurs à qui elle donne la réplique.

Sam Claflin est excellent dans le rôle de l’antipathique Mycroft Holmes. Il montre bien le côté suffisant de ce personnage, sûr de son bon droit, ne voyant pas pourquoi la société devrait changer et pour qui la femme n’a qu’un rôle, celui de bonne épouse. Henry Cavill campe un Sherlock Holmes bien différent de celui des livres de Conan Doyle. Il est un peu plus humain par bien des aspects, mais aussi plus moderne. Il pourrait presque être féministe, alors qu’il est plutôt misogyne dans les romans. J’ai également apprécié cette version qui n’a pas fait l’unanimité, notamment chez la Conan Doyle Estate. Les rôles sont parfois inversés. Ce n’est pas lui qui va faire la leçon, mais tout au long du film, il va en recevoir plusieurs, notamment de la part des personnages féminins.

Dès la scène d’ouverture, le spectateur est plongé dans une adaptation dynamique. J’ai su dès les premières minutes que j’allais adorer ce film et je ne me suis pas trompée. L’action est présente tout au long et je ne me suis jamais ennuyée. Les petites touches d’humour anglais sont les bienvenues. L’ambiance est parfaite. Il y a tous les ingrédients pour passer un bon moment et, à vrai dire, je n’en attendais pas plus de cette adaptation. D’autant plus que les livres sont destinés à un public de jeunes adolescents. Par d’autres aspects, pourtant, le film fait référence à des événements historiques ou même à l’actualité. En effet, il est question des suffragettes, même si le mot n’est jamais prononcé, de la volonté des femmes d’avoir leur mot à dire dans la politique du pays. Certaines d’entre elles ont suivi des entraînements de jujitsu, ce qui est d’ailleurs montré dans le film. De plus, dans le film, Enola Holmes prend l’habitude de se tourner vers la caméra et de s’adresser directement au spectateur. C’est un aspect que j’ai adoré. Outre que cela dynamise le film, cela permet aussi d’investir le spectateur dans l’intrigue et l’enquête.

Politics doesn’t interest you because you have no interest in changing a world that suits you so well.

Je n’ai pas boudé mon plaisir devant cette adaptation réussie, avec un personnage principal attachant, des mystères à résoudre, une intrigue prenante et Sherlock Holmes. J’espère sincèrement que Netflix nous proposera d’autres aventures d’Enola.

Frank Miller & Thomas Wheeler • Cursed (2019)

Cursed • Frank Miller & Thomas Wheeler • Puffin • 2019 • 448 pages

Whosoever wields the Sword of Power shall be the one true King.

But what if the Sword has chosen a Queen?

Nimue grew up an outcast. Her connection to dark magic made her something to be feared in her Druid village, and that made her desperate to leave…

That is, until her entire village is slaughtered by Red Paladins, and Nimue’s fate is forever altered. Charged by her dying mother to reunite an ancient sword with a legendary sorcerer, Nimue is now her people’s only hope. Her mission leaves little room for revenge, but the growing power within her can think of little else.

Nimue teams up with a charming mercenary named Arthur and refugee Fey Folk from across England. She wields a sword meant for the one true king, battling paladins and the armies of a corrupt king. She struggles to unite her people, avenge her family, and discover the truth about her destiny.

But perhaps the one thing that can change Destiny itself is found at the edge of a blade.

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Il y a quelques semaines, j’ai publié mon avis sur la série Cursed, proposée par Netflix. Globalement, j’ai apprécié cette adaptation, malgré quelques défauts. Je suis restée sur ma faim concernant certains aspects. Aussitôt le dernier épisode vu, j’ai commandé le livre afin d’y trouver des réponses, des développements plus conséquents. Finalement, je ressors encore plus déçue de ma lecture. J’y avais placé beaucoup d’espoir.

Le premier point que j’ai abordé dans ma chronique sur la série est que j’ai eu beaucoup de mal avec l’univers mis en place. En effet, j’ai été incapable de savoir si l’action se déroulait en Bretagne, l’actuelle Grande-Bretagne, ou dans un univers parallèle. Des éléments supplémentaires sont donnés dans le roman, rendant ce point encore plus confus. C’est un mélange un peu disparate. Une partie de l’intrigue semble même se dérouler dans le sud de la France… Aspect qui colle très mal avec les légendes arthuriennes. Cependant, ce n’est pas ma plus grosse déception concernant ce roman.

