Philippe Sands • The Ratline: Love, Lies, and Justice on the trail of a Nazi fugitive (2020)

The Ratline: Love, Lies, and Justice on the trail of a Nazi fugitive • Philippe Sands • 2020 • W&N • 411 pages

As Governor of Galicia, SS Brigadeführer Otto Freiherr von Wächter presided over an authority on whose territory hundreds of thousands of Jews and Poles were killed, including the family of the author’s grandfather. By the time the war ended in May 1945, he was indicted for ‘mass murder’. Hunted by the Soviets, the Americans, the Poles and the British, as well as groups of Jews, Wächter went on the run. He spent three years hiding in the Austrian Alps, assisted by his wife Charlotte, before making his way to Rome where he was helped by a Vatican bishop. He remained there for three months. While preparing to travel to Argentina on the ‘ratline’ he died unexpectedly, in July 1949, a few days after spending a weekend with an ‘old comrade’.

In The Ratline Philippe Sands offers a unique account of the daily life of a senior Nazi and fugitive, and of his wife. Drawing on a remarkable archive of family letters and diaries, he unveils a fascinating insight into life before and during the war, on the run, in Rome, and into the Cold War. Eventually the door is unlocked to a mystery that haunts Wächter’s youngest son, who continues to believe his father was a good man – what happened to Otto Wächter, and how did he die?


Philippe Sands est un auteur anglais d’essais historique que j’aime beaucoup. East West Street m’avait énormément marqué par le sujet et le style d’écriture. The Ratline a atterri tout de suite dans ma wish-list. J’ai mis un peu de temps avant de le découvrir, et je l’avoue qu’il ne m’a pas autant passionné que le premier.

Le livre évoque les filières d’évasion des hauts dignitaires nazis vers l’Amérique du Sud en prenant l’exemple d’Otto (von) Wächter, ancien gouverneur du district de Cracovie. C’est un sujet sur lequel je n’ai jamais lu et Philippe Sands est un excellent auteur pour commencer à aborder le sujet. J’apprécie sa manière d’écrire, qui est très personnelle. Il puise toujours son inspiration dans son histoire familiale. Les recherches historiques qu’il mène sont toujours extrêmement poussés, riches. Il a accès aux archives familiales des personnes dont il parle. Il interroge les principaux concernés pour confronter différents points de vue. C’est passionnant, même dans celui-ci.

Le livre fait référence à un documentaire, What our fathers did, datant de 2015. Je l’ai vu sur Netflix, mais il n’est malheureusement plus disponible. Il m’avait énormément marqué. Dans ce dernier, deux enfants d’anciens hauts gradés SS qui ont commis des meurtres de masse dans les territoires dont ils avaient la chargé évoquent leurs pères et la manière dont ils les perçoivent. Il est question de savoir s’ils arrivent à leur pardonner, à comprendre leurs actions… Il s’agit des fils de Hans Frank, Niklas Frank, et Horst Wächter, le fils d’Otto Wächter. Leurs positions sont diamétralement opposées.

Dans The Ratline, la première partie évoque ce documentaire, quand il a été filmé, ces deux hommes. Tout simplement, Philippe Sands les a rencontré, car il a participé au tournage. Le fait de connaître déjà en partie ce dont l’auteur parle a eu un impact sur la manière dont j’ai perçu ce roman. En effet, j’ai trouvé ces chapitres quelque peu ennuyants, et j’avais l’impression qu’il s’éloignait du sujet initial, celui des filières d’évasion. Il y a vient, mais un peu trop tardivement à mon goût. J’aurai aimé qu’il y vient plus rapidement au coeur du sujet.

Après, c’est un essai qui se laisse lire. Tout simplement, par le style d’écriture de l’auteur qui est intéressant et dynamique. Il mêle sa méthodologie de travail, la manière dont il mène ses recherches, avec des réflexions personnelles, de la documentation historique, ses relations avec les deux hommes avec ses hauts et ses bas… Il ne cache rien des difficultés qu’il rencontre, par exemple.

Ce n’est pas le coup de coeur que j’espérais, mais cela reste un excellent ouvrage avec un sujet passionnant et très bien documenté. Les propos ou réflexions de l’auteur sont toujours de qualité. Je les recommande, que ce soit The Ratline ou East West Street. Le livre a été traduit en français sous le titre La Filière.


Pour aller plus loin,

• Ma chronique sur East West Street : lien

• Une émission de France Culture sur cet essai historique : lien

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