Sophie Jomain • Les étoiles brillent plus fort en hiver (2020)

Les étoiles brillent plus fort à Noël • Sophie Jomain • Charleston • 300 pages • 2020

Aux Galeries Hartmann, les Féeries sont le plus gros événement de l’année. Alors quand sept jours avant leur lancement, le nouveau directeur exige que la décoration de Noël soit intégralement refaite, le sang d’Agathe ne fait qu’un tour : personne ne touchera à son travail, et surtout pas cet arriviste arrogant. Mais le grand magasin est désormais sous la responsabilité d’Alexandre Hartmann, et aussi talentueuse que soit Agathe Murano, c’est avec lui qu’elle devra traiter. Lui et personne d’autre. Ces deux-là auraient préféré ne jamais se rencontrer, mais puisqu’un père Noël et son chat magique viennent d’être embauchés pour exaucer les souhaits, pourquoi ne pas en profiter pour s’amuser ? Mais aux dépens de l’un comme de l’autre, bien sûr…


Le programme pour le challenge Il était neuf fois Noël est la lecture commune du roman de Sophie Jomain, Les étoiles brillent plus fort en hiver. Je sors de ma zone de confort avec une romance contemporaine de Noël, qui m’a laissé avec des sentiments mitigés.

Du côté de l’ambiance de Noël, de tous ceux que j’ai lu cette année, c’est vraiment celui qui m’a le plus transporté dans la magie de Noël, pour plusieurs raisons. L’auteur place son histoire au sein d’un grand magasin, les Galeries Hartman, à la période des fêtes de fin d’années, avec les décorations féeriques. Je n’ai eu aucun mal à les imaginer, avec les descriptions. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à d’autres Galeries, notamment celles du Boulevard Haussmann.

La deuxième raison est la présence de ce personnage intriguant qu’est Nicolas Clauss… Un nom prédestiné. Il tient en effet du Père Noël avec son chat, Monsieur Scrooge (en référence au personnage d’Ebenezer Scrooge du roman de Charles Dickens, Un chant de Noël). Ils apportent un soupçon de magie de saison que j’ai adoré. Et c’est plutôt bien amené dans le roman, entre fantastique et coïncidences troublantes. Cela m’a donné l’impression d’être dans un film de Noël où il y a souvent un vénérable vieux monsieur bienveillant qui aide les protagonistes à voir leurs sentiments l’un pour l’autre. Le roman a vraiment un côté film romantique de Noël qui m’a énormément plu.

Cependant, il y a un gros point négatif : la manière dont l’auteur aborde le monde du travail. Elle donne un côté très romantique à des ambiances toxiques avec du harcèlement, le fait de ne pas compter ses heures au point d’oublier sa vie personnelle… Ce n’est pas tellement dans l’air du temps et c’est quelque chose qui m’a énormément déplu et dérangé dans ma lecture. Je ne suis vraiment pas pour montrer ce type d’atmosphère sous un tel angle et d’en faire découler une romance. Cela peut être un sujet sensible et douloureux.

Une des conséquences a été que j’ai eu du mal à croire en la romance entre Agathe et Alexandre. Comment l’amour peut naître de cette relation toxique qu’ils ont au travail ? La jeune femme se montre absolument odieuse envers son patron. Dans le résumé, Alexandre est présenté comme un jeune homme arrogant, mais j’ai trouvé qu’il était loin de cette description. C’est un patron qui a une certaine vision pour son entreprise, et c’est normal. Pour moi, Agathe n’est pas forcément la victime de ce patron arrogant. Elle ne lui laisse aucune chance de faire ses preuves alors qu’il vient à peine d’arriver. Dans la vie de tous les jours, c’est quelque chose qui m’insupporte. La jeune femme semble aussi oublier qu’elle n’est qu’une employée et qu’elle doit aussi se plier aux exigences de son patron.

Néanmoins, par d’autres aspects, Agathe est un personnage qui m’a plu et que j’ai pu trouvé attachante. Cela n’excuse pas non plus son comportement au travail. J’ai aimé son histoire familiale qui est plus complexe qu’elle n’en a l’air. L’auteur évoque avec beaucoup de finesse les difficultés qu’elle rencontre entre la maladie et l’absence de sa soeur, la relation avec ses parents et Chloé. J’ai vraiment apprécié cette partie du roman qui m’a touché et m’a tiré quelques larmes. Agathe montre un autre visage : elle est forte et courageuse, dévouée à sa famille. Elle est loin d’être égoïste, contrairement au travail.

