Philippe Sands • East West Street (2016)

East West Street, On the origins of Genocide and Crimes against humanity • Philippe Sands • Mai 2016 • W&N • 496 pages

A uniquely personal exploration of the origins of international law, centring on the Nuremberg Trials, the city of Lviv and a secret family history. When he receives an invitation to deliver a lecture in the Ukrainian city of Lviv, international lawyer Philippe Sands begins a journey on the trail of his family’s secret history. In doing so, he uncovers an astonishing series of coincidences that lead him halfway across the world, to the origins of international law at the Nuremberg trial. Interweaving the stories of the two Nuremberg prosecutors (Hersch Lauterpacht and Rafael Lemkin) who invented the crimes or genocide and crimes against humanity, the Nazi governor responsible for the murder of thousands in and around Lviv (Hans Frank), and incredible acts of wartime bravery, East West Street is an unforgettable blend of memoir and historical detective story, and a powerful meditation on the way memory, crime and guilt leave scars across generations.

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Largement récompensé à l’étranger comme en France avec le prix Médicis, East West Street a été l’essai de 2017. Philippe Sands y retrace sa quête des origines de sa famille à Lemberg. Il s’intéresse également à deux théoriciens du droit qui ont aussi vécu dans cette ville. Nous leur devons les notions de crimes contre l’humanité (contre des individus) et génocide (contre un groupe spécifiquement identifié).

De nombreux sujets sont évoqués avec pour lien la ville de Lemberg. De ce point de vue, j’ai pu me rendre compte du talent de l’auteur. Il parle autant de droit (tout en restant très accessibles pour les non-juristes, aucune base n’est requise pour comprendre et apprécier l’essai), d’histoires familiales que de la grande Histoire, de philosophie, de son expérience intime… Pourtant, il ne pars jamais dans tous les sens et reste très cohérent. Le lecteur saisit rapidement le cheminement de la pensée de Philippe Sands et la manière dont l’ouvrage est construit. Et puis, quand c’est aussi bien écrit, la lecture devient un vrai régal.

Je ne saurai dire quel aspect du livre j’ai apprécié le plus, car East West Street forme un tout où chaque aspect s’imbrique dans un autre. Il rend compte de sa quête de réponses du passé de sa famille avec beaucoup d’humilité, ne cachant rien des petits éléments qu’il a trouvé, des déceptions parfois de ne pas pouvoir aller plus loin, de ne pas avoir toutes les réponses. Il a partagé cette expérience avec ses enfants. Quant aux aspects plus juridiques ou théoriques de l’essai, j’ai trouvé que les questions qu’il s’est posé intéressantes et pertinentes. Quelle coïncidence extraordinaire que les deux hommes qui ont théorisé les deux notions les plus importantes du droit pénal international ont vécu dans la même ville, ont fait leurs études dans la même université. Pourtant, les deux notions présentent des différences, des conceptions opposées. Qu’est-ce qui peut expliquer cet état de fait ? Comment ont-elles émergé et font depuis foi ?

East West Street : On the origins of genocide and crimes against humanity, pour le titre complet est un essai qui m’a plus sous bien des aspects : les thèmes abordés et il est brillamment écrit avec un style très fluide et qui transmet très bien les émotions de l’auteur. C’est un ouvrage que je retiens et que j’envisage de relire et feuilleter sans souci. Rares sont les essais que je peux ressortir de ma bibliothèque et relire certains passages.

2 réflexions sur “Philippe Sands • East West Street (2016)

  1. Bonjour !
    Oh, ce livre ! J’avais noté la référence quelque part, mais j’ai complètement oublié de donner suite. Ce billet est un excellent rappel ! Il y a quelques mois, l’auteur a été convié à une conférence (à laquelle je n’ai malheureusement pas pu assister) pour notamment faire une présentation de son livre, c’est bien dommage. Toujours est-il que ton avis enthousiaste m’incite encore plus à le lire. Et ce blog servira de pense-bête !

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