En effet, l’histoire raconte la guerre que mènent les Paladins rouges contre les Faës. Dans mon article sur la série, j’ai soulevé un certain nombre de questions : quelles sont les particularités des différents groupes de Faës, autres que leurs aspects physiques ? Pourquoi Nimue est-elle spéciale par rapport à son peuple ? Quels sont leurs pouvoirs ? C’étaient autant d’aspects que j’aurais aimé voir développer dans la série, mais surtout dans le roman. Ce dernier reste très en surface, et je trouve cela dommage. Il y a matière à mettre en place un monde plus fouillé, abouti. J’ai beaucoup aimé l’idée des Paladins rouges et de la garde de la Trinité, mais comme tout, les auteurs effleurent à peine les possibilités.

C’est en discutant avec Aveline, du blog Le Sentier des mots, que j’ai compris pourquoi les deux me laissent ce sentiment de non-aboutissement. Le roman a été écrit en même temps que le scénario de la série. Cela s’en ressent à la lecture. Cursed fait l’effet d’un scénario amélioré. L’adaptation reste très fidèle au livre. Il y a quelques différences dans certaines intrigues. Par exemple, la révélation de la véritable identité du Weeping Monk intervient plus rapidement dans le roman alors que dans la série, c’est un peu l’apothéose. J’ai préféré aussi la présentation et l’évolution d’Iris dans l’adaptation. Dans le livre, son introduction tombe comme un cheveu sur la soupe, tout comme son désir de vengeance. Finalement, sur certains points, j’ai préféré la série.

Je referme ce livre avec encore plus de questions en tête que de réponses. Je suis extrêmement déçue par cette lecture. Je garde une préférence nette pour la série qui efface les longueurs du livre et l’aspect brouillon que ce dernier peut avoir.

Cursed : La Rebelle, Saison 1

Une relecture de la légende du Roi Arthur vue à travers les yeux de Nimue, une adolescente dotée d’un mystérieux don. Elle part à la recherche de Merlin et d’une ancienne épée, accompagnée du jeune mercenaire Arthur.

Avec : Daniel Sharman ; Katherine Langford ; Devon Terrell ; Gustaf Skarsgard…

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Parmi les nouveautés du catalogue Netflix, il y avait cette série, adaptation du roman du même nom, écrit et illustré par Thomas Wheeler et Frank Miller. Dès lors qu’un film, ou un roman évoque la légende arthurienne, je signe tout de suite. Je suis plutôt bon public pour ce sujet, adorant cette histoire. Je suis toujours curieuse de découvrir de nouvelles versions. Je la trouve passionnante également par le biais des recherches archéologiques et historiographiques pour prouver l’existence du Roi Arthur, mais également en littérature, philosophie… Je ne pouvais donc pas passer à côté de cette série, qui, malgré quelques défauts, m’a tout de même tenu en haleine pendant dix épisodes. 

L’univers de Cursed m’a interpellé, car il m’a semblé un peu hybride. Je n’ai jamais réussi à déterminer si l’intrigue se déroule en Bretagne et intègre des touches de fantastique (comme c’est souvent le cas) ou un tout autre monde. En attendant, quelques influences historiques sont visibles. Nous pouvons penser à la puissance grandissante de la religion chrétienne, la chute de l’Empire romain, des petits royaumes qui se partagent un territoire, les invasions vikings… Au départ, c’était un peu confus dans mon esprit de savoir dans quelle direction la série allait. Je me fiais beaucoup trop à d’autres univers proches, notamment le film Le Roi Arthur de 2004 avec Keira Knightley, Clive Owen et Ioan Gruffudd, par exemple, ou les séries de l’auteur français Jean-Louis Fetjaine (La Trilogie des ElfesLes Chroniques des ElfesLe Pas de Merlin et Guinevere). Ce n’est que progressivement que je me suis plongée dans cet univers, après deux ou trois épisodes. J’ai réussi à faire abstraction de certains aspects de cette adaptation et de prendre Cursed : La Rebelle comme une autre interprétation de l’histoire du Roi Arthur.