J’ai eu plus de mal à accrocher à Alexandre. Il m’a plutôt laissé indifférente. Il n’est ni horrible, ni un homme qui m’a particulièrement fait rêver. Son histoire familiale à lui ne m’a pas transporté et je trouvais que cette dernière faisait un peu l’effet d’un cheveu sur la soupe, surtout par rapport à celle de la jeune femme. Cela m’a moins bouleversé. J’avais l’impression que l’auteur faisait une escalade entre les deux pour les drames. J’ai d’ailleurs pensé qu’il y en avait parfois trop, et certains sont inutiles, donnant l’impression de remplir des pages. Celui autour d’Agathe et sa famille aurait été amplement suffisant.

Les étoiles brillent plus fort se laisse lire, mais sans plus. Il y a quand même un certain nombre de points qui m’ont dérangé durant ma lecture. Je ne pense pas que je l’aurais lu sans cette lecture commune et je ne pense pas en lire d’autres de cette auteur.

10 réflexions sur “Sophie Jomain • Les étoiles brillent plus fort en hiver (2020)

  1. Je vois que nos ressentis d’après lecture se rejoignent. J’ai trouvé aussi que, malgré la bonne idée générale, le livre avait des points négatifs vraiment rédhibitoires. Le côté toxique de la relation, et aussi le discours pas du tout pertinent autour de la maladie mentale. J’avais un peu l’impression d’être la seule à ne pas avoir apprécié ce livre. En lisant ta chronique je me rends compte que non !

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    • Je suis aussi ravie de voir que quelqu’un partage aussi mon avis. Sur tous les sites que j’ai pu voir, les avis étaient plutôt dithyrambiques à ce sujet.

      Le côté toxique des relations de travail était inutile pour l’intrigue et ça m’a dérangé. Je te rejoins aussi sur le point de la maladie mentale. Ce point est traité avec beaucoup de maladresse et aucune bienveillance alors que c’était un point intéressant du roman, qui apportait le drame nécessaire à ce genre de littérature.

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      • ça fait quand même pas mal d’éléments négatifs pour un livre. C’est dommage parce que le cadre était parfait, et j’ai beaucoup aimé l’histoire secondaire avec le Père Noël. J’aurai préféré que l’autrice se concentre sur cet aspect de l’histoire. C’était vraiment le point fort. Cette année je suis globalement assez déçue par les romances de Noël que j’ai pu lire. Le nouveau Sarah Morgan, Noël surprise dans les Highlands, reste vraiment le meilleur mais ce n’est pas vraiment une romance, plutôt une histoire de famille avec une romance dedans. Si tu cherches une romance de Noël française vraiment bien, je te conseille Laisse tomber la neige, de Cécile Chomin. Là on a une belle relation et beaucoup d’humour, le tout dans le cadre d’un chalet enneigé. Top !

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      • Surtout pour un roman qui est relativement court en soi. J’ai aussi beaucoup aimé l’histoire secondaire, mais elle n’est pas aussi développée que j’aurais souhaité, alors qu’elle apportait une touche de magie de Noël significative. Je suis d’accord qu’elle aurait dû plus développer cet aspect, avec l’histoire familiale d’Agathe (avec plus de finesse pour la maladie mentale) et le roman aurait pu être vraiment bien.

        Je note ta recommandation. Je suis en train de lire Last Christmas in Paris que j’aime beaucoup également, sous fond de Première Guerre mondiale. Ce Sophie Jomain a été ma première incursion dans les romances de Noël, et elle me laisse un sentiment plus que mitigé.

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    • C’est la première chose qui m’a marqué dans ce roman. Mais c’est vrai qu’un nombre assez conséquent d’avis que j’ai pu lire sur ce roman étaient tous extrêmement positifs. Je me sentais aussi un peu seule, mais tu n’es pas la première à me le dire aussi… Ce qui me rassure aussi.

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