Joseph O’Connor • Le Bal des Ombres (2019)

Le bal des ombres • Joseph O’Connor • 2019 • Rivages Poche • 430 pages

1878, Londres. Trois personnages gravitent autour du Lyceum Theatre : Ellen Terry, la Sarah Bernhardt anglaise; Henry Irving, grand tragédien shakespearien, puis Bram Stoker, administrateur du théâtre et futur auteur de Dracula. Loin d’une légende dorée où tous les pas mènent vers la gloire, la destinée de Bram Stoker se révèle un chemin chaotique mais exaltant. Dans ce livre inventif, Joseph O’Connor utilise toutes les ressources du romanesque pour donner vie au Londres foisonnant de l’époque victorienne. S’appuyant sur des personnages réels – outre Stoker, Irving et Terry ont aussi marqué leur temps –, il efface les frontières entre fiction et réalité. On croise ainsi le sulfureux Oscar Wilde, l’ombre de Jack L’Éventreur, ou encore… celle de Dracula. 


Ce roman traine dans ma wish-list depuis un moment et un petit tour à la médiathèque où il était mis en avant me l’a rappelé à mon bon souvenir. Je ne connaissais pas cet auteur irlandais autre que de nom et je ne ressors pas du tout convaincu par ce livre. Je l’ai abandonné, car rien n’y faisait, je n’accrochais pas au style de l’auteur.

En effet, le style d’écriture m’a totalement laissé de marbre et m’a également perdu dans l’intrigue. Il change sa manière d’écrire d’un chapitre à l’autre. Certains sont sous forme de journaux intimes, de dialogues comme ceux des théâtres ou d’interviews, de brochures de journaux, ou des passages plus littéraires. C’est déroutant, mais pas autant que les changements de points de vue, de chronologie et de sujets. Cela m’a quelque peu égaré et quand je le mettais trop longtemps de côté, j’avais du mal à rattacher les wagons entre ce que j’avais lu et ce que je lisais. Au bout d’un moment, je n’avais plus la force de faire cet effort.

Pourtant, le roman a de bons arguments. L’intrigue se déroule durant l’époque victorienne. Elle est bien évoquée et retranscrite. L’auteur montre la vie à Londres dans tous ses paradoxes : entre richesse et dénouement le plus total, que le monde du théâtre cristallise parfaitement. La vie et le monde culturel sont largement développer. Joseph O’Connor prend pour personnages principaux l’auteur irlandais Bram Stocker et deux acteurs anglais, Henry Irving et Ellen Terry. Le lecteur peut également croiser Oscar Wilde. J’ai beaucoup aimé cet aspect du roman où la fiction et la réalité se mélangent. De ce point de vue, c’est parfait.

Un autre aspect du livre que j’ai aimé est la manière dont l’auteur fait ressurgir des scènes ou des inspirations de Dracula, le roman de Bram Stocker, qui a connu un succès retentissant malheureusement après la mort de ce dernier. Cette oeuvre serait presque un autre personnage du Bal des ombres et je trouve qu’il y a vraiment des liens avec le titre. Ma relation avec Dracula est faite d’amour et d’ennui profond. Je sais que c’est une oeuvre qui peut réellement me plaire. J’adore les adaptations cinématographiques, les réécritures. Cependant, dès que je le commence, je fais un blocage et n’arrive jamais à dépasser la centaine de pages… J’ai essayé quasiment tous les ans pendant dix ans… Mais depuis que j’ai commencé la lecture audio, cela peut être une bonne manière d’enfin le découvrir entièrement.

Le style de l’auteur est ce qui m’a vraiment rebuté dans ce roman qui avait tout pour me plaire sur le papier : la période historique de ce Londres victorien qui me fascine, le fait de croiser des personnages historiques, tout l’aspect culturel et littéraire présent entre ces pages.

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