Patricia Falvey • The Girls of Ennismore (2017)

The Girls of Ennismore • Patricia Falvey • 2017 • Editions Corvus • 480 pages

It’s the early years of the twentieth century, and Victoria Bell and Rosie Killeen are best friends. Growing up in rural Ireland’s County Mayo, their friendship is forged against the glorious backdrop of Ennismore House. However, Victoria, born of the aristocracy, and Rosie, daughter of a local farmer, both find that the disparity of their class and the simmering social tension in Ireland will push their friendship to the brink… 

J’ai découvert ce roman grâce à Céline, du blog Le monde de Sapotille. Nous l’avons lu ensemble dans le cadre de son challenge littéraire autour de l’Irlande. Roman historique se déroulant en Irlande, je suis déçue par cet ouvrage qui ne m’a pas du tout transporté.

J’ai eu beaucoup de mal à m’attacher aux deux personnages principaux, Victoria et Rosie. Dès les premières pages, alors qu’elles sont encore en enfance, je n’ai réussi à créer aucun lien avec elles. Même quand elles grandissent, je ne me suis pas investie dans leurs nouvelles vies et ambitions. Rosie est peut-être celle que j’ai le plus apprécié (tout en nuançant mon propos). Son destin est un peu plus intéressant, mais son orgueil m’a parfois découragé. Victoria, la jeune aristocrate, n’est pas un personnage qui m’a convaincu. Sa rébellion sonnait faux à mes yeux. Je ne sais pas si elle faisait pour dire de faire, d’ennuyer sa mère en étant en conflit constant avec elle ou parce qu’elle s’intéressait vraiment à l’indépendance irlandaise. Je pense que cela est notamment dû au manque de profondeur des personnages. En tant que lectrice, j’ai trouvé que l’accès à leurs pensées, motivations profondes ne transparaît qu’à travers les dialogues.

Le début du roman a également été difficile avec les trop nombreuses ellipses narratives. J’ai eu du mal à suivre ces bons dans le temps, mais, à la rigueur, j’en comprenais certaines : mettre rapidement des éléments en place pour arriver plus vite au coeur du sujet. Je pensais réellement qu’une fois l’intrigue bien mise en place, il n’y en aurait plus. Je me trompais. J’ai encore eu ce sentiment de sauter parfois du coq à l’âne ou d’avoir raté un épisode. Il y a des événements ou des annonces qui tombent comme un cheveu sur la soupe à cause de cette omniprésence d’ellipses. L’effet de surprise est quelque peu plat, à mon avis. À cela s’ajoutent un manque de suspens et des épisodes qui se voient venir… Non, merci.

De plus, du fait de ces ellipses narratives à répétition, le rythme et la qualité du roman sont très inégaux d’un chapitre à l’autre, ou même d’une sous-partie à l’autre. Il y a quelques aspects qui m’ont dérangé. En premier lieu, Patricia Falvey situe son roman durant une époque très intéressante. Le début du XIX siècle est mouvementé avec des bouleversements sociaux, le rejet de la société de classe avec le déclin progressif des aristocrates et des grands propriétaires terriens que le naufrage du Titanic, mais surtout la Première Guerre mondiale vont accélérer. Ces points sont évoqués dans le roman, mais ils manquent sérieusement de développement à mon goût. Tout comme pour les personnages, beaucoup de choses semblent simplement survoler.

Par exemple, l’héritier mâle d’Ennismore décède lors du naufrage du Titanic. Il s’agit aussi de l’exemple type d’annonce qui arrive sans réel suspens à partir du moment où l’auteur évoque un voyage en Amérique sur un nouveau paquebot prodigieux, mais aussi dont l’effet tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. J’ai trouvé les conséquences de l’après traitées de manière très légère alors qu’il s’agit tout de même d’un grand chamboulement. En contrepartie, Patricia Falvey passe du temps sur d’autres aspects qui m’ont semblé bien moins intéressants. J’aurai apprécié ce livre, s’il y avait bien une centaine de pages en moins.

C’est une période historique également mouvementée pour l’Irlande, car en 1916, se déroule l’insurrection de Pâques. C’est un échec militaire du fait de l’absence de mobilisation populaire à Dublin (et Enniscorthy). La déclaration d’indépendance a lieu le 21 janvier 1919, et s’ensuit la guerre d’indépendance de janvier 1919 à juillet 1921. Elle aboutit à la création de la République d’Irlande. Arrivée à la moitié environ de cette fresque historique, avec de décider d’abandonner cette lecture, j’ai eu du mal à voir le frémissement d’une volonté de voir l’Irlande indépendante dans les deux personnages principaux. Les domestiques l’évoquent rapidement, mais plus contre les classes sociales, l’écrasement qui subissent de la part des aristocrates. J’y ai plus vu une lutte des classes que réellement une lutte indépendantiste.

The Girls of Ennismore est une fresque historique qui avait tout pour me plaire : le destin de deux femmes courageuses à une époque où elles sont cantonnées à trois rôles différents (mère et épouse, forces de travail ou prostituées) ; l’Irlande à l’aube de son indépendance avec également l’évocation du naufrage du Titanic et le premier conflit mondial. L’auteur évoque l’émancipation des femmes. Toutefois, de trop nombreux points m’ont déçue. Ce roman n’a pas su me charmer et m’impliquer dans les destins de Rosie et Victoria. Il sera bien vite oublié.

Emerald Island Challenge #3

La femme qui se cognait dans les portes • Roddy Doyle • 1996 • Pavillons Poche • 329 pages

Après le succès de sa trilogie de Barrytown et le triomphe de Paddy Clarke Ha Ha Ha, Roddy Doyle réussit un nouveau tour de force avec ce roman où il trouve – lui, un homme – le ton juste pour dire « Moi, Paula, trente-neuf ans, femme battue ». C’est avec un mélange d’humour – irlandais bien sûr – et de cruauté qu’il prend la voix de cette Paula Spencer, une Dublinoise dont la vie conjugale a été ponctuée de raclées, de dents et de côtes brisées, alcoolique au surplus et par voie de conséquence. Mais qui reste digne et garde la force de prétendre, à l’hôpital, après chaque dérouillée, qu’elle s’est « cognée dans la porte », un grand livre.

Roddy Doyle est un auteur irlandais que j’aime beaucoup et dont j’ai déjà lu quelques titres quand j’avais une vingtaine d’années, comme sa trilogie Barrytown ou Trois femmes et un fantôme. Je retourne vers lui avec La femme qui se cognait dans les portes, publié la première fois dans les années 1990. Le roman n’a pas pris une ride et il reste malheureusement d’actualité. Le sujet abordé est celui des violences domestiques et il est raconté du point de vue d’une femme qui a subi pendant de longues années les coups de son mari.