Cependant, il y a quelques aspects de ce monde sur lesquels j’aurai aimé davantage d’explications. En effet, j’ai eu le sentiment de prendre le train en marche concernant l’intrigue. Que sont les Paladins rouges ? D’où viennent-ils ? Différents groupes de faës sont présentés, notamment les Célestiens dont Nimue fait partie. J’aurai aimé en connaître un peu plus sur eux. Est-ce qu’ils ont des pouvoirs particuliers en fonction de leur appartenance à un groupe ? Quelles sont leurs particularités ? Il y a des points qui auraient mérité d’être bien plus creusés. Je suis restée dans l’expectative. J’aurais aimé que les scénaristes en dévoile un peu plus sur les Célestiens. Dès le début, il est dit que le personnage principal est spécial par rapport aux autres. Nimue semble bien plus puissante et avoir des pouvoirs que les siens n’ont pas. Le spectateur apprend pourquoi elle est différente, mais jamais en quoi. C’est ce qui me manquait dans cet univers.

Un autre aspect de la série qui m’a quelque peu déstabilisé concerne les personnages. La série, et donc je suppose le roman, sort un peu du cadre habituel de l’histoire, du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde. En effet, certains sont morts, d’autres sont enfants par rapport à Arthur… Morgane semble être la véritable soeur d’Arthur et non la demi-soeur. Ces petits changements m’ont parfois gênée, car je me demandais comment les scénaristes allaient rattraper certaines choses, sans partir dans tous les sens. J’ai quelques inquiétudes pour la deuxième saison, si elle voit le jour, je l’avoue, surtout après la révélation de l’identité du Weeping Monk. Je suis tout de même impatiente de voir la suite, car il y a eu des rebondissements intéressants dans le dernier épisode. Il redistribue toutes les cartes pour la suite.

Impatiente, car malgré des défauts certains, la série est prenante. En deux jours, elle était finie. Je me suis un peu accrochée pour les deux-trois premiers épisodes qui posent l’intrigue et les personnages. Après, impossible d’arrêter. Il y a du rythme, beaucoup d’aventures, de la magie, une course contre la montre pour sauver un peuple, des intrigues politiques… Il y a tous les ingrédients pour une intrigue réussie. À cela, il faut ajouter quelques révélations, certaines qui se voient venir, d’autres un peu moins. Le tout est servi avec une bonne dose d’action. Je n’ai pas vu les dix épisodes passés. Le dernier m’a énormément plu et promet du bon.

Cette première saison ma plu, progressivement et malgré une réécriture peu conventionnelle des mythes arthuriens. Il y a certes quelques défauts, notamment le jeu de l’actrice principale, Katherine Langford, qui en fait souvent un peu trop. Toutefois, le livre est commandé, car ma curiosité a été piquée et j’ai envie de savoir si les points que j’ai avancés sont plus développés.

Pierre Lapin (2018)

Le petit lapin préféré des jeunes lecteurs depuis des générations est désormais le héros d’un film plein d’aventures et d’espièglerie ! L’éternelle lutte de Pierre Lapin avec M. McGregor pour les légumes du potager va atteindre des sommets. Sans parler de leur rivalité pour plaire à cette charmante voisine qui adore les animaux… Bien au-delà du jardin, de nombreuses péripéties les entraîneront de la magnifique région des lacs en Angleterre jusqu’à Londres !

Durée : 1 heure 33 minutes

Un film de : Will Gluck

Avec : Domhnall Gleeson ; James Corden ; Margot Robbie ; Elizabeth Debicki ; Daisy Ridley ; Rose Byrne…

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Je lisais les romans de Beatrix Potter quand j’étais plus jeune et je trouve les illustrations toujours aussi magnifiques, pleines de douceur. Cette adaptation cinématographique de l’oeuvre de mon enfance me donnait envie, sans pour autant réellement savoir à quoi m’attendre. Cependant, avec James Corden (Peter Rabbit) et Domhnall Gleeson (McGregor) dans les deux rôles principaux, je ne pouvais que passer un bon moment.

Et plus encore, car Pierre Lapin fut un coup de coeur inattendu. Il y avait bien longtemps qu’un film ne m’avait pas propulsé directement en enfance. J’avais l’impression d’être une gamine qui s’esclaffait joyeusement devant les bêtises et les aventures de ce lapin facétieux. C’était drôle à souhait et je suis toujours bonne cliente pour l’humour anglais. Je ne m’attendais pas à un florilège de gags, de situations rocambolesques. J’avais peur que les scénaristes choisissent d’en faire trop. Ce n’est clairement pas mon ressenti. J’ai apprécié aussi les petites références que les adultes peuvent comprendre.

