HERBERT James • Magic Cottage (1986)

« Nous pensions avoir trouvé le refuge idéal, un cottage perdu au coeur de la forêt. Il était sans doute un peu délabré, mais tout à fait charmant et si paisible… C’est là que la magie a commencé. Midge et moi, nous avons atteint des sommets de créativité dans nos domaines respectifs : elle a peint des toiles extraordinaires et je me suis mis à jouer de la guitare comme un dieu ! Quant à l’amour qui nous unissait, c’est devenu la magie suprême… Mais, comme toute médaille a son revers, le cottage avait lui aussi son mauvais côté. Et c’est là qu’intervient la mauvaise magie… Aujourd’hui encore, j’ai de la peine à croire que des choses aussi terrifiantes aient pu arriver. Et pourtant… »

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Le mois d’Octobre vient de se terminer et Halloween est déjà derrière nous. Pourtant, mon envie de lectures terrifiantes, qui m’empêchent de dormir la nuit est encore là pour quelques jours encore. Noël prendra bientôt le relais. Je suis relativement exigeante en ce qui concerne les livres d’horreur avec qui je n’ai pas toujours facilement peur, même quand j’ai envie de frissonner, de me cacher sous la couette. En revanche, je ne peux tout simplement pas regarder des films d’horreur sans être traumatisée pendant plusieurs jours… C’est donc avec plaisir que je me rabats sur les œuvres littéraires. Cette année, je tenais à essayer un ouvrage de James Herbert qui est connu pour être un maître de l’horreur anglais. Les divers avis étaient globalement bons, mais, malheureusement, je suis très déçue par ma première immersion dans l’univers de l’auteur.

Tout simplement parce que je m’attendais à mieux. J’avais à l’esprit quelque chose de beaucoup plus sinistre concernant les romans de James Herbert. De plus, le résumé avait ce je-ne-sais-quoi qui avait capturé mon attention. Je voulais savoir de quoi il en retournait exactement et, a priori, l’intrigue semblait bien partie pour me plaire et, pourquoi pas, être un coup de cœur. 

J’ai un petit faible pour les sombres secrets qu’une maison peut receler, cette vie propre qui l’anime. C’est souvent le point de départ de nombreuses histoires qui sont parmi les plus épouvantables (Amytiville en est un très bon exemple ou Poltergeist Autant de films que je n’ai jamais osé voir, d’ailleurs). J’étais curieuse de savoir quels cadavres dans le placard Gramary pouvait receler, cacher. Toutefois, la vérité est que je n’ai pas eu la patience d’attendre pour le découvrir, car je n’ai pas terminé Magic Cottage. J’ai dû lire les deux tiers… Mais pour une bonne raison.

Durant ces quelques pages, à aucun moment, je n’ai eu une vision de pure horreur de ce qui pouvait arriver ou d’un déchaînement de forces plus ou moins obscures, de noirs secrets. Je ne me suis pas dit que ce n’était pas le genre de livres à lire avant de filer au lit… Il ne se passait pas grand chose de véritablement intéressant ou d’effrayant. L’intrigue semblait être une succession de moments dignes de contes de fées, saupoudrée de la démonstration du bonheur conjugal. Je n’ai pas pu m’empêcher de faire une comparaison avec le Disney Blanche Neige et les Sept Nains avec la présence d’un grand nombre d’animaux autour et dans la maison, qui tournent autour de Midge. C’est son mari, Mike, qui relève les petites choses bizarres voire angoissantes (pour lui, uniquement). Ces petites phrases éparses, juste parfois des petits indices, auraient dû créer une ambiance un peu différente, plus oppressante. Plus encore, n’auraient-elles pas dû réveiller ma curiosité, mon attention ?

En tout cas, en ce qui me concerne, l’auteur n’a pas réussi à me faire frissonner. Ces petites incursions dans un autre monde n’ont pas fait leur effet. Je suppose que l’intention de James Herbert était de créer une attente psychologique pour le lecteur qui se pose les mêmes questions que le narrateur, Mike : et si ce n’était qu’une hallucination ? La magie existe-t-elle vraiment ou existe-t-il une explication logique ? Pourquoi Midge semble-t-elle avoir changé ? Pour moi, ça n’a pas pris. Je n’ai pas ressenti cette attente qui est parfois plus terrible que le dénouement final (sauf peut-être dans Hex de Thomas Olde Heuvelt, enfin traduit en français, où l’attente équivaut le final. Si vous aimez vous faire peur, jetez un oeil sur celui-ci…. Impossible de fermer l’œil pendant quelques jours après l’avoir découvert). Herbert n’a pas réussi à me faire tourner les pages de son Magic Cottage. Ma référence en la matière reste La Dame en noir de Susan Hill. Si l’adaptation est dans la pure veine des films d’auteur (oui, je l’ai vu), j’ai tremblé d’une manière totalement différente avec le livre où Hill a vraiment su créer une ambiance sombre, torturée, pesante et… très glauque alors qu’en définitif, il y a très peu de rebondissements tout au long du roman. James Herbert n’a pas eu ce talent. 

Au final, Magic Cottage m’a laissé sur ma faim, car, au lieu d’y être de plus en plus passionnée, ma curiosité s’est émoussée progressivement, même en apprenant que leurs voisins faisaient partie d’un groupe aux idées particulières. En plus d’une attente psychologique qui tombe à plat, arrivée aux deux tiers du roman, je n’avais toujours pas une idée claire de l’intrigue que l’auteur déroulait sous mes yeux. Il n’y avait toujours pas de rebondissements, de révélations qui changeaient tout. Rien qu’une publicité pour le bonheur à deux (avec quelques phrases un brin sexiste de la part du narrateur) et des envolées lyriques, pour la vie à la campagne proche de la nature, pour la prévention contre les drogues… Mais l’intrigue, le fil rouge, l’élément déclencheur… Je les ai attendus et un peu trop longtemps à mon goût, donnant aucun rythme au livre. Ce fut une lecture plate et, oui, je l’affirme, ennuyeuse. Je n’ai pas eu le courage de voir si Magic Cottage s’améliorait en allant vers la fin. 

Ce n’était pas la lecture terrifiante et parfaite que j’espérais pour Halloween. Pourtant, Le secret de Crickley Hall me tente toujours autant, même si le résumé laisse penser à une variation de celui que je viens de lire. Les avis semblent aussi dire qu’il est bien meilleur que Magic Cottage. Une deuxième chance peut être envisagée, mais programmée pour l’année prochaine ! En attendant, je continue ma recherche du livre qui me fera trembler pour Halloween cette année. Si vous êtes dans ce cas également, je réitère ma recommandation : Hex de Thomas Olde Heuvelt qui vous tiendra éveillé(e)s toute la nuit avec son ambiance malsaine. 

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