C’est un roman avec lequel j’ai eu énormément de mal, et je n’ai pas réussi à le terminer. Il est extrêmement rare que j’apprécie d’être autant mise mal à l’aise par une lecture. Cela a été le cas dès le début. Roddy Doyle ne cache rien des abus physiques et moraux que subit le personnage principal de la part de son mari, mais aussi durant son adolescence de la part de sa famille ou de ses camarades. L’auteur montre parfaitement que la violence est absolument partout. Il faut souvent avoir le coeur bien accroché, car il y a des passages difficiles. Même si c’est un livre essentiel, il n’est pas à mettre entre toutes les mains.

Certes, un abandon pour ma part. Je pense que je l’ai lu à un mauvais moment et je suis totalement passée à côté.

Follow me to ground • Sue Rainsford • 2020 • Scribner • 208 pages

Ada and her father, touched by the power to heal illness, live on the edge of a village where they help sick locals—or “Cures”—by cracking open their damaged bodies or temporarily burying them in the reviving, dangerous Ground nearby. Ada, a being both more and less than human, is mostly uninterested in the Cures, until she meets a man named Samson. When they strike up an affair, to the displeasure of her father and Samson’s widowed, pregnant sister, Ada is torn between her old way of life and new possibilities with her lover—and eventually comes to a decision that will forever change Samson, the town, and the Ground itself.

Je découvre la plume d’une nouvelle écrivaine irlandaise, Sue Rainsford. Follow me to ground est un roman particulier, mais qui m’a laissé sur le banc de touche.

Il y avait de bonnes idées avec les guérisons, une famille un peu magique. Depuis quelques temps, j’apprécie les ouvrages mettant en scène un certain réalisme magique. Celui-ci avait donc tout pour me plaire. Cependant, dès les premières pages, l’auteur m’a complètement perdu. Elle lâche son lecteur dans un monde sans réelles explications. Celles qui sont données sont bien trop vagues et n’aident pas à la compréhension globale de l’ouvrage. Je ne comprenais pas ce que je lisais. Ce n’était pas un problème de niveau de langue, mais des descriptions et des passages très bizarres, notamment les interventions chirurgicales.

Non seulement j’ai eu du mal avec les descriptions à imaginer l’histoire, les personnages, les lieux, je n’ai pas aimé le rythme saccadé de l’histoire, les va-et-vient dans le temps. Je me suis également attaché à aucun des différents personnages, aucun lien ne se crée avec eux. Il est ainsi d’autant plus difficile de s’investir dans l’intrigue ou leurs destins. En définitif, je suis restée très en extérieur de ce roman. Il est pourtant relativement court, mais je me suis vraiment ennuyée.

Emerald Island Challenge • Des films autour de l’Irlande

Céline, du blog Le monde de Sapotille, reconduit pour la deuxième année consécutive son challenge littéraire autour de l’Irlande. Des thématiques sont données et l’objectif est de lire un ouvrage qui s’y rapporte. Pour diversifier mes billets, j’avais proposé, pour la première session, une playlist regroupant mes artistes irlandais préférés. Cette fois-ci, je change pour un article cinématographie (avec quelques séries) autour de l’Irlande, en fonction de différentes thématiques. À chacune d’elles, je propose également quelques lectures en relation.

Sur la guerre civile irlandaise et l’IRA

Le vent se lève • Ken Loach • 2006 • 2 heures 7 minutes

Irlande, 1920. Des paysans s’unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d’indépendance du peuple irlandais. Par sens du devoir et amour de son pays, Damien abandonne sa jeune carrière de médecin et rejoint son frère Teddy dans le dangereux combat pour la liberté…

Le vent se lève est le premier film de ce réalisateur que j’ai vu, et revu un certain nombre de fois. C’est un des plus beaux sur l’histoire de l’Irlande avec un Cilliam Murphy absolument excellent.

Hunger • Steve McQueen • 2008 • 1 heure 36 minutes

Prison de Maze, Irlande du Nord, 1981. Raymond Lohan est surveillant, affecté au sinistre Quartier H, celui des prisonniers politiques de l’IRA qui ont entamé le « Blanket and No-Wash Protest » pour témoigner leur colère. Le jeune Davey Gillen, qui vient d’être incarcéré, refuse de porter l’uniforme car il ne se considère pas comme un criminel de droit commun. Rejoignant le mouvement du Blanket Protest, il partage une cellule répugnante avec Gerry Campbell, autre détenu politique, qui lui montre comment communiquer avec l’extérieur grâce au leader Bobby Sands. Lorsque la direction de la prison propose aux détenus des vêtements civils, une émeute éclate. La violence fait tache d’huile et plus aucun gardien de prison n’est désormais en sécurité. Raymond Lohan est abattu d’une balle dans la tête.

Hunger est un film avec lequel il faut s’accrocher, car il y a très peu de dialogues et de musiques. Il y a des plans très contemplatifs, mais il est intéressant sur l’histoire du pays, les protestations et revendications politiques et la grève de la faim de Bobby Sands.

Shadow Dancer James Marsh • 2012 • 1 heure 41 minutes

Collette, jeune veuve, est une républicaine, vivant à Belfast, avec sa mère et ses frères, de fervents activistes de l’IRA. Suite à son arrestation après un attentat avorté au cœur de Londres, Mac, un agent secret du MI5, lui offre le choix : passer 25 années en prison et ainsi perdre ce qu’elle a de plus cher, son fils, ou espionner sa propre famille. Elle décide de faire confiance à Mac, et retourne parmi les siens… 

Un thriller psychologique autour de l’IRA se déroulant en Irlande du Nord avec une tension bien présente et une fine qui laisse bouche bée.

Rebellion • Colin Treevan • 2016 • 2 saisons

Feuilleton en cinq parties sur la naissance de l’Irlande moderne. L’histoire est racontée de la perspective d’un groupe de personnages fictifs qui vivent par les événements politiques de l’Insurrection de Pâques 1916.

Une série en deux saisons sur les événements de 1916. Je l’apprécie aussi pour ses plans de Dublin qui me rappellent mon année là-bas.

À lire également : Mon traître et Retour à Killybegs de Sorj Chalandon ; The Story of Ireland de Neil Hegarty ; La parole de Fergus de Siobhan Dowd…

Sur l’immigration irlandaise

Brooklyn • John Crowley • 2015 • 1 heure 45 minutes

Dans les années 50, une jeune Irlandaise part à New-York en espérant y trouver du travail. Employée dans un grand magasin, elle prend parallèlement des cours de comptabilité. Elle rencontre un plombier italien et en tombe amoureuse. Tiraillée entre son ancienne vie avec ses proches et sa nouvelle à New-York, elle va devoir faire un choix, quelle vie souhaite-elle mener ?