L’histoire démarre fort et elle va crescendo, de catastrophes en catastrophes. Elle reste classique et sans véritable surprise. Elle se finit comme on l’attend. Pour autant, j’ai passé un pur moment de divertissement avec cette bande de lapins très attachants et intelligents. Petit point positif, je trouve la remise au goût du jour plutôt réussie. À vrai dire, je n’avais pas d’attentes particulières. C’est un film familial qui peut plaire à tous. Il réunit tous les ingrédients pour une adaptation réussie.

Du point de vue de l’animation, j’ai adoré le mélange de prises de vue réelle, des animaux en image de synthèse et les passages en animation 2D. Les CGI sont bien réalisées et réalistes selon les critères actuels. Cependant, elles gardent également une petite touche de magie en ne poussant pas le réalisme à outrance pour donner tout de même un côté enfantin et relativement doux qui peut rappeler les illustrations des ouvrages de Beatrix Potter. J’espérais en apercevoir durant le film et j’étais ravie de voir, par exemple, qu’un des personnages peignait les animaux de la forêt. En réalité, il s’agissait des illustrations originales des livres. C’était encore plus merveilleux quand l’animation en deux dimensions vient au service d’un bel hommage. Le mélange des trois types d’images ne m’a jamais dérangé, car, au final, elles s’intègrent parfaitement les unes aux autres dans une même histoire. Des rôles différents leur sont dévolus, permettant également de créer une cohérence.

Cependant, ce que je retiens du film, c’est la bande originale. Un immense coup de coeur ! Le premier moment de grâce vient avec We no speak Americano de Yolanda Be Cool vs. DCUP. C’est ensuite un florilège avec Do your thing de Basement JaxxFeel it still de Portugal The Man ou Crash into me de Dave Matthews Band. Jusqu’à l’apothéose… Five Hundred Miles de The Proclaimers. Cette chanson fait partie de mes plaisirs coupables. Dès que je l’entends, je ne peux pas m’empêcher de chanter (et parfois même de danser). Je devais avoir sensiblement les mêmes goûts musicaux que l’équipe en charge de la bande sonore. En tout cas, ils ont réussi à totalement m’emporter dans l’aventure musicale de Pierre Lapin.

En le commençant, je n’avais aucune attente particulière, mais il était clair que je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il soit un coup de coeur. J’ai apprécié chaque minute de ce dernier qui est un petit bijou de divertissement. Je crois bien qu’il y a bien longtemps qu’un film ne m’avait fait autant rire.

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La Culture avec un grand A et du latte #2

Ce mois de Mars est passé à une vitesse folle et je ne regrette pas qu’il se termine enfin. Il ne fut pas de tout repos entre l’avancement de mon mémoire et le rendu du projet pour les Journées des Arts et de la Culture dans l’Enseignement supérieur. Nous avons travaillé sur une salle des portraits en choisissant d’inverser les rôles : le visiteur n’est pas celui qui observe les tableaux, mais ces derniers viennent l’épier, en réactualisant les références. La vidéo est juste une merveille.

Du coup, cela a quelque peu influencé les films que j’ai vu en mars afin de chercher les meilleures séquences à ajouter à la vidéo. Le premier film fut l’adaptation de 1984 de George Orwell par Michael Radford… Qu’en dire ? J’ai eu énormément de mal à accrocher et je me suis quelques fois endormie. J’ai tout de fois commandé le livre pour découvrir ce classique que je n’ai pas encore lu. J’ai aussi revu Da Vinci Code (2006). Dans mes souvenirs, il y avait des scènes intéressantes sur l’impression d’être épié par les oeuvres du Louvre. C’est aussi un de mes petits plaisirs coupables. J’ai enchaîné sur un classique du cinéma français que je n’avais jamais vu jusqu’à maintenant, Harry, un ami qui vous veut du bien (2000). Il a plutôt mal vieilli, à mon avis, et je n’en garderai pas un souvenir impérissable.

Du coup, j’en ai un peu oublié ma résolution de tenter l’aventure des westerns. Objectif du mois d’avril… Essayer de voir un classique du genre et un qui soit plus récent. En attendant, j’ai aussi vu Justice League (2017) qui m’a laissé un sentiment quelque peu mitigé. Une très bonne surprise pour la musique, notamment Sigrid et son Everybody knows qui est une merveille. Comparés à Marvel, les DC Comics ont une bien meilleure soundtrack. Cependant, j’ai comme l’impression qu’ils ont du mal à trouver leur ton entre un humour proche de celui de Marvel et un autre plus sombre. Ils oscillent entre les deux. Je retiendrai également le placement de produits qui était un peu trop flagrant. Coucou Mercedes Benz !