J’ai également lu le livre et j’ai largement préféré son adaptation cinématographique qui enlève les longueurs du roman. Une très belle histoire sur l’immigration, le mal du pays…

Jimmy’s Hall • Ken Loach • 2014 • 1 heure 44 minutes

1932 – Après un exil de 10 ans aux Etats-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour aider sa mère à s’occuper de la ferme familiale. L’Irlande qu’il retrouve, une dizaine d’années après la guerre civile, s’est dotée d’un nouveau gouvernement. Tous les espoirs sont permis… Suite aux sollicitations des jeunes du Comté de Leitrim, Jimmy, malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis comme l’Eglise ou les propriétaires terriens, décide de rouvrir le « Hall », un foyer de jeunesse gratuit et ouvert à tous où l’on se retrouve pour danser, étudier ou discuter. Le succès est immédiat. Mais l’influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes n’est pas du goût de tout le monde au village. Les tensions refont surface.

Une très belle histoire, de belles musiques. Ici, c’est un film qui raconte plutôt le retour d’un homme après son immigration.

À lire également : Brooklyn de Colm Toibin ; Les cendres d’Angela de Franck McCourt…

Sur le scandale des maisons mères-enfants

Philomena • Stephen Frears • 2013 • 1 heure 38 minutes

Irlande, 1952. Philomena Lee, encore adolescente, tombe enceinte. Rejetée par sa famille, elle est envoyée au couvent de Roscrea. En compensation des soins prodigués par les religieuses avant et pendant la naissance, elle travaille à la blanchisserie, et n’est autorisée à voir son fils, Anthony, qu’une heure par jour. À l’âge de trois ans, il lui est arraché pour être adopté par des Américains. Pendant des années, Philomena essaiera de le retrouver.Quand, cinquante ans plus tard, elle rencontre Martin Sixmith, journaliste désabusé, elle lui raconte son histoire, et ce dernier la persuade de l’accompagner aux Etats-Unis à la recherche d’Anthony. 

Ce film a été un coup de coeur énorme, qui m’a fait passer des rires aux larmes. Contrairement, au prochain film que je présente, le réalisateur a choisi d’évoquer l’après, quand un femme décide de retrouver l’enfant qu’on lui a pris. Ce scandale secoue encore l’Irlande.

The Magdalene Sisters • Peter Mullan • 2002 • 1 heure 54 minutes

En Irlande, dans le comté de Dublin, en 1964.
Lors d’un mariage, Margaret est violée par son cousin. La honte s’abat sur toute la famille. Au petit matin, le curé de la paroisse vient chercher Margaret.
Bernadette est pensionnaire dans un orphelinat. En grandissant, devenue jolie, elle suscite la convoitise des jeunes gens du quartier. Considérant que sa nature et son caractère la destinent au pire, la direction de l’orphelinat la confie alors à l’unique institution susceptible de la maintenir dans le droit chemin.
Rose, qui n’est pas mariée, vient de donner naissance à un petit garçon. Séparée de son bébé, elle est emmenée au couvent des sœurs de Marie-Madeleine.
Les trois jeunes femmes sont immédiatement confrontées à Sœur Bridget, qui dirige l’établissement et leur explique comment, par la prière et le travail, elles expieront leurs pêchés et sauveront leur âme.

Pour celui-ci, l’action se déroule dans un couvent qui accueille les futures mères. Un film plein d’émotions sur la place de la religion en Irlande et celle des femmes.

À lire également : All the bad apples de Moïra Fowley-Doyle…

Sur la vie en Irlande

Rosie Davis • Paddy Breathnach • 2018 • 1 heure 26 minutes

Rosie et son mari forment une famille heureuse avec leurs quatre jeunes enfants. Travailleurs pauvres, ils vivent modestement de leurs revenus à Dublin. Le jour où leur propriétaire décide de vendre leur appartement, leur vie bascule dans la précarité. Trouver une chambre, même pour une nuit, est un défi quotidien. Avec beaucoup d’amour et de courage, Rosie et son mari vont affronter cette épreuve, et tout faire pour préserver leur famille.

Rosie Davis est un film qui m’a beaucoup touché, car il évoque la crise du logement que connaît Dublin depuis des années. Le film évoque les difficultés d’une famille relativement pauvre qui a été mise à la porte du jour au lendemain par leur propriétaire et qui ne trouve plus à se loger à Dublin.

Derry Girls • 2018 • 2 saisons (en cours)

Dans l’Irlande des années 1990, les exploits d’une ado de 16 ans, ses amies et sa famille dans une petite ville sous la répression anglaise.

Je finis sur une note plus joyeuse avec cette série nord-irlandaise. Que de fous rires devant de ce groupe d’adolescents alors que les tensions entre protestants et catholiques sont encore présentes. C’est avec plaisir que je retrouve la musique des années 1990, comme Take that ou The Cranberries.

À lire également : Asking for it de Louise O’Neill ; Sans un cri de Siobhan Dowd ; la série The Commitment de Roddy Doyle ; Paddy Clarke ha ha ha de Roddy Doyle ; Dubliners de James Joyce…

L’Irlande se raconte avec le Emerald Island Challenge, Partie 1

Durant le mois de mars, l’Irlande a été mise à l’honneur, entre le Irish Readathon, proposé par des blogueurs irlandais, et le Emerald Island Challenge, par Céline du blog Le monde de Sapotille. Les deux challenges ont eu pour vocation de faire découvrir la littérature irlandaise.

L’Irlande est un pays que j’adore et où j’ai eu la chance de pouvoir y habiter durant quasiment une année, grâce au programme européen Erasmus. J’ai lu énormément d’auteurs irlandais à cette période. Dublin est fière de son héritage littéraire, entre Bram Stocker, James Joyce, Oscar Wilde, Jonathan Swift… Outre un musée des auteurs dublinois, des festivals, des maisons des illustres, la ville s’est vu discerner le label Ville créative de l’UNESCO dans le domaine de la littérature.

Pour faire honneur à ce magnifique pays, j’ai pioché quelques livres à la fois d’auteurs irlandais, mais également d’autres nationalités qui parlent de l’Irlande.

•••

Les jours meilleurs • Cecelia Ahern • Milady • 2012 • 480 pages

À force de traquer le scoop et de dévoiler la vie privée des gens dans les colonnes de la presse à scandale, Kitty est dans l’impasse. Sa carrière de journaliste piétine, et ses frasques lui valent une réputation désastreuse. Tout s’effondre quand elle apprend que Constance, la femme qui lui a tout appris, vit ses derniers instants. Elle se rend à son chevet et lui demande quelle histoire elle a toujours rêvé d’écrire. Mais la réponse arrive trop tard, sous la forme d’une liste de cent noms, sans aucune explication. Bien décidée à percer le mystère, Kitty tente de comprendre ce qui relie entre eux ces inconnus. En allant à leur rencontre, elle va découvrir des aspects pour le moins inattendus de la vie de Constance et peut-être même trouver un sens à la sienne.

Après Tombée du ciel, je me suis lancée dans un nouveau roman de Cecelia Ahern. Cette lecture confirme que les ouvrages de cette auteur irlandaise ne sont pas du tout fait pour moi. Je peux faire les mêmes reproches aux deux livres.

Le premier aspect qui me dérange est l’héroïne absolument insupportable. Dans Les Jours meilleurs, Katy est une journaliste qui a ruiné la vie d’un professeur en l’accusant à tort d’agressions sexuelles sur des mineurs. Elle se plaint pendant une bonne partie du roman que sa vie et sa carrière sont ruinées. Elle oublie bien souvent qu’elle a aussi détruit la vie et la carrière d’une autre personne. Son comportement détestable a véritablement eu un impact sur ma lecture. Je n’ai pas vraiment eu envie de continuer cette aventure avec elle.

Deuxièmement, l’histoire est convenue. En commençant le roman, je sais exactement où l’auteur va m’amener. Le personnage principal va évoluer et redevenir une bonne personne, elle va sûrement finir avec son meilleur ami depuis des années… À cela, s’ajoute un début qui traîne énormément en longueur. De ce fait, il en faut peu pour que j’abandonne au bout d’une centaine de pages, tout en sachant que l’histoire devient réellement intéressantes chez Ahern dans les cinquante dernières pages. Cependant, je n’ai pas le courage de tout lire pour en arriver jusque-là. Ce sera très certainement mon dernier roman de l’auteur.

•••

Highfire • Eoin Colfer • Harper Perennial • Janvier 2020 • 377 pages

In the days of yore, he flew the skies and scorched angry mobs—now he hides from swamp tour boats and rises only with the greatest reluctance from his Laz-Z-Boy recliner. Laying low in the bayou, this once-magnificent fire breather has been reduced to lighting Marlboros with nose sparks, swilling Absolut in a Flashdance T-shirt, and binging Netflix in a fishing shack. For centuries, he struck fear in hearts far and wide as Wyvern, Lord Highfire of the Highfire Eyrie—now he goes by Vern. However…he has survived, unlike the rest. He is the last of his kind, the last dragon. Still, no amount of vodka can drown the loneliness in his molten core. Vern’s glory days are long gone. Or are they?

A canny Cajun swamp rat, young Everett “Squib” Moreau does what he can to survive, trying not to break the heart of his saintly single mother. He’s finally decided to work for a shady smuggler—but on his first night, he witnesses his boss murdered by a crooked constable.

Eoin Colfer a bercé une partie de mon enfance et de mon adolescence avec sa série fantastique Artemis Fowl. L’adaptation doit sortir prochainement. Cependant, l’autre actualité de l’auteur en 2020 concerne la sortie de son nouveau roman, Highfire. Destiné à un public adulte, Colfer s’adresse aux fans de la première heure avec une intrigue qui reprend certains éléments qui ont fait son succès.

Pour les personnages, un duo improbable qui rappelle ce que l’auteur a déjà proposé. Un jeune adolescent, anti-héros par excellence, délinquant avec une absence de figure paternelle, découvre l’existe d’un peuple fantastique. Dans Highfire, ce ne sont pas les fées, mais un dragon. Ce dernier voue une passion à la vodka et à Dirty Dancing. C’est sûrement la touche humoristique de l’auteur, mais malheureusement ce petit côté décalé n’a pas fonctionné avec moi, tout comme ce duo qui fait remonter des souvenirs et donne un goût de déjà vu.

Ensuite, je n’ai jamais réussi à rentrer dans l’histoire. J’ai apprécié qu’elle se situe dans le bayou de la Louisiane, mais c’est peut-être le seul aspect positif du roman que je retiens. L’intrigue est très longue à se mettre en place. Je n’ai pas accroché, car il me manquait quelque chose pour que je me passionne pour les personnages principaux et leur destin commun. Le style m’a également déplu et rebuté. Je ne l’ai pas trouvé agréable à lire. Je n’ai rien contre la vulgarité, mais quand elle est justifiée et parcimonieuse.

Je referme ce nouveau roman d’Eoin Colfer, attendu avec impatience, sur une déception. Beaucoup de points négatifs qui n’ont pas rendu cette lecture des plus agréables.

•••

Great Goddesses: Life lessons from myths and monsters • Nikita Gill • Ebury Press • Septembre 2019 • 256 pages

Wonder at Medusa’s potent venom, Circe’s fierce sorcery and Athena rising up over Olympus, as Nikita Gill majestically explores the untold stories of the life bringers, warriors, creators, survivors and destroyers that shook the world – the great Greek Goddesses.

Vividly re-imagined and beautifully illustrated, step into an ancient world transformed by modern feminist magic.

‘I watch Girl become Goddess
and the metamorphosis is more
magnificent than anything
I have ever known.’

Difficile de faire rentrer ce livre de Nikita Gill dans une catégorie. À la fois recueil de poésie, textes libres ou avec des passages qui ressemblent plus à des essais, Great Goddesses est un objet littéraire non identifié qui a été un énorme coup de coeur. L’idée de départ est de donner la parole aux dieux grecs autour de leurs vies, de leurs familles et de leurs destins, de ce qu’ils sont devenus après la chute de l’Olympe, comment se débrouillent-ils à notre époque.

Publié en 2019, je l’ai commencé dans l’idée de lire de la poésie contemporaine. Cependant, la diversité des textes ne m’a pas déçue. J’ai trouvé que cela sert bien le propos de l’auteur autour des relations familiales, le rôle des déesses, minimisé sur l’Olympe. Elles se découvrent de nouveaux rôles à notre époque où elles reviennent sur le devant de la scène. Elles se sont adaptées, attendant patiemment leur heure. J’ai vraiment trouvé cet ouvrage passionnant à lire et qui a une résonance dans l’actualité, avec un côté plausible qui fait penser au réalisme magique. Le livre est également très bien écrit, fluide et agréable.

J’ai découvert cette actrice nord-irlandaise avec sa dernière parution. Elle en a écrit d’autres dans la même veine et c’est avec plaisir que je découvrirai le reste de sa bibliographie.

Mon expérience Erasmus #5 • Vivre en Irlande, Manger

S’installer dans un pays étranger rime aussi avec la découverte de ses spécificités culinaires. C’est aussi prendre le risque de devoir changer ses habitudes alimentaires. Avant mon départ, j’ai souvent eu le droit à des « tu verras, on mange mal en Irlande » ou des « tu vas prendre du poids« … À la fin de mon année Erasmus, je n’ai pris qu’un kilo qui, entre nous, a vite été perdu. Au final, que mange-t-on en Irlande ? Certaines spécialités françaises m’ont-elles manqué ?

Irish Stew

Découvrir les spécialités irlandaises

Dès mes premiers jours à Dublin, j’ai voulu goûter aux plats typiques irlandais : l’Irish stew dont je raffole, la Shepherd’s pie (hachis parmentier irlandais), le colcannon (purée de pommes de terre, choux et oignon), le soda bread… Je me suis aussi fait plaisir au niveau des scones, tangy lemon cake ou apple pie (tout gâteau à base de pommes est un peu mon péché mignon). J’ai aussi découvert les fingers ou les plateaux dans les pubs à partager. Ce n’est pas la nourriture la plus saine qui soit au monde, mais il y a un côté très convivial. Le premier que j’ai mangé était lors de ma première sortie avec mes colocataires irlandaises pour la finale d’un sport gaélique. J’ai converti mes parents quand ils sont venus me rendre visite. Après une journée de visite et avec une Guinness bien fraîche, c’est parfait. De ce point de vue, j’ai vraiment profité. Des petits déjeuners typiquement irlandais dont un des meilleurs, dans un endroit magnifique, est chez Old Music Shop à North Frederic Street.

À lire également : mes bonnes adresses dublinoises

Depuis mon retour, certaines choses me manquent terriblement, je dois bien l’avouer. Le cidre à la pression, par exemple, selon les marques et cela ne se fait malheureusement pas en France (mais je milite pour). Le soda bread est également une spécialité que je regrette de ne pas trouver en France, car je le trouve vraiment très bon. Les scones, apple pie étaient aussi à tomber et, heureusement, j’arrive à les faire maison. Je n’ai pas parlé de sucreries typiques, car tout simplement, je ne suis pas amatrice de ce genre de choses et je me passe très bien de chocolat aussi.

Au quotidien

Faire les courses, surtout les premières semaines, s’est révélé parfois compliqué. Le coût de la vie est tout de même plus élevé qu’en France, notamment pour les fruits et les légumes qui sont à la base de mon alimentation. La première chose qui est étonnante est que certains d’entre eux peuvent être vendus à l’unité, comme les oranges ou les tomates. Je me suis fait avoir une ou deux fois et, à la fin, je faisais plus attention. Pour ne pas avoir des notes trop lourdes, je privilégiais les promotions et adoptais mon menu de la semaine en conséquence. Comme en France, certaines choses sont beaucoup plus chères que d’autres. Mon budget pour une semaine était compris entre 30 et 40 euros, contre 25 euros environ en France. C’est un peu plus, mais pas déraisonnable non plus.

Finalement, je n’ai pas plus changé mes habitudes par rapport en France. J’ai même appris à cuisiner d’autres légumes, car je dépendais des promotions du moment. Je me suis vite adaptée et ce n’était pas l’aspect financier le plus lourd de cette année à l’étranger. Mon plus gros poste de dépenses concernait les factures et le loyer.

Mon expérience Erasmus #4 • Vivre en Irlande, Trouver un logement

Je me doutais du niveau de vie d’un pays comme l’Irlande et le problème d’être une île. J’avais un peu moins conscience de la crise du logement que subit Dublin avant d’être moi-même et de devoir trouver où me loger. La situation est relativement catastrophique. La capitale de la République d’Irlande attire toujours plus d’expatriés, d’Irlandais en quête d’une nouvelle vie ou d’un travail. C’est une ville dynamique et accueillante avec une vie nocturne et culturelle intéressante. Il y a également de nombreux étudiants. Dublin accueille deux des plus anciennes et grandes universités du pays, TCD, Trinity College Dublin, et UCD, University College Dublin, sans parler de petites universités moins connues.

Cela rend la ville, certes, très cosmopolite, mais malheureusement, tout ce qui touche aux logements n’avance pas aussi vite. Il y a trop de demandes pour l’offre. Les propriétaires le savent et en profitent largement. Les gens sont aussi prêt à tout accepter, et c’est normal. Certaines situations sont à la limite de l’indécence et trouver un logement correct avec un loyer qui ne coûte pas un rein devient un véritable parcours du combattant.

Pour ma part, j’ai commencé par chercher des petits studios, ou des chambres universitaires. En France, ce type de logements pour les étudiants restent relativement abordables. À Dublin, le loyer pour un studio commence aux alentours de 800-900 euros ; pour la résidence universitaire, il faut compter environ 1.000 euros par mois. La colocation est reine à Dublin. De ce que j’ai pu voir si les groupes de Français, c’est aussi plus difficile pour un couple de trouver une chambre dans une colocation que pour une personne seule.

Quelques conseils pour trouver un logement

Attention aux arnaques : elles sont malheureusement monnaie courante. Cela peut être, par exemple, un soi-disant propriétaire qui n’est pas sur Dublin et qui vous propose de louer le logement depuis AirBnB, mais, en réalité, celui-ci n’existe même pas. Cela sent l’arnaque à plein nez. N’hésitez pas à vous inscrire sur The Ideal Flatmate. Ils remontent les scénarios d’arnaques et vous pouvez soumettre votre cas. D’où mon deuxième conseil.

Visiter tous les appartements : absolument tous. Cela veut dire qu’il ne faut pas chercher quand vous n’êtes pas sur Dublin. Cela ne sert à rien et vous risquez de perdre votre temps. Prenez une ou deux semaines en auberge de jeunesse ou en AirBnB pour pouvoir visiter les logements. Le logement se cherche une fois sur place. Cela vous permet aussi de voir l’appartement, la qualité de ce dernier. Ce ne sont pas les mêmes normes qu’en France. Je faisais une colocation dans une maison ouvrière typique où il y avait toujours des problèmes d’humidité. Nous avons jamais pu chauffer correctement la maison et le vent s’infiltrait. Ce sont autant d’éléments à prendre en compte.

Une autre raison de chercher sur place ? Les bonnes annonces ne restent pas longtemps en ligne. Il faut regarder très tôt le matin et appeler avec un numéro irlandais, de préférence. Ensuite, se déplacer avec déjà tous les documents prêts. De mon expérience, il faut s’armer de patience.

Des petits différences avec la France

La première chose est l’électricité. Outre le fait qu’elle soit bien plus chère qu’en France, elle fonctionne soit par abonnement soit par « top-up ». Nous avions ce dernier système dans la colocation et c’était particulier, du moins, pour des Françaises. C’est un peu comme les vieux forfaits téléphoniques. Vous mettez un certain montant. Quand tout est consommé, vous remettez. Nous en avions pour entre quinze à vingt euros par semaine, parfois plus durant l’hiver. J’ai aussi connu ce qu’était une coupure d’électricité pour défaut de paiement. Il faut s’y faire, et ce fut déconcertant au début.

Un peu comme la douche électrique. Quand ma colocataire a commencé à m’expliquer le fonctionnement, elle a bien ri en voyant ma tête. En France, j’ai juste à ouvrir le robinet et l’eau coule. À Dublin, il fallait appuyer sur un premier interrupteur pour allumer la douche. Il est souvent situé à l’extérieur de la salle de bain. Pour faire couler, il y a un autre dispositif, au sein même de la douche. Il fallait appuyer sur un autre bouton pour que l’eau coule. Un bouton électrique dans une douche… Cela m’a un peu inquiété au début, mais il ne m’est jamais rien arrivé.

Il y a aussi des choses intéressantes également comme les interrupteurs au niveau des prises électriques. Par exemple, pour cuisinier, je devais d’abord allumer l’interrupteur puis la plaque. Les fermer et ouvrir sont rapidement devenus des habitudes et c’était une sécurité.

Mon expérience Erasmus #3 • Les cours au Trinity College de Dublin

La vie étudiante et les cours étaient un des aspects que j’étais impatiente de découvrir en allant en Irlande. J’avais envie de voir si c’était comme dans les films et les séries que j’ai pu voir. Comment sont les cours au Trinity College ? Est-ce si différent de la France ? Vous saurez tout !

Les cours et les travaux dirigés

Une des premières choses que j’ai dû faire en arrivant est d’établir mon contrat pédagogique définitif. En d’autres termes, de choisir les matières que je suivrai tout au long de l’année. Malheureusement, le choix fut quelque peu limité, car certains cours que j’avais prévu de suivre n’étaient pas ouverts aux étudiants Erasmus. J’en avais aussi suivi certains en France. Cependant, j’ai pu suivre quelques-uns qui étaient absolument passionnants : la Grande-Bretagne à l’époque romaine, l’art irlandais et l’art japonais. J’ai adoré ces cours qui changeaient de ce que j’avais l’habitude d’étudier. C’était aussi une des raisons de mon départ. Après, le format est le même qu’en France : des cours magistraux et des travaux dirigés.

Il y a aussi pas mal de différences par rapport à la France. La portée des lectures et des connaissances personnelles n’est pas la même. Les cours sont relativement généraux et pas assez développés pour le travail que les professeurs demandent (les essais autant que les partiels). J’ai passé de longues heures à la bibliothèque à éplucher des bouquins. Toutefois, ce fut très formateur pour mon mémoire. Ces petites dissertations d’une quinzaine de pages devaient être argumentées de manière scientifique, les sources devaient être citées selon les normes et de manière la plus pertinente possible. La bibliographie contenait au moins une dizaine d’ouvrages de référence. J’ai apprécié le fait d’être traitée comme une étudiante classique du Trinity College et pas comme une étudiante étrangère. C’était parfois un véritable défi à relever, mais très formateur.

Une de mes plus grosses appréhensions était la langue. Arriverai-je à m’exprimer correctement en anglais et être comprise de tous, à ne pas être ridicule ? À écrire mes devoirs en anglais ? À comprendre le cours et à le prendre en note ? Les deux premières semaines de cours étaient difficiles et éprouvantes. Je me suis rapidement adaptée. Depuis, j’ai l’impression que je peux faire face à toutes les situations ou presque. De plus, les professeurs sont très accessibles. Certains se faisaient même appeler par leurs prénoms. Ils étaient très patients avec les étudiants, étrangers ou non.

La vie étudiante irlandaise

Elle n’a strictement rien à voir avec la vie étudiante française qui se résume surtout aux fêtes du jeudi soir. L’Irlande a des sociétés, des espèces d’associations étudiantes. Toutefois, elles ne se rattachent pas à un cursus universitaire en particulier. Il peut y avoir un club de droit ouvert à toutes les personnes intéressées par le droit, et pas uniquement les étudiants de cette filière. Elles sont plus ouvertes, et il est surtout possible de s’investir dans des domaines très différents : autour de la mode, du sport, des langues, du journalisme… Pour ma part, j’étais inscrite au club des étudiants étrangers, la Fashion Society, la Phil Society et un club littéraire.

Toutes les semaines, la programmation change et vous avez de quoi la remplir avec des activités très différentes. Je participais tous les mois à un club de lecture qui m’obligeait à lire et à débattre en anglais. J’adorais ce rendez-vous qui me sortait quelque peu de ma zone de confort. Il y avait des soirées cinéma ou quizz, des conférences (j’ai ainsi pu participer à une conférence de David Yates qui était venu parler de son travail sur le premier Fantastic Beast). Il y a bien sûr des fêtes et soirées étudiantes, mais ce n’est pas tout ce que la vie étudiante irlandaise a à offrir. Cette diversité et ce dynamisme me manquent depuis mon retour en France.

La bibliothèque universitaire

Ce fut un peu le point noir de cette année d’étude. J’ai l’habitude des bibliothèques étudiantes relativement ouvertes. Au Trinity, il était impossible de rentrer sans carte étudiante. Il m’est souvent arrivé de vouloir travailler à la bibliothèque, mais sans carte… Impossible d’y accéder. Le nombre de livres qui peuvent être empruntés est ridiculement faible. Un livre sur dix est empruntable, les nouveautés ou les dernières éditions ne sont pas toujours en rayon et il faut les demander. C’était parfois un peu galère de demander les livres, de les consulter dans le temps imparti.

EnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrer

Mon expérience Erasmus #2 Préparer son départ

Un départ en Erasmus ne se décide pas ni ne se prépare du jour au lendemain. C’est un parcours administratif parfois semé d’embûches, mais l’expérience en vaut le coup. Elle nécessite juste un peu de préparation une fois que vous êtes sûr(e)s et certain(e)s de vouloir partir.

Préparer le dossier

Vous pouvez commencer à vous renseigner dès la première année, notamment en faisant connaître vos intentions au professeur référent des relations internationales de votre UFR. Cela peut paraître incongru de vous dire de commencer à préparer votre Erasmus alors que vous venez tout juste d’arriver à la fac, mais pas tant que ça pour être franche. En effet, malheureusement, pas tout le monde ne peut partir en Erasmus, il y a des conditions et des places limitées. Pour prendre l’exemple de l’Université qui m’a envoyé dans ce programme d’échange, elle ne prenait que les élèves ayant eu 14 de moyenne ou plus et d’une moyenne équivalente en langue. Ou un examen réussi de type TOEIC et TOELF, CLES. Comptent les notes de la première et la deuxième années.