J’ai aussi vu The Circle (2017) avec Tom Hanks et Emma Watson. L’idée de départ me semblait prometteuse en proposant une critique des réseaux sociaux et la volonté de toujours plus de transparence. Il est l’adaptation d’un thriller. Le film démontre bien les effets un peu pervers des réseaux sociaux. Cependant, la fin m’a quelque peu déçue. Ce n’était pas ce à quoi je m’attendais et, au final, j’ai pensé qu’elle avait moins d’impact sur le spectateur.

Un peu moins déçue par Zombillenium (2017) qui fut mon premier coup de coeur du mois. Je n’ai rien à redire sur l’histoire et les graphismes qui reprennent les codes de la bande dessinée. Frida (2002) fut aussi une belle découverte. J’admire beaucoup l’oeuvre de Kahlo et le film intègre tellement bien les oeuvres à la proposition esthétique du film, tout en montrant les liens entre son art et les événements de sa vie. L’interprétation de Salma Hayek est absolument irréprochable. Le dernier film vu était Ferdinand (2017) qui dénonce le monde de la corrida et la mise à mort des taureaux, sans tomber dans les clichés.

Du point de vue des séries, j’ai définitivement terminée Agent Carter et ce fut une très bonne deuxième saison. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle a été arrêtée, mais Peggy et Jarvis vont me manquer. J’ai également succombé au phénomène Black Mirror en regardant les trois épisodes de la première saison. J’ai été totalement convaincue.

Du point de vue de mes lectures, j’ai continué ma découverte des auteurs français contemporains avec le deuxième tome de La Mort de Staline de Fabien Nury et Thierry Robin que j’ai adoré, mon premier Max Gallo avec La chute de l’Empire romainToday we live d’Emmanuelle Pirotte, Palmyre de Paul Veyne. Pas vraiment de coup de coeur, mais pas de grosses déceptions non plus. La seule va aux Animaux fantastique de J.K. Rowling.

Mon coup de coeur littéraire va pour Lumikko de Pasi Ilmari Jääskeläinen. Je compte en parler plus longuement sur le blog. Globalement, c’est une bonne surprise. Ce n’était ce à quoi je m’attendais, mais c’était encore mieux. À côté de cela, j’ai lu un comics, Joker de Brian Azzarello et Lee Barmejo, Les enquêtes de Middleton & Grice, Petits meurtres à Mangle Street de M.R.C. Kasasian qui est sympathique mais qui ne révolutionne pas le genre des policiers historiques. Je désirai lire depuis un petit moment Mythologie nordique de Neil Gaiman. Il se laisse lire, mais il ne m’a pas fait une forte impression. Je cite également rapidement le dernier Dan Brown, Origine, dont l’article sera bientôt en ligne. Il y a aussi eu deux lectures en anglais : Velvet undercover de Teri Brown (je vous en reparlerai en novembre, car il fait partie d’un projet) et One dark throne de Kendare Blake qui fut un brin en-dessous du premier.

J’ai aussi profité de ma dernière journée sur Metz pour voir la nouvelle exposition du Centre Pompidou, L’aventure de la couleur. Une petite exposition que j’ai grandement appréciée et qui m’a permis de voir des Matisse, quelques monochromes d’Yves Klein dont l’International Klein Blue est une pure merveille que je peux admirer pendant des heures.

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Jessie Burton • The Miniaturist (2014)

The Miniaturist • Jessie Burton • Picador • 2014 • 424 pages

On a brisk autumn day in 1686, eighteen-year-old Nella Oortman arrives in Amsterdam to begin a new life as the wife of illustrious merchant trader Johannes Brandt. But her new home, while splendorous, is not welcoming. Johannes is kind yet distant, always locked in his study or at his warehouse office—leaving Nella alone with his sister, the sharp-tongued and forbidding Marin.

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Les intérieurs de Vermeer, Pieter de Hooch, Samuel van Hoogstraten, les petites rues et ruelles, les places qui sont peintes nous ont toujours donné à voir la vie quotidienne des Hollandais des XVI et XVII siècle. Cependant, ils gardent tout de même une part de mystères sur la vie privée et intime, même s’il y a quelques tableaux dans ce sens. The Miniaturist de Jessie Burton imagine ce qu’il peut se passer derrière ces fenêtres et ces portes.