Du coup, connaître les modalités de sélection dès la première année permet de mieux se préparer, de savoir quels sont vos objectifs à atteindre. Les modalités peuvent changer d’une université à l’autre et d’une filière à l’autre. Ce qui était vrai pour moi ne l’est pas forcément pour vous. Avoir ses informations dès le début peut éviter quelques surprises lorsque vous préparerez votre dossier durant le premier semestre de la deuxième année de licence. Il faut également se renseigner sur les partenariats Erasmus de votre fac. Vous avez peut-être une idée de villes ou de pays, mais s’il n’existe pas de possibilités d’échanges, vous ne partirez pas ou difficilement. Il me paraît important de connaître dès le départ ces éléments qui vous aideront dans votre choix et pour préparer votre inscription.

Le dossier comprend, outre vos notes et différents documents, une lettre de motivation qui revient autant sur votre parcours que sur votre projet professionnel, sur les raisons qui font que cette université peut vous aider à atteindre vos objectifs. Vous pouvez formuler plusieurs demandes, pour mettre toutes les chances de votre côté. Vous allez également passer de longues heures à fouiller de fond en comble les sites des universités pour regarder les matières qui pourraient vous intéresser. Ce dossier est le premier pas le plus important et il faut vraiment le peaufiner et prendre le temps.

Définir un budget

Il existe une bourse automatique pour un départ en Erasmus. Cependant, elle ne couvrira jamais la totalité de vos besoins durant la durée de votre séjour. Elle est aux alentours de 1.200 euros (elle peut très légèrement varier d’une université à l’autre) pour un an. Pour un semestre, elle est moindre. De plus, 80% du montant vous seront versés aux alentours de novembre/décembre et les 20% restant seront pour votre retour. Il peut être intéressant de voir pour d’autres bourses (sur critères sociaux, de la région…). Il ne faut pas hésiter à les demander… Et puis, qui ne tente rien n’a rien et une aide financière est toujours bonne à prendre.

Surtout en fonction du pays où vous allez. Une des premières à faire est de se renseigner sur le niveau de vie du pays qui vous accueillera. Partant à Dublin, je savais que les postes concernant le loyer et la nourriture allaient être parmi les plus élevés. Il ne faut pas hésiter à prendre contact avec d’anciens étudiants Erasmus de votre université, pourquoi pas également des blogueurs expatriés ou des groupes Facebook de Français à l’étranger qui pourront répondre à vos questions et vous donner des informations. Cela vous aidera à construire votre budget.

Il y a aussi d’autres aspects pas forcément très drôles, mais qui ne faut pas oublier et négliger. Un passage par votre banquier ou banquière est indispensable, même si vous avez une peur bleue de ce dernier. Toutefois, elle peut faire une lettre d’introduction pour vous permettre d’ouvrir un compte à l’étranger, de vous renseigner sur les possibilités de votre carte… Il faut aussi voir si votre mutuelle prend en compte votre départ à l’étranger.

Se remettre doucement dans la langue du pays

Les premiers jours dans votre nouveau pays ne seront pas les plus faciles. Un peu du mal du pays, un peu trop d’administratif à mon goût… Mais il faut surtout d’ores et déjà parler la langue dès les premiers instants. Parler quotidiennement la langue demande de longs efforts. Il faudra oser. Avant de partir, j’avais un peu rafraîchi mon anglais en regardant quelques films ou séries en version anglaise. Je lisais des romans et la presse anglophone. Je faisais quelques exercices de grammaire via des sites. Cela rassure un peu plus.

EnregistrerEnregistrer

City Guide #1 • Dublin

Après avoir passé une dizaine de mois à Dublin à arpenter la ville de tous les côtés, il était grand temps de livrer mes bonnes adresses. Bien entendu, vous retrouvez les marques classiques (H&M, Mango, Zara, Urban Outfiters, New Look, Dorothy Perkins…) mais d’autres, moins connues, valent également le détour.

Shopping

Siopella

Il y a quatre boutiques sur Dublin, ayant chacune plus ou moins une spécialité. La plupart proposent des articles de luxe de seconde main comme des sacs à mains Michael Kors, Louis Vuitton… Une des boutiques de Temble Bar propose la marque Siopella et une autre peu connue, Native Youth que j’aime beaucoup. Il y a quelques bijoux également. Pour les accros à la mode, un détour par leurs boutiques est obligatoire !

Adresses : 29 Wiclow Street ; 8 Cecilia Street ; 25 A Temple Bar ; 8 A Cow Street

Lucy’s Lounge

Une petite boutique dans Temple Bar qui propose, au premier étage, des bijoux de petits créateurs dublinois. Le sous-sol est rempli de fringues vintage et il ne faut pas avoir peur de fouiller et de prendre son temps.

Adresse : 11 Fownes Street, Dublin 2

Oasis

La seule chaîne que je présenterai dans la section shopping, mais je ne connaissais pas du tout avant de venir en Irlande. Résultat : je suis devenue accro et, ouf, il livre en France.

Adresse : 3 St Stephen’s Green, Dublin 2

Design

L’Irlande est assez dynamique de ce point de vue et Dublin a quelques très jolies boutiques où j’avais envie de tout acheter. Faites un tour au Kilkenny Design Centre sur Nassau Street. Il est à voir, mais ce n’est pas forcément celui que je préfère.

April & the Bear

Située dans le coin un peu plus « hipster » de Temple Bar (une zone que je recommande, à quelques pas de Christchurch et moins fréquenté que le centre même de Temple Bar), April & The Bear est une boutique surtout de décoration intérieure. Les pièces sont magnifiques, mais pas toujours abordables pour un budget étudiant. Cependant, il y a de quoi piquer de bonnes idées. Il y en a deux autres dans ce coin, mais j’ai malheureusement oublié leurs noms. Elles méritent aussi de s’y attarder. Je vous propose également deux autres adresses dans ce coin : un salon de thé et une librairie !

Adresse : Unit 1, Cows Lane, Dublin 2

Jam Art Factory

Cette boutique est un peu une institution à Dublin et il existe plusieurs adresses. On y trouve des bijoux, des petits articles de design (totebags, vase en ciment, carnets…), mais ils sont surtout réputés pour leurs affiches par des artistes irlandais. Ils ont des photographies, des choses plus graphiques autour de Dublin et de l’Irlande. Il y a des bonnes idées cadeaux et souvenirs.

Adresses : 64 Patrick St ; 14 Crown Alley ; Bown Lan W

Article

La boutique peut ressembler à Jam Art Factory, il y a aussi des affiches vraiment sympas. C’est d’ailleurs chez eux que j’ai acheté la mienne. Le choix est peut-être moins large, mais ils proposent des choses en plus : beaux livres sur la décoration, textiles, vaisselles. Et puis, la boutique est située dans un cadre absolument magnifique : le Powerscourt Shopping Centre.

Adresse : Powerscourt Townhouse, South William Street, Dublin 2

Culture

Je vous recommande les musées nationaux irlandais. Ils sont gratuits et très bien faits. Parmi mes préférés, je vous conseille Collins Barracks sur l’histoire et les arts décoratifs, le musée d’archéologie qui retrace l’histoire de l’Irlande de la Préhistoire au Moyen Age et la National Gallery. Cependant, voici quelques petits musées ou des librairies peut-être mois connus.

Hugh Lane Gallery

Elle se situe juste à côté de l’Irish Writers Museum (payant mais que je recommande pour les amoureux de la littérature irlandaise). Il est gratuit également. Architecturalement parlant, le bâtiment est aussi beau à l’intérieur qu’à l’extérieur et la collection est intéressante, notamment par sa mise en avant d’artistes irlandais.

Adresse : Charlemont House, Parnell Square N, Rotunda, Dublin 1

Chester beatty library

Encore un bel exemple de réhabilitation du patrimoine où l’ancien et le moderne se mélange parfaitement. Le musée ravira les amateurs de beaux livres et de manuscrits. Chester Beatty les collectionnaient pas uniquement pour leur contenu, mais surtout pour la forme. Il y a ainsi des manuscrits islamiques, japonais, français… Une collection accessible gratuitement !

Adresse : Dublin Castle, Dublin 2

Hodge & Figgis

Un nom qui n’est pas sans rappeler Harry Potter, cette librairie en a aussi la devanture. Hodge & Figgis est un détour obligatoire. Sur quatre étages, il est impossible de ne pas trouver son bonheur. Elle est vraiment à deux pas du Trinity College (autant dire que j’en ai passé des heures là-bas). Un peu d’histoire, il s’agit aussi de la plus vieille librairie d’Irlande.

Adresse : 56-58 Dawson Street, Dublin 2

THE GUTTER Bookshop

La librairie, dans le fameux coin de Temple Bar si peu fréquenté, tire son nom d’une citation d’Oscar Wilde… Ce n’est pas une librairie aussi grande que Hodge & Figgis, mais je l’aime beaucoup. Les livres sont bien mis en avant, elle est lumineuse.

Adresse : Cows Lane, Temple Bar, Dublin 2

Bonnes adresses pour manger

The Church

L’ancienne église où le fondateur de Guinness, Arthur Guinness, s’est marié, a été sauvé en devenant un bar, restauration et boîte de nuit un peu chic. Leur cocktail sont à tomber, tout comme leur plateau de fingers. Ce genre de plateaux sont très courant dans les pubs. Il y a généralement, des onions rings, des nuggets, des frites… Ce n’est pas la nourriture la plus saine mais, c’est un peu une institution. De plus, cette petite église est idéalement située, car juste dans un des quartiers commerçant de Dublin, juste à côté du plus grand Penneys (Primark) de la ville…

Adresse : Junction of Mary St. and Jervis St., Dublin 1

Queen of Tarts

Un salon de thé que j’adorais notamment pour leur apple crumble et apple pie. Elles sont divines. Ils ne se limitaient pas uniquement à des pâtisseries (traditionnelles), il y a aussi des possibilités pour le midi. Une adresse à tester.

Adresses : Dame Street, Dublin 2

KC Peaches

Ils sont peut-être plus connus et je l’ai fréquenté souvent, notamment le week-end. Pareil, autant salé que sucré, ils sont dans la mouvance healthy. Il m’arrivait souvent d’y manger le midi pour un prix très raisonnable. Cependant, j’y allais souvent le dimanche pour un scones (ils sont parmi les meilleurs de Dublin) et un chaï latte au lait de soja. Les deux adresses sont des endroits parfaits pour se poser et se détendre. Il faut notamment monter à l’étage de celui de Nassau Street où il y a des canapés très confortables et parfaits pour passer une après-midi à lire.

Adresses : 27-29 Nassau Street, Dublin 2 ; 54 Dame Street, Dublin 2

EnregistrerEnregistrer

Erasmus #1 • Pourquoi partir étudier à l’étranger ?

Pourquoi Erasmus ?

Étudier à l’étranger a toujours été un de mes rêves, surtout de pouvoir intégrer une université anglo-saxonne. J’ai abandonné ce projet durant ma licence de Droit. Mon niveau d’anglais aurait pu justifier un départ, mais mes moyennes dans les matières juridiques étaient trop faibles. De ce fait, je me suis également fermée à d’autres possibilités que l’université pouvait m’offrir. J’ai commencé très tardivement à prendre conscience que les études supérieures sont aussi un tremplin pour la vie professionnelle. Mes années en Histoire de l’art ont été marquées par une plus grande ouverture aux activités extra-universitaires, comme la médiation culturelle bénévole. Ce projet, de partir étudier à l’étranger, a refait son chemin.

Lire les différents retours d’expériences des personnes parties en Erasmus a fini de me convaincre de tenter l’aventure. À l’époque, j’avais plus à l’esprit de réaliser un séjour en tant que jeune fille au pair. Cependant, dans mon entourage, les retours de ce type de séjour linguistique n’ont pas toujours été positifs. Erasmus a l’avantage de proposer un cadre institutionnel durant l’année. Il y a des interlocuteurs universitaires, à la fois dans l’université de départ et d’arrivée. Ce cadre me rassurait et c’est une des raisons qui a dicté mon choix.

Quel pays ?

J’ai voulu absolument m’envoler pour un pays anglo-saxon, car l’anglais est la seule langue que je maîtrise. Mon université proposait deux partenariats : le Trinity College de Dublin et l’Université de Leicester. La Grande-Bretagne ou l’Irlande ? J’avais le rêve un peu fou de fréquenter une des prestigieuses universités anglo-saxonnes, le Trinity College a donc été le meilleur choix. Ce dernier a notamment vu passer entre ses murs Oscar Wilde, Bram Stocker… J’ai également pu réaliser un autre de mes rêves : vivre en Irlande. Ils ont une culture proche de celle dans laquelle j’ai grandi, la culture bretonne. J’avais aussi envie de confronter la conception que j’avais de ce pays, parfois préconçue par le biais de mes lectures ou des films que j’ai pu voir, et la réalité.

D’autres raisons ont poussé mon choix dans cette direction et qu’il faut également évoquer. Il serait hypocrite de ma part d’affirmer que je suis partie uniquement pour découvrir le pays sous toutes ses facettes. Devenir bilingue ou quasiment en est une autre. Mon niveau a toujours été bon, mais je demandais une plus grande immersion, d’y être confronté quotidiennement, sans pouvoir avoir recours au français.

EnregistrerEnregistrer