L’âge d’or hollandais fait partie de ces périodes historiques que j’adore que j’ai eu la chance de pouvoir étudier. En revanche, ce roman est véritablement un des premiers que je lis concernant cette période. Après avoir terminé celui-ci, je ne pense pas m’arrêter en si bon chemin, car il fut un coup de coeur sous bien des aspects dont l’un des premiers tient au talent de l’auteur pour faire revivre la société hollandaise de cette époque. Elle se rapproche d’une vérité historique, même si le livre a un petit côté fantastique, fantasmagorique. Les principaux éléments sont présents : l’importance de la ville (tout doit être fait pour sa gloire, et notamment par delà ses murs), l’importance également accordée à l’argent quoi doit être autant montré que caché, une société marchande avant tout, la religion et sa place parfois ambiguë… Je les ai trouvé bien développés dans la mesure où ils m’ont donné l’impression de vivre et d’évoluer aux côtés de Nella et de sa nouvelle vie à Amsterdam. Je n’ai pas eu l’impression d’un gros décalage historique ou d’énormes anachronismes.

L’aspect historique est un premier positif. Cependant, couplé à l’ambiance que Jessie Burton met doucement en place, il ne m’en fallait pas plus pour que le coup de coeur s’annonce. Je suis relativement friande de mystères qui se cachent derrière les portes, de secrets de famille bien cachés… J’ai vraiment été servie, car dans The Miniaturist, l’auteur propose révélations sur révélations. Elles peuvent paraître parfois un peu rocambolesques, mais elles ont sur aussi me charmaient, car elles me montraient différents aspects de la société d’Amsterdam en mettant en scène un personnage de couleur, un homosexuel, des femmes de toute conditions. La manière dont ils essaient de composer avec la société qui les observe et les juge constamment, prête à sauter sur leur moindre faux pas, renforce l’ambiance pesante du roman. Comme les personnages, le lecteur ne sait plus sur quel pied danser et à qui faire confiance. Cette oppression, ce sentiment lugubre qui habite la maison de Nella se retrouve aussi dans les descriptions de la ville et du temps. Du coup, le sentiment d’évoluer auprès des personnages s’en trouve renforcé. J’ai véritablement été immergée dans leurs vies quotidiennes et leurs drames. Impossible de lâcher le livre avant de savoir la fin.

De plus, j’ai trouvé toute l’intrigue autour du miniaturiste et de la maison de poupée absolument génial. Le fait qu’elle permettait au personnage principal d’en apprendre plus sur son entourage m’a énormément plu. J’ai adoré cette idée et la manière dont elle a été développée. Elle apporte aussi sa touche de mystère. Tout comme Nella, j’attendais avec impatience la prochaine livraison. Avec un peu d’anxiété également ! C’est un élément étonnant de l’intrigue qui apporte quelque chose en plus, sans pour autant prendre toute la place. Cette maison n’est parfois qu’une présence fantomatique.

Le roman m’a enfin marqué par l’ensemble des personnages féminins, notamment les trois femmes de la famille Brandt : Petronella, la jeune mariée ; Marin, la soeur d’un riche marchand et célibataire, et Cornelia, la servante. Elles démontrent trois types de conditions, mais aussi la manière dont elles essaient de se faire une place dans la société avec les libertés qui leurs sont laissées. J’ai vraiment aimé le portrait que Jessie Burton fait d’elles. Je les ai toutes appréciées, chacune pour de raisons différentes. Cornelia, par exemple, m’a plu pour sa loyauté à toute épreuve. Nella m’a impressionné par son évolution au fil des pages. D’une jeune fille peu sûre d’elle, elle s’impose doucement mais sûrement au point d’avoir le destin de sa famille entre ses mains… Elles furent toutes les trois le genre de personnages que je retiens.

The Miniaturist fut ma première découverte de la plume de Jessie Burton et je ne pense pas m’arrêter là. Elle a publié un deuxième roman, The Muse, qui propose une histoire prenant place dans le monde de l’art qui ne pourrait que me plaire. Depuis, j’ai aussi appris que le livre a été adapté par une mini-série, par la BBC. Ils sont généralement très bons pour les period dramas. Je pense m’y plonger prochainement